Si vous vous attendez à des désordres monétaires ou financiers, vous allez être déçus. La bourse n'a pas bougé d'un pet et le franc non plus. Vous pouvez également abandonner toute idée de voir l'économie suisse régresser : pourquoi le ferait-elle ? Peut-être que la croissance sera un ou deux dixièmes de point moins forte que prévu. Elle est annoncée à plus de 2% pour 2014, on verra donc rapidement de quoi il en retourne.
Il faut bien distinguer deux choses : l'une, immédiate, qui concerne les relations avec l'UE et qui est fondamentalement politique et l'autre, à un terme de trois ans, qui verra la transcription de ce texte dans la législation et qui sera d'ordre administratif.
De plus le texte de l'initiative, si il est clair sur le principe de la libre circulation, reste très vague sur les chiffres. Donc les chambres auront tout loisir de fixer des quotas suffisamment hauts pour qu'ils ne constituent pas un frein à l'économie. Et les cantons accentueront encore plus si il le faut leurs demandes pour couvrir leurs besoins.
Quant à d'éventuelles sanctions de l'UE, je n'y crois pas une seconde. Non seulement la balance commerciale est en sa faveur, mais les flux de travailleurs et donc de recettes fiscales également. Donc une fois passé le temps des grandes déclarations de principe, qui ne coûtent rien à personne, tout le monde redescendra sur terre. La Suisse et l'UE ont beaucoup trop d'intérêts en commun pour qu'ils ne priment pas sur le reste.
Par ailleurs les négociations entre la Suisse et l'UE n'ont jamais été faciles. Alors un peu plus ou un peu moins de bonne humeur ne changera rien aux habitudes. Je ne crois pas me souvenir que l'UE ait fait une fois un cadeau à la Suisse.
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