Nous sommes en présence de deux expressions contradictoires du jeu de rôle. Libre à chacun d'imaginer que le moyen-âge (réel pour le coup) n'était peuplé que de chevalier ou de princesse. Pourquoi le fantasme des uns devrait "punir" le délire des autres quand celui-ci ne dépasse tout simplement pas les bornes de la loi, à défaut de la charte censée canaliser les comportements facilités par l'anonymat d'internet (douce illusion qui a le mérite d'exprimer l'intention de Turbine à ce sujet).
'tain, vous allez vraiment finir par me forcer à l'écrire, cet article sur le RP...
Parce que pour moi, avec un nom de personnage, on n'est pas dans le RP. Ou tout du moins, pas encore. Le nom du personnage, si vous me permettez cette comparaison audacieuse, c'est un peu l'affiche d'un spectacle. Ca ne préjuge pas vraiment du contenu (après tout, certains noms clinquants cachent de piètres joueurs roleplay, tout comme des noms à l'apparence anodine, voire "faiblarde" recèlent des trésors d'inventivité et de qualité), mais ça donne une première idée de ce que le joueur veut mettre derrière.
Mais cette affiche, c'est ce que l'on voit en premier, et quelle que soit l'envie qu'on ait d'aller voir le spectacle. Et surtout, quel que soit le public visé. Et l'on peut donc avoir un jugement de valeur sur cette affiche en tant que telle: jolie, moche, mais aussi offensante, vulgaire, etc.
Pour prendre des exemples qui se rapprochent un peu du pseudonyme incriminé, je vais citer les spectacles de Bigard.
Bigard, on aime ou on n'aime pas, c'est de l'humour de corps de garde un peu bite-couille-poil avec quelques fulgurances (pas forcément toujours de bon goût, mais qui peuvent faire mouche). Mais quand on va voir Bigard (ou qu'on regarde son spectacle en DVD), on sait un peu ce à quoi s'attendre. Quand on voit une de ses affiches placardées en 4x3 dans le métro avec un slip kangourou bien rempli ou un humoriste cachant sa nudité derrière une photo de moule (ce sont ses vraies affiches de ses vrais spectacles), on a parfois envie de renvoyer son café-croissant à la gueule de son voisin de siège, qui n'en demandait pas tant et n'y est d'ailleurs pour rien (c'est pour ça que je ne petit-déjeune plus avant d'aller au bureau...)...
Partant de là, que dire et que faire?
Il y a la charte, qui, elle, est claire, et qui bannit un certain nombre de cas (les points "noirs", qui, j’espère, ne font pas trop débat ici), et il y a toute cette zone grise, qui dépend pas mal de l'appréciation qu'on a du jeu, des termes, de la météo, de l'âge du capitaine et autres.
A titre personnel, j'ai envie de plaider pour l'automodération. Si je pense que ça peut choquer, alors je ne le fais pas.
D'autres choisiront la possibilité de choquer, mais seront courtois envers les gens qui leur feront la remarque (voire même reviendront sur leur décision s'ils se rendent compte qu'ils sont allés "trop loin").
D'autres encore argueront que c'est leur entière liberté et que si l'on est choqué, l'on n'est qu'un triste sire, un pisse-froid ou que sais-je encore. Que ceux-là ne s'étonnent pas que l'opposition d'une liberté suprême à leur liberté suprême ne soit pas forcément cordiale...
Regards,
Skro