Note qu'il y a des lois qui autorisent explicitement la glane, en particulier sur les marches. Je ne sais pas si c'est bien ce que tu entendais avec ton exemple, mais si c'est le cas, il dessert ton argumentaire.
Je n'ai pas d'argumentaire. J'ai l'oeil de quelqu'un qui gagne bien sa vie et qui a conservé beaucoup de contacts dans le milieu de la musique professionnelle de l'ombre (i.e. pas très connu, genre violoniste du troisième pupitre dans l'orchestre symphonique de Bois) de sa tendre et insouciante jeunesse, et qui les voie galérer à mort. J'essaie juste de rappeler que dans notre système économique, l'art n'est pas gratuit et qu'il n'existe pas de droit à l'accès libre à la culture. La culture est inscrite dans le modèle économique. Après, on est pour ou contre, ce n'est pas la question qui est abordée. Du coup, faut éviter de croiser les argumentaires.
Si on veut que ce qui touche à la culture soit gratuit et accessible à tous au nom de la liberté individuelle, c'est un combat qui concerne le modèle économique dans lequel on vit ou la politique culturelle.
Si on veut rémunérer les artistes quand on consomme de l'art (et le producteur quand on achète une pomme à Super U), c'est un autre combat contre les intermédiaires et les désastres du facteur d'échelle et de la surconsommation.
Si on veut ne plus se faire enculer quand on consomme de la musique, c'est encore un autre combat contre le système pourri de la production audiovisuelle.
Si on parle de l'argument que le manque à gagner calculé par les majors n'est pas un indicateur pertinent, on est dans le premier combat parce que c'est le modèle économique qui fait qu'une entreprise cherche à se projeter dans l'avenir et à estimer ses principaux leviers pour gagner plus. Le débat sur MU et la "normalité" de la disponibilité d'oeuvres non libre de droit dessus relève du troisième combat, alors que toutes les parties sur "oui mais les artistes, tu vois" relève du second.
Du coup, c'est le bordel. Ce n'est pas un argumentaire, c'est une constatation. Je n'ai pas d'argument parce que je n'ai pas d'avis tranché sur la question, et que vos interventions ne m'aident pas vraiment à m'en faire un tellement c'est brouillon et contradictoire quand on n'a pas un point de vue à défendre.
Comparer piratage et viol de prostituées, on ne doit pas être loin de Lefebvre dans les idées et le niveau. La suite c'est quoi ? Point Godwin ?
Ben y'en a un joli dans les premières pages du sujet avec un appel à la désobéissance civile et un rappel sentencieux du régime de Vichy ponctué d'un "Qu'auriez-vous fait, vous qui achetez de la musique à la Fnac, LOL les noobs, sous le régime de Vichy ?". C'est bien beau de cracher sur les parallèles grossiers mais faut le faire dans les deux cas, qu'ils amènent de l'eau à votre propre moulin ou pas.
Franchement, comparer les actes de désobéissance civile de la seconde guerre mondiale avec le fait de télécharger illégalement le dernier album d'Hélène Segara, c'est assez couillu. Mais étonnamment, comme ça sert le discours majoritaire sur internet, personne n'a relevé l'énormité du truc, alors que y'avait quand même de quoi rappeler que les contextes sont bien différents.
Qu'on me suggère des velléités collaboratrices parce que je paie mes CDs (sans volonté politique ni militantisme quelconque, juste que j'aime bien les CDs), ça me troue un peu le cul perso. En comparaison, vous suggérer des penchants de pervers psychopathe qui viole tout le monde dans la rue, ça reste sans commune mesure avec le fait de comparer tous ceux qui achètent leurs produits culturels à des collabos pendant la seconde guerre mondiale.
Sachons raison garder, certes, mais pas moi toute seule.