Nan mais attendez les gars, c'est quoi l'intérêt d'instaurer une concurrence entre les facs?
L'Université c'est un service public: d'une ça veut dire que son but c'est pas d'être rentable. Deux, y'a déjà sufisamment de concurrence avec les écoles privées (école de commerce qui peuvent délivrer des diplômes de droit des pépettes etc...), sans qu'il soit besoin en plus de créer une concurrence entre elles. Ca veut dire que la différence et la qualité des facs se fera pas en fonction de leurs enseignants et enseignements et la qualité de leurs formations, ça se fera selon celles qui ont des crédits ou pas?
Perso, je suis dans une fac assez importante je crois, et on a pas de pépettes. Les écoles doctorales sont à sec, la fac est obligée de détourner tous les ans du fric normalement affecté à d'autres services (sport toussa) pour s'en servir. j'ai du mal à comprendre en quoi leur donner l'autonomie ça va les aider?
Elles ont pas de fric. Elles vont être autonomes pour gérer la pénurie c'est ça? En quoi c'est un avantage?
Je rappelle aussi que le but de la réforme c'est d'accroître les partenariats avec le privé, et avant que certains redisent ouais et alors c'est très bien, je fais quelques précisions:
ça veut d'abord dire accroître les partenariats publics/privés, donc que les Universités, comme beaucoup d'autres services publics, auront recours au privé pour se fournir en matériel. C'est comme ça qu'on se tape de ja des poubelles Veolia, et des logos à la con du privé sur des affiches ou documents officiels.
Ensuite, ça veut dire que les facs auront recours au privé pour trouver des subventions, donc que le privé (et c'est déjà ce qui se passe dans certaines facs qui ont passé des accords avec HSBC, Microsoft etc...), aura un droit de regard sur les enseignements, sur les enseignants et le personnel, sur les thèmes de recherche abordés etc....C'est eux qui imposeront tout ça, et donc laisseront de côté les thèmes ont enseignements pas rentables, oui qui les intéressent pas. le privé trouve son compte puisque ça leur donne un vivier qu'ils auront formé, à pas cher, et même après, ça donne droit à des postes forcément sous payés et médiocres, puisque les anciens étudiants nouvellement recrutés auront pieds et poings liés par leur employeur.
Ca veut aussi dire, sur le long terme, et je crois qu'il serait bon aussi de se projeter un peu dans l'avenir que nous réserve cette réforme, la disparition de bon nombre de filiales, qui n'intéresseront pas le privé. Quel intérêt pour eux d'aller chercher en langues, lettres, histoire, ou démographie? Aucun. Donc, pas de pépettes, donc disparition. Je dis ça comme ça mais dans ma fac, y'a déjà pas mal de filières qui ont disparu comme ça: histoire du droit, démo, sc po etc...
Ca veut aussi dire, abandon de certains domaines et thèmes de recherche. Et pour ce qui restera, on peut se permettre de douter de l'indépendance et l'impartialité des chercheurs, dans la mesure où ils pourront difficilement critiquer ce que fait leur employeur, puisque je rappelle, entre autres, qu'il est interdit pour un salarié de critiquer son entreprise ou de lui porter un quelconque préjudice....
Alors non, je suis désolé, je vois pas l'intérêt de "donner une chance" à cette "réforme" et de voir ce qu'elle va donner. Il est grand temps de montrer son désaccord, c'est pas dans 5 ans quand on aura vu ses conséquences catastrophiques qu'il faudra se réveiller.
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