La question est une question sociétale.
Au nom de quoi rémunérerait-on
à la performance une 'greluche' tombée enceinte ?
La performance et la notion d'objectifs à tenir sont une question centrale dans les écarts de rémunération entre hommes et femmes, notamment parmi les cadres.
Mais je pourrais aussi et surtout ajouter la notion
d'individualisme, par opposition à la notion de
solidarité.
Dans une société où on juge 'objectivement' les performances individuelles, il n'est pas anormal que les femmes soient moins bien rémunérées que les hommes.
Pourquoi donc ? Après tout, elles pourraient très bien abattre le même boulot que leurs collègues masculins tout en étant plus efficaces ?
Certes... Mais il est difficile de juger objectivement du travail des cadres (on ne parle pas d'employés payés au SMIC qu'ils soient hommes ou femmes voire de fonctionnaires dont la rémunération dépend uniquement d'une échelle de salaire unique) ...
Du coup, il existe une pondération officieuse qui valorise votre travail au vu de votre disponibilité exprimée en heures de présence... Lesquelles servent en définitive non pas tant à "travailler" qu'à marquer son territoire... Et en ce domaine, les absents ont toujours tort.
Mais bon, il serait peut-être temps de reconnaître que le très pudique terme de "choc des cultures" qui désigne la découverte du monde de l'entreprise par un jeune diplômé désigne avant tout l'écart abyssal entre la somme de connaissances qu'il a ingurgitées pendant sa scolarité et qu'il aimerait bien mettre en pratique, et le niveau nullissime des compétences réellement requises pour l'accomplissement de sa "mission".
On rétorquera que l'entreprise requiert d'autres compétences que l'école est en incapacité d'inculquer aux élèves. Ah bon ? Lesquelles ? Là encore, il règne une certaine hypocrisie à ce sujet, car les qualités requises désignent avant tout la connaissance des us et coutumes de l'entreprise.
A commencer par la reconnaissance de la hiérarchie qui n'aime rien moins que se perpétuer.
On est loin, très loin d'une quelconque notion de compétence ou de qualité du service rendu à l'entreprise. Alors finalement, le mieux serait sans doute d'imposer une grille salariale unique, fonction du diplôme ou de la reconnaissance des compétences acquises sur le tas.
Si l'employé ne fait pas l'affaire, l'employeur aura toujours la ressource de le virer.
Si l'employé ne se satisfait pas de son salaire, il se met à son compte.
Par ailleurs, même au sein de la fonction publique, il est possible d'accélérer l'avancement de certains fonctionnaires méritants, et pas uniquement au "grand choix" ou au "petit choix".
Ainsi, l'agrégation peut s'accorder pour services rendus. Ce n'est pas rien !
De même qu'elle peut être obtenue sur concours interne... tout comme elle pourrait être accordée sur simple examen... Il suffit que l'employeur n'ait pas peur de l'accroissement de la masse salariale qui s'ensuivrait.
Et finalement, quand on parle de mettre à égalité les salaires des hommes et des femmes, n'est-ce pas de cela dont il s'agit ?