Pour revenir dans le sujet, j'ai été parfaitement suprise hier après-midi.
Il se trouve que pour des raisons étranges je n'étais pas astreinte à m'occuper des mes choupinoux irl, alors j'ai du transposer toute ma fougue dans les soins aux personnes un poil moins humaines, car naines ou elfes.
Bref, rien de bien transcendental, mais j'étais hier avec cette coquine d'Arlequinne et nous n'avions pas vraiment d'amis en ligne. Fidèles à nous mêmes, nous avons jeté notre dévolu sur cette bien belle et verdoyante vallée de Kadrin pour y officier et nous permettre de soigner à l'emporte pièce ce qui méritait - ou non d'ailleurs - de l'être.
Nos pérégrinations nous ont valu de rencontrer un fort joyeux groupe de combat. Ne voulant déranger, et parce que nous n'étions pas réellement concentrées toutes les deux, nous sommes restées à l'écart. C'était intéressant comme étude sociologique. Le saviez-vous, nos confrères de l'ordre aiment la peinture. Quant à la couleur, vous la connaissez, c'est le bleu. Quand je dis qu'ils aiment à peindre, c'est uniformément, sur une zone. La tâche étant à la hauteur des tâcherons, nous avons observé. L'ordreux prend les points en premier en commençant par le nord. Il part d'en haut. C'est important je pense. C'est le point le plus éloigné d'une potentielle source de combats sanglants. Le sang, c'est rouge, ça tâche. C'est pour ça, je pense, que l'ordreux évite la confrontation. Ils ne devaient pas être moins d'une petite trentaine les choupiloups qui ensuite ont annexé le fort nord. Aucune résistance, sinon celle héroïque des gardes standards qui n'ont pour eux que le courage et la chance de repop à intervalles réguliers.
Pendant ce temps, à Praag, les hordes destructrices peignaient aussi, mais en rouge.
Une fois le fort pris, et plusieurs injonctions d'aller combattre à Praag, véhémentement rejetées d'un "ils sont plus" probablement fort à propos et documenté par des sources fiables, le groupe a continué à petites touches, point par point, impressionnant impressionnisme, tout en délicatesse et sans nuances. En bleu. Un malotru a essayé de convaincre les gens de prendre un risque : aller sur Praag. Oh ! Quel faquin ! A-t-on idée ? On pourrait se salir enfin ! Les courageux guerriers sont donc descendus encore plus dans le sud, à l'orée des mondes connus, à l'orée surtout du camp de guerre ennemi. Mais d'ennemis, point. Une nouvelle fois, les gardes ont concerté leurs faibles forces pour tomber leurs ennemis nains et consort. Ils ont bien réussi à abattre quelques afk stickés dans le bus, mais pas plus. Le fort est tombé. De loin, avec ma bannière ondoyante (je la gardais pour faire joli), toujours avec la coquine, nous devisions. Interloquées, stupéfaites nous venions de constater qu'un petit groupe venait de succomber sous l'huile bouillante. Un mauvais coup du sort, sûrement. Ou bien une vaine tentative de faire croire qu'il y avait une défense "attendez, on a bien fait d'attaquer un fort vide à 30, ils étaient quand même 1 et en plus on a eu des morts !".
J'aurais bien voulu ressusciter les malheureux mais d'abord, j'avais une bannière dans les mains, et les incantations sont terriblement compliquées dans ces conditions, et surtout, ils avaient déjà tous release au camp. Sûrement l'habitude que les soigneurs soient aussi afk. Et chacun sait que ressusciter ne rapporte pas re points.
Bref, nous avons attendu la fin de la prise de fort en restant dehors, contre les remparts. Nous avons gagné un bon milliers de points. J'ai même gagné un sac doré. La bannière toujours vigoureusement tenue haute à deux mains, j'étais embêtée pour aller chercher mon dû naturellement acquis à la sueur de nos deux fronts de blondinettes. Alors je l'ai planté dans un réceptacle prévu à cet effet afin de signifier aux vilains alentours, que ce fort était notre.
Ahhh, quelle belle après midi. Près de huit mille points faits à ne rien faire. Comme c'est reposant. Quand on voit le peu que rapporte un long et éprouvant combat à soigner des choupinoux, comme je comprends cette attitude moutonnesque. Aucun challenge, pas besoin de réfléchir, une masse qui pense pour vous. J'ai même pu faire un point de broderie et un peu de cuisine pendant la prise. Comme c'est confortable.
On aurait tort de faire autrement.
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