En ces temps de crise face au bug (
), je me fends d'un petit compte-rendu de campagne.
Pour info, c'est une grande campagne (mode campagne longue) en medium/medium pour la difficulté. J'avais commencé une campagne identique sur mon pc fixe chez moi, mais comme je suis en déplacement, j'ai recommencé sur mon laptop (il souffre le pauvre, même avec tout en low).
N'ayant fait qu'effleurer les nouveautés de cet opus sur ma première campagne (avec la Suède), j'ai recommencé avec une nation équivalente, à savoir la Prusse : grosse puissance continentale, peu d'enjeux outre-mer et un background de bourrins.
Grande Campagne - La Prusse
Nous voici donc en 1700, à l'aube d'un siècle de riches découvertes, de bouleversements profonds et de guerres épiques. Seulement, nous n'en savons rien encore. La Prusse, avec ses deux petites régions (Brandebourg et Prusse orientale) pourrait presque faire figure de nation subalterne. Il faut donc agir pour élever notre condition à celle de nation dominante, pliant à son joug les impudents s'y frottant. Première étape, réunification des deux régions au plus vite. Or, sans argent, point de soldat. Je lance donc tous azimuts des demandes de partenariats commerciaux. Les réponses varient, mais j'arrive à établir une stabilité économique entièrement européenne. Je me lance parallèlement dans la découverte des premières technologie militaire.
Dès que mon armée est sortie des limbes et ressemble plus à une meute féroce qu'à des épouvantails, je m'en vais croquer à belles dents la Prusse Occidentale. Evidemment, les rouages diplomatiques me font entrer en guerre avec la Pologne-Lituanie. Cet Etat là semble nettement plus consistant que les petits amuse-gueules sur lesquels je contais m'exercer les crocs. Cependant, il n'en est rien. Mes armées, volant de succès en succès, occupent très vite toute la frange Sud de la Baltique. Et alors que mes conseillers tentent d'infléchir la direction de mes armes vers l'Ouest (conditions de victoire), je trouve plus facile de pulvériser la Pologne-Lituanie. La victoire est si rapide qu'elle inquiète mes voisins, principalement l'Autriche. Elle décide de rallier la Pologne-Lituanie, alors que le destin ce pays-là est déjà scellé. Qu'importe, l'Autriche coulera avec ses alliés décidément mal choisis.
La spirale de violence continue, et mes légions, riant même dans la bouche des Enfers, embrasent les alpes autrichiennes. Ma frontière orientale est parfaitement définie avec pendant quelques années, des reliquats suédois servant de tampon par rapport à la Russie, et par la suite, les Russes eux-mêmes, mais trop occupés avec leur voisin scandinave pour venir m'embêter. A l'Ouest, rien de nouveau. Les petits états germains semblent tétanisés par ma puissance militaire, et bien que leur rapprochement avec les autrichiens que je malmène les inquiète, ils se taisent.
Les combats les plus âpres que je dois mener furent autour de Vienne, très belle ville moderne. Les autrichiens réussissent même, tournant le flanc de mon armée principale, à reprendre une région qui m'appartenait. L'affront est réglé par une armée de secours recrutée d'urgence dans le Brandebourg. Ah, le Brandebourg, le joyau de ma couronne ! Les compagnies font résonner l'honneur de la patrie sur le pavé des palais impériaux et prouvent à l'Europe que le prestige ne s'acquiert pas en faisant ami-ami avec des sauvages à l'autre bout de la terre. Mes forges et mes ateliers en font aussi la démonstration puisque mon tissage industriel me rend largement autonome face au commerce. Enfin, c'est ce que je pensais.
Hélas, le temps fait son oeuvre partout, et il est temps pour mon suzerain et bien-aimé empereur de rejoindre notre Créateur. Sa fille (!!!) monte alors sur le trône, et démentant la réputation de fragilité du doux sexe, continue la politique vigoureuse de son père. Fait heureux s'il en est, puisque, de la même façon que les corbeaux festoient sur les champs de bataille, la Suède charognarde, humant la dépouille de mon empereur, bat des ailes et picore de son bec ma nouvelle suzeraine en contestant sa légitimité. C'est donc la guerre, mais une guerre de papier. Aucune troupe ne peut venir m'inquiéter et les démêlés de ce pays félon avec le Danemark empêche tout navire de venir troubler la tranquillité de mes ports.
Bientôt, l'Autriche capitule, et l'intégralité de son royaume m'est tombé dans l'escarcelle. Me voici donc dans une situation particulièrement stable, avec deux voisins très chaleureux grâce aux relations commerciales pérennes instaurées (Empire Ottoman et surtout Russie avec qui une alliance est même scellée), une série d'Etats tampons avec les autres nations européennes continentales (Hannovre et la Savoie qui me sont favorables et les anciens alliés de l'Autriche plus réservés), et un ennemi théorique dans le Nord.
De manière totalement idiote et malavisée, Venise cherche alors à venir grignoter mes acquis récents, ceux-là même qui me donnent accès à la Méditerranée et décuplent mon pouvoir commerciale. Peut-être était-ce donc une sorte de jalousie ou bien une défense de leur monopole dans cette partie du globe ?
Quoiqu'il en soit, mes armées n'ayant rien d'autre à faire, je pulvérise la cité lagunaire et m'empare et de ses richesses et de sa position très intéressante.
Mes soldats, valeureux et méritants, doivent se reposer. Je cherche alors à changer mes priorités. Ma population, d'abord ennemie, puis conquise et maintenant soumise, se montre désormais respectueuse du droit divin de monarchie de notre Impératrice. Seulement, il est encore présomptueux d'affirmer que mon Empire est totalement sain. Je lance donc deux chantiers : tout d'abord, il est impératif d'enseigner à toutes mes populations la véritable foi, la Religion Réformée, qui, expurgeant tous les vices et excès du catholicisme, nous montre le chemin d'une vie plus laborieuse, plus pure et plus juste. Les écoles religieuses fleurissent et mes pasteurs prêchent afin de réparer des siècles d'errements spirituel.
Parallèlement, je décide de dynamiser mon économie, certes stable, mais trop limitée, en revenant sur ma décision de me contenter d'actions en Europe. Je développe donc ma flotte et de combat, et de commerce. Mes premiers essais timides, en Afrique occidentale, sont balayés par d'arrogants pirates. Certes, la rebuffade est pénible, mais ma fierté me donne envie de me venger d'eux d'une façon qui sera, sinon de leur goût, au moins du mien.
N'ayant que deux ports militaires (un en Baltique et un en Adriatique), je conçois deux flottes indépendantes dans chaque secteur. Il faut dire que n'étant en guerre avec personne et ayant de nombreuses routes commerciales, l'or abonde dans mes coffres. J'accède ainsi à un niveau élevé de production dans mes ateliers et rénove tous les secteurs de la Nation : depuis l'armée, jusque dans les mines, en passant par l'Education. Et je peux me permettre de fastueuses dépenses pour rattraper mon retard sur la question maritime.
L'occasion est belle d'ailleurs, une fois ces bateaux à flots, d'aller nettoyer la Méditerranée des quelques coques de noix vénitiennes restantes qui parasitent mon commerce. Mes débuts hésitants sur la houle sont couronnés de succès. Il faut dire que mes Professeurs ont su dotés ma Marine des meilleurs plans pour ses bateaux. Mes vaisseaux de ligne, décrochant aux nations maritimes traditionnelles des regards effarés, leurs propres vaisseaux étant si vétustes, écrasent littéralement les quelques galères et bricks de mes piètres adversaires.
Tout va pour le mieux en Prusse, et c'est dans un soupir de satisfaction bien qu'empli de tristesse à quitter cette Terre, que ma souveraine rend son âme à Dieu. Sa propre fille (!!!!) monte alors à son tour sur le trône. Toutes les conditions sont réunies pour que l'apprentissage du pouvoir se fasse en douceur.
Malheureusement, l'inexpérience et la fougue de notre nouvelle Impératrice se plie mal aux exigences de la diplomatie feutrée.
En premier lieu, elle convoite les petits Etats germains à notre Ouest. Elle croque la Bavière sans y songer, au prix d'une armée levée sans hâte, mais avec les derniers raffinements militaires (obusiers de 12, infanterie d'élite, cuirassiers). Cette première victoire lui donne des ailes, et confirme le sang vaillant qui coule dans ses veines. Elle fait honneur à la lignée de nos Empereurs.
D'un point de vue interne, la situation est bien maîtrisée. Quelques régions font des difficultés quant à leur situation de vassaux - comportement exacerbé par quelques libre-penseurs un peu trop libres. La baisse des taxes, compensés par notre bonne santé économique sur les plans de l'industrie et du commerce, permet une bonne sérénité en définitive. Les régions les plus turbulentes sont muselées par des garnisons plus fortes. Il n'est pas dit que la folie républicaine passera par notre belle Nation, dont seule notre guide suprême, au travers de son droit divin, saura nous mener aux chemins de la Gloire.
Cependant, elle commet aussi des erreurs. Ainsi, elle décide de rompre deux blocus qui n'en portait pas le nom. En effet, les détroits au Nord du Danemark et de Gibraltar sont si resserrés qu'une misérable flotte à chaque endroit empêche nos propres navires d'aller établir des têtes de ponts commerciales et acheminer des denrées rares en Europe. C'est donc à nouveau la guerre, mais maritime, cette fois. Ou plutôt, c'est ce que nous espérions. Alors certes, oui, le Maroc a vu sa flotte (une vingtaine de galères éparpillées autour de Gibraltar) réduite à néant très facilement. Le Danemark, alignant une flotte plus hétérogène, nous a quand à lui légèrement inquiété avec un navire de Second rang. Mais, la situation s'est totalement calmée sur la mer après ces éclatants succès : mes navires issus des ports de Croatie sont partis en Océanie (accroissant considérablement notre pouvoir commercial une fois les quelques pirates des lieux exterminés ... Vengeance, que tu es douce), et ceux de la Mer Baltique applique un blocus sans partage sur tous les ports danois.
Mais malheureusement, alors que nous étions nous mêmes en alliance avec les Russes depuis longtemps, lors de la déclarations de guerre avec le Danemark, ces chiens ont préféré rejoindre leur toutou danois plutôt que de continuer notre bonne intelligence. Après les immensités des flots que nous avons pratiquement sous contrôle, il va nous falloir maintenant apprivoiser celles des steppes. Les escarmouches ont déjà éclaté, de ci, de là, le long de la frontière Est. Une armée russe, stationnée en Empire ottoman (avec qui la Russie est en guerre depuis des lustres) a été exterminé lors d'une bataille titanesque.
Et alors que nos légions faisaient du gras en garnison, en ce virage médian de notre siècle (Bientôt 1750 ! Déjà !), nous leur rappelons leur vocation première : les tambours résonnent, et s'ils ne feront pas tomber les murs adverses, nos canons ultra-modernes le feront, eux. Les baïonnettes sont affûtées, les uniformes impeccables et notre colère aigue. Tremblez, misérables Russes, votre infamie aura scellé votre sort ! Si vos perversions vous donnent tant goût à la vie que cela, vous prierez bientôt pour que l'on abrège les souffrances que nous vous promettons.
To be continued ...
Pour les conditions de victoire, je suis encore loin du compte, tant pour le nombre de provinces (environ 15/25) que pour celles qui sont impératives (moins de 10/15, avec comme manques : les petits états allemands, le danemark, l'alsace-lorraine) ... Néanmoins, j'affiche un très satisfaisant 1800 points de prestige, assez bien balancé entre les 4 critères. La facilité de cette partie vient probablement du niveau de difficulté que l'augmenterai beaucoup sur les prochaines parties. On va dire que c'était une partie de tutorial !