Salut le bar.
Je sais ça fait un bail que j'viens plus, limite on se souvient plus de moi.
Spa grave, du haut de ma mégalo à mobilité réduite, je vous livre un ptit texte que m'a inspiré mon quotidien lolèsque malgré lui.
Rien à ajouter j'crois.
Ps : Ha si. Si vous voulez avoir les conditions de lecture proches de celles d'écriture, vous pouvez écouter "Cowboys" de "Portishead". Voila.
------------------------------------
La séduction quand on est un loser.
Je crois que c’qui m’a sauvé la vie jusqu’ici, c’est l’second degré. Si j’prenais pas tout à la légère, j’pense bien que j’me serais déjà explosé la cervelle. D’ailleurs, si j’suis toujours en vie, c’est pasque justement, ma soif de second degré a prit le pas sur ma curiosité. Je suis à la recherche systématique de l’ironie qui se cache derrière chaque chose en ce bas monde.
Le cynisme. Voilà c’qui me pousse à me bouger le cul. Pouvoir rire un peu plus tous les jours de la stupidité humaine. Découvrir, rencontrer, apprendre, connaître plus de choses, plus de gens. Pour toujours pouvoir en rire un peu plus et un peu plus fort. En rire au point que les futilités de la vie en société deviennent une notion abstraite à la limite de l’absurde.
Mais quand on n’prend personne au sérieux, ça n’fait pas rire tout le monde. Particulièrement dans les relations « hommes & femmes ». Quand l’amour ne représente pour toi qu’une imposture. Quand pour toi l’amour ne fait penser à rien de plus qu’un aveu de faiblesse. Quand il t’est impossible de t’attacher, tout en sachant que tu te lasseras tôt ou tard. Et quand tu sais que le plus tôt sera le mieux. Et qu’après il est trop tard.
Bin t’es foutu. Et tu le sais. Et ça te fait rire. Et comme l’ironie rattrape toujours tout le monde, ce qui te causait tant de soucis à l’époque se met à servir ta cause. T’as beau te retrouver en face d’une créature de rêve, tout droit sortie d’un rêve que tu n’aurais même pas osé imaginer pouvoir concevoir. Quand ce rêve prend réalité devant tes yeux, tu ne le vois même pas.
Car tu as les yeux fermés. Et tu souris sans retenue, à en devenir impoli. Car la personne en face de toi est à cent lieues de s’imaginer à quel point tu profites d’elle, pour savourer une situation d’ironie absolue. Tu te délectes de chacun de ses gestes comme d’une victoire sur ton pire ennemi, après une lute qui aura duré toute ta vie.
L’incroyable se produit et ne t’étonne même pas. T’as beau ne pas mériter ton « droit de la regarder », vu le peu de contrepartie que tu as à lui offrir.. Tu te permets même de te faire désirer. Pas te faire désirer TOI idiot ! Non. Ce qu’elle veut c’est ton pouvoir. Ton pouvoir de mec. Ce qu’elle veut c’est ton désir, pas toi. Car sans ton désir, c’est comme si celui de tous les autres mecs de la terre réunis ne comptait plus.
Comme t’as le pouvoir, t’as le contrôle. Tant que tu garderas le contrôle, tu l’auras en ton pouvoir. Regardes la avec indifférence et elle te dévorera des yeux. Elle cherchera à t’extorquer la moindre miette d’intérêt, te suppliant par un spectacle de mime pathétique, de la contempler. Car il est inconcevable pour elle que tu puisses avoir l’idée de regarder ailleurs que dans sa direction.
Et vu que t’as conscience de tout ça, car l’air de rien, tu observe toute la scène avec attention, relevant chaque détail.. Bin tu t’marres encore plus. Tu en deviens sadique tellement tu jubiles. Car pendant c’temps, tu observes aussi le manège qui se produit un peu partout autour de toi. Tu vois tous ces mecs, l’écume aux lèvres devant la fille que tu te permets de manipuler. Tu as envie d’exploser de rire quand tu vois leur tronche la minute d’après.. Quand leur regard se pose sur toi et que tu lis dans leurs yeux ce que tu lisais toi-même avant : « Dégoûté ». Au même titre que leur meuf, qui est souvent juste à côté.
Haha.. Qu’elle est douce l’ironie du fou qui devient roi. Bon ok, au royaume des fous, le roi n’est pas forcément le mieux loti. En attendant, t’es quand même au dessus de tout et tu te torches avec l’avis des gens. Avec leur vie aussi parfois, quand ils ont le malheur de vouloir trop t’approcher. Et comme en ce moment, la splendeur de cette fille rejaillit sur ta couronne, ça attire toutes les autres pies.
Et le cirque se reproduit. En plein publique, même que parfois c’est sold out. Tout le monde veut voir ta nouvelle attraction. Non pas que tu sois attirant. Non. Tu en donnes juste l’illusion. Car ton spectacle ne repose que sur ça au final : « L’illusion ». Ni magicien, ni sorcier. Tu es un simple marionnettiste qui a réussi à se débrouille pour planquer les fils. Et bon.. Faut dire aussi que t’as bon goût en matière de marionnettes.
|