La philosophie?

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Citation :
Publié par Kytama
la philo, c'est, de votre point de vue, l'apprentissage de concepts, ou l'apprentissage d'une technique (dans le sens de l'intégration d'un mécanisme de réflexion)
Oui et non.

Oui parce que même uniquement en lisant, si tu lis de manière méthodique ( c'est à dire pas 500 pages a la suite sans notes et sans pause ), je suppose que tu acquiers une certaine rigueur dans ta manière de percevoir les informations et les mettre en relations à d'autres, ainsi que sur le niveau de la compréhension de concepts imbriqués les uns dans les autres ... p'tain, c'pas clair mais là j'ai pas les yeux en face des trous ... de toute façon, tu ( on ) auras des réponses claires demain

Et non parce que l'objectif quand tu te lances dans la philo n'est pas " l'intégration d'un mécanisme de réflexion " mais simplement des réponses.
Ca viens naturellement, je suppose. ( enfin, ca se travaille aussi, mais c'est plus chiant )
Pour moi la philosophie est avant tout la recherche de la "vérité" plus que de la "sagesse".
Elle est une chose essentielle dans la vie d'un homme qui peut se prétendre être homme, c'est à dire qui réfléchis. Elle est présente partout, elle peut tout décrire, que ce soit des questions universelles ou encore subjectives tel que la morale.

Le seul problème c'est que elle devrait, selon moi, se concentrer sur l'universalité des choses existantes avant même d'entreprendre de rentrer dans l'étude de la subjectivité, et donc de la morale et de toutes les notions qui lui sont liées.

Maintenant, il suffit de voir qu'elle est intemporelle sur certaines questions, d'où l'intérêt de rechercher au maximum des notions universelles, car après tout, la vérité existe t-elle sur tout ce qui n'est pas universelle? Personnellement j'en doute.
Le plus grand philosophe étant selon moi, Platon, toujours, et encore plus aujourd'hui, d'actualité.

Enfin, actuellement, elle est de plus en plus reniée par les jeunes et les moins jeunes, ne comprenant pas l'intérêt d'une réflexion pour soi, et ne jurant que par la reconnaissance inutile de leur congénères, ou de l'argent. Un problème de société donc.

Edit : J'ai oublié de préciser que je n'ai fais qu'une année de philosophie dans ma vie, si on peut l'appeler comme ça, l'année de terminal. Je me dois aussi de préciser que notre prof était, comment dire.. mauvais, utilisant cette matière pour faire de la propagande envers ses idées politiques (communistes?) et tout ce qui tourne autour, en dénigrant certains grands auteurs.
J'ai juste fait un an de philo au lycee, et le seul truc que j'en ai retenu c'est le truc de l'allegorie de la caverne, la matrice quoi.
Perso lire des bouquins de philo je vois un peu ca comme tricher, quelque part ca doit gacher le plaisir de vivre. Quelque part je me dis que je prefere rester ignorant sur le sujet, de decouvrir les choses par moi meme, en les vivant et en y pensant longtemps. Je me dis que si je commencais a lire tous ces livres de philo ma vie ne seraient plus pareille, ok je connaitraient plus de choses, mais ces choses ne seraient pas le fruit de ma reflexion a moi. J'ai envie d'etre fier d'avoir mis une vie a penser un truc qui s'apprends au premier cours de philo en fac. En fait je me demande si c'est pas ca la sagesse, si c'est pas d'avoir ses propres reponses a toutes les questions.

Rien que ca et j'ai la tete qui fume, vais allez lire un picsou tiens
C'est d'ailleurs pour cela que je préfère tout d'abord me forger une idée très bien construite sur un sujet avant de lire des livres de philosophie traitant de ce sujet.
Lire n'est pas super intéressant lorsqu'on est totalement ignorant, réfléchir par contre l'est. A contrario, lire après s'être forger une idée assez bien construire et réfléchis sur un sujet permet de le modifier, voir même de le consolider.
Citation :
Publié par Ruligs
C'est bien entendu une vision purement personnelle... Mais pourquoi "détestable"? N'as-tu pas l'impression de déterminer a priori la nature de la philosophie avant de savoir ce qu'elle peut faire? Peut-elle seulement être autre chose?

Mon avis personnel est que la philosophie ainsi entendu n'est qu'une technique de clarification (au passage, des gens comme Wittgenstein l'admettent très bien). Elle n'est alors pour moi qu'une nouvelle forme de sophistique (exposer les règles des divers jeux de langages).
A mon sens, la philosophie produit des concepts (et pas seulement des explicitations) quant à ce qui s'offre à nous. La question de savoir si elle "peut" le faire ne se pose pas: dès le moment ou elle le fait, c'est qu'elle le peut.
Après bien sûr on peut discuter pour savoir si ces concepts ont une valeur (pour la vie, le savoir, l'efficacité économique-lol?). Mais "valeur", c'est encore un concept...
Enfin, je ne me contenterai pas de cette pirouette: pour moi la philosophie est une nécessité, donc la production de concepts a une valeur vitale, mais je conçois qu'il en aille différemment pour d'autres personnes... c'est pour savoir jusqu'à quel point que j'ai crée ce sujet
Citation :
Publié par Ask
J'ai juste fait un an de philo au lycee, et le seul truc que j'en ai retenu c'est le truc de l'allegorie de la caverne, la matrice quoi.
Perso lire des bouquins de philo je vois un peu ca comme tricher, quelque part ca doit gacher le plaisir de vivre.
Je suis bien d'accord, d'ailleurs avec ma copine on a retrouvé la critique de la raison pure et ce fut plus agréable que d'essayer de comprendre le bouquin.

C'est nécessairement de la branlette intellectuelle en ce sens que la philo part de définitions, et les manipule grâce à un raisonnement.
On peut être d'accord ou pas avec les définitions : c'est le scepticisme face au dogmatisme
On peut être d'accord ou pas avec la façon de raisonner : c'est le criticisme face à lui-même vu que si on doute de la façon de raisonner on doute aussi du raisonnement qui nous a fait douter
...

(système d'autodestruction enclenché )

De la branlette intellectuelle ? nécessairement ?
Gnerf.

Manifestement, on doit pas avoir les même définitions; désolé, mais la réflexion sur un sujet donné n'est pas nécessairement de la branlette intellectuelle.
La branlette intellectuelle, c'est pour moi le fait de réfléchir sur une phrase juste parce qu'elle à un vocabulaire tordu, et par là même se faire mousser en poussant la réflexion inutilement, sur un concept simple mais utilisant des mots compliqués.

kermo> tu "joues" sur les définitions pour affiner ton idée, pour approcher une Vérité; c'est un élément nécessaire en philo, et je ne vois pas comment on peut percevoir ca comme de la masturbation intellectuelle. Ca n'est pas une réflexion simple. Ce n'est pas vain. De plus, à partir du moment où l'on observe un développement d'idées prolongées, affinées, travaillées et retravaillées je ne pense pas qu'on puisse faire face à de la branlette intellectuelle.
Non, Kant, Nietzsche Spinoza et autres n'ont pas fait ca pour faire les malins, pour se faire mousser. Il y a des intentions plus nobles derrière que de briller en société en sortant des mots savants. Non mais ...



BCR Singe Personne ( ou approchant ) > Tu sais faire des post argumentés, de temps en temps ? Non parce que balancer " c'est de la branlette intellectuelle §§§§§§§" c'est pas ce qu'on a fait de mieux en matière de réflexion, hein
C'est de la branlette intellectuelle en ce sens que la seule chose dont on soit sûr qui plaise à une personne, c'est le plaisir, et donc qu'a priori le seul but pour une personne de philosopher est de se faire plaisir : c'est donc de la branlette.

Un truc noble ça ne veut rien dire, chacun définit la noblesse de façon très personnelle et donc soit on fait un truc en pensant aux autres (la frime) soit on le fait en pensant à nous (la branlette).
La noblesse c'est quoi, c'est les trucs qu'on fait pour nous mais dont on s'imagine qui plairont aussi aux autres ?

Je dis pas que c'est mal, en l'occurrence en couple je m'imagine très bien passer le reste de mon temps ainsi, mais il faut avouer que le mot branlette est extrêmement mal connoté de nos jours.
Non.

Lire n'est pas forcément un plaisir.
C'est une quête de savoir, et ça, c'est rarement une partie de plaisir, sauf dans les sujets qui t'intéressent réellement. ( je suppose qu'on a tous nos sujets de prédilection; perso, la philosophie politique, par exemple )

J'ai beaucoup aimé les idées que développent Platon dans La République, par exemple.

En revanche, c'est d'en extraire la "substantifique moelle", qui m'a intéréssé. Ce sont les éléments qu'il développe, mis en relations avec mon savoir contemporain.
Ce n'est pas le FAIT de lire Platon qui me fait hurler de plaisir; c'est de me sentir un peu moins con en refermant le bouquin. Et ce n'est pas nécessairement une forme de plaisir.
Ou alors, franchement malsain.

En ce qui me concerne, le savoir ne mène absolument pas au plaisir.
Désolé, je suis avec attention l'actualité, sous toute ses formes, et
le "plaisir" du savoir ne m'a pas mené au bonheur, loin de là.

Alors, branlette intellectuelle = plaisir de savoir ou plaisir de croire ?
Branlette = plaisir personnel, c'est tout, malsain ou pas c'est comme tu le sens.

Par ailleurs la différence entre savoir et croire elle est assez floue, c'est pas pour rien que le seul truc absolument vrai en philo c'est qu'on sait qu'on ne sait rien au final (et que comme mon post le prouve, le seul moyen de dire un truc absolument vrai c'est de dire un truc absolument sans intérêt)
Citation :
Publié par kermo
Branlette = plaisir personnel, c'est tout, malsain ou pas c'est comme tu le sens.

Par ailleurs la différence entre savoir et croire elle est assez floue, c'est pas pour rien que le seul truc absolument vrai en philo c'est qu'on sait qu'on ne sait rien au final (et que comme mon post le prouve, le seul moyen de dire un truc absolument vrai c'est de dire un truc absolument sans intérêt)
Branlette = plaisir personnel et stérile , ce qui est tout de suite plus péjoratif, non?

Pour le reste, n'est-ce pas aller un peu loin que de dire que ton post dit absolument vrai ou bien qu'en 3 lignes tu prouves quoi que ce soit?
Pour moi, la philosophie ne sert à rien. C'est pas la philo qui va te faire vivre. D'ailleurs après une fac de philo quelles sont les débouchées ?
Dans ce cas prends une personne stérile de demande-lui pourquoi elle se suicide pas direct.

Pour le reste, je me sens l'envie d'aller aussi loin que n'importe qui d'autre, surtout quand on est vite bloqué (cf critique de la raison pure, raison qui est et, j'en suis navré, la mienne, ce qui m'oblige à reconnaître que je suis bloqué par définition)
Citation :
Publié par Nekba
Pour moi, la philosophie ne sert à rien. C'est pas la philo qui va te faire vivre. D'ailleurs après une fac de philo quelles sont les débouchées ?
Ah parce que on définit quelque chose d'utile par rapport a notre survie, acquise depuis des milliers d'année en occident, ou par les limitations de nos sociétés?
Sache mon cher Nekba, que si tu ne voulais faire que vivre, tu pourrais le faire tout seul, sans ton ordinateur, car ce n'est pas lui qui te fera vivre tu sais, ou même sans tes vêtements diesel et energie je présume, ni même sans ta musique que je qualifierais d'inutile car elle ne sert a rien dans nos sociétés n'est-ce pas?
Arretons s'il vous plait de dire des conneries comme ça, parce qu'a part les besoin de survies tel que se nourrir, se loger, s'habiller, et procréer, rien n'est utile a la vie.

Tu vois Nekba, ce sont des gens comme toi qui auraient besoin de faire de la philosophie pour voir un peu plus loin que leur simple et pathétique vision épicurienne.

edit : Kermo, le problème c'est que ce que tu es entrain de montrer pourrait aussi être considérer comme de la "branlette intellectuelle" en suivant ton raisonnement.
Citation :
Publié par kermo
C'est de la branlette intellectuelle en ce sens que la seule chose dont on soit sûr qui plaise à une personne, c'est le plaisir, et donc qu'a priori le seul but pour une personne de philosopher est de se faire plaisir : c'est donc de la branlette.

Un truc noble ça ne veut rien dire, chacun définit la noblesse de façon très personnelle et donc soit on fait un truc en pensant aux autres (la frime) soit on le fait en pensant à nous (la branlette).
La noblesse c'est quoi, c'est les trucs qu'on fait pour nous mais dont on s'imagine qui plairont aussi aux autres ?

Je dis pas que c'est mal, en l'occurrence en couple je m'imagine très bien passer le reste de mon temps ainsi, mais il faut avouer que le mot branlette est extrêmement mal connoté de nos jours.
Si c'est de la branlette, c'est toujours mieux que d'être avachi sur un canapé à regarder "Loft story", qui, elle, est vraiment une branlette stérile. Si je reprends ta définition, tout ce que l'on fait par plaisir est donc de la branlette... Ce qui tend à nous faire dire qu'au final, ça ne change rien de taxer la philosophie de branlette intellectuelle. Mais comme tu le dis, je pense que tu effectues une gradation dans la branlette intellectuelle, attribuant à des domaines de plaisir certains niveaux. En tout cas, c'est une vision extrêmement cynique et réductrice en soi.

La philosophie, pour moi, n'est pas nécessairement un plaisir. Je préfère plutôt me branler sur des MMORPG ou autre que d'essayer de décortiquer un texte ou un livre philosophique dans le but de comprendre. Ce que tu nies absolument (et Ivan l'a bien relevé), c'est le côté "utile" qu'il peut y avoir dans la philosophie.

La philosophie, loin s'en faut, n'est pas uniquement la manipulation in abstracto de définitions. Rien que pour détruire ta vision fausse, je te conseille de lire les écrits d'Arendt sur le totalitarisme où tu verras que la philosophie peut être une conceptualisation à partir de faits et encore plus, un moyen de dégager des raisonnements, des modalités d'action, des grandes lignes qui n'apparaissent pas à première vue. La philosophie ne peut que fonctionner que dans une confrontation avec la réalité des choses, ce n'est pas un monde clos où tout ne serait qu'utopie. On pourrait comparer à des mathématiques (même si le postulat d'exactitude n'est pas posé) : il y a une partie "pure", très idéalisée en philosophie, comme il y a une partie plus profane, reliée à une actualité.

La critique de la raison pure n'est pas quelque chose de définitif, c'est ignorer beaucoup d'autres aspects et choses que de s'arréter là et de l'invoquer en permanence pour dire que c'est futile...

Je te conseille de lire La haine de la démocratie de Rancière et tu verras si c'est de la branlette intellectuelle, vraiment.
Perso je hais la philo depuis que j'ai eu un sujet à faire :

"Peut-on avoir peur de la liberté ?"

J'ai répondu exactement :
"Non, on ne peut pas avoir peur de la liberté car on ne peut pas être totalement libre, exemple : on ne choisit pas de naître ou pas."

Théoriquement j'ai répondu à la question mais ça plait pas au prof, il faut écrire 4 pages doubles qui finalement arriveront au même résultat.

Donc pour moi la philo c'est 4h par semaine de perdus, heureusement que j'ai découvert le Sudoku pour faire passer le temps.
Citation :
Publié par Micro
Perso je hais la philo depuis que j'ai eu un sujet à faire :

"Peut-on avoir peur de la liberté ?"

J'ai répondu exactement :
"Non, on ne peut pas avoir peur de la liberté car on ne peut pas être totalement libre, exemple : on ne choisit pas de naître ou pas."

Théoriquement j'ai répondu à la question mais ça plait pas au prof, il faut écrire 4 pages doubles qui finalement arriveront au même résultat.

Donc pour moi la philo c'est 4h par semaine de perdus, heureusement que j'ai découvert le Sudoku pour faire passer le temps.
Non.
Tes 4 pages doubles, ça sert à montrer que t'as un esprit d'analyse et de montrer que tu arrives à te mettres à la place des autres pour développer des idées qui ne sont pas les tiennes, puis les mettres en opposition avec ce que toi tu penses.
Je te donne un indice : sur 3/4 de la copie, tout le monde s'en fout de ce que tu penses.
On cherche pas a noter tes idées.


Y'a quand même beaucoup de gens qui viennent sortir que la philo est inutile parce qu'ils se sont plantés sans chercher plus loin que leur nez ... ce qui est malheureusement ce que j'avais remarqué à l'époque où j'avais encore des cours de philo.

Enthy > Pfioula ... rox !
Je pense que la continuité logique (haha) de la critique de la raison pure est la volonté de puissance, à savoir que puisqu'il est impossible de prouver absolument que notre vision est universellement meilleure que celle du voisin, il faut se démerder pour l'en convaincre.

La preuve absolue que Camus exhibe dans l'homme révolté c'est que pour prouver que notre vision du monde est universelle il faut accepter de mourir pour elle, vu que finalement c'est la seule façon de prouver qu'on la considère au-dessus de nous en tant qu'être vivant.

Comme on n'a pas forcément envie de mourir pour ses idées, on peut donc se contenter d'en discuter mais entre deux personnes convaincues qu'elles ont raison le ton montera, les coups partiront et finalement il y aura un mort, c'est à dire celui qui a accepté d'en arriver jusque là uniquement pour défendre son idée de départ.

C'est complètement absurde, d'ailleurs si je vois que vous ne partagez pas l'idée que je me fais de la philo j'arrêterai le débat au bout d'un moment (sans pour autant dire que vous avez raison ou tort), la seule alternative étant de vous demander de venir régler ça sur un ring (on peut aussi le faire à Total Annihilation ou à l'impro jazz si vous voulez).

Naturellement j'utilise pour ce que je viens de dire la logique communément admise, ça peut donner l'impression que c'est vrai mais c'est juste parce que vous partagez cette logique.
Je suis en Hypokhâgne, et depuis l'année dernière (terminale ES donc) j'ai vraiment changé grâce à la philo. C'est vraiment beaucoup plus qu'une matière, c'est une école de la vie au sens fort. Si philosopher c'est avant tout se poser des questions (et les bonnes) c'est aussi trouver des réponses sur à peu près tous les sujets. Philosopher c'est savoir que l'on ne sait pas, c'est à dire s'éloigner inexorablement des opinions toutes faites, des dogmatismes, de l'idéologie infondée, des affirmations hâtives et bancales.

La philosophie c'est aussi la plaisir du raisonnement par soi-même et justement lire les philosophes ce n'est pas contraire à cela. Car comprendre un philosophe c'est intégrer sa pensée au point de se l'approprier de la faire sienne. Et je ne pense pas que l'on puisse vraiment philosopher à partir de rien, parce qu'il faut s'arracher continuellement aux vieille habitudes de raisonnement, se remettre en cause, faire l'effort de se demander à chaque fois que l'on donne un avis "mais sur quoi est-ce que je fonde cela??" et souvent se borner à la même réponse : sur rien. La philosophie enseigne l'humilité et la rigueur qui donne de la force au raisonnement quel que soit le sujet.

De là, naît parfois un désarroi vis-à-vis de ceux qui restent un peu trop dans la caverne et qui ne tentent même pas de regarder autre chose que le mur devant eux, pour reprendre l'allégorie bien connue. On ne souhaite alors que les extirper de là, mais c'est souvent très dur, comme ça l'est souvent avec nous-même. Non pas que je prétende détenir la vérité sur quoi que ce soit, mais je pense au moins savoir que je ne la détiens pas, et j'ai aussi l'impression d'avoir entrevu à travers la philo la meilleur façon de l'atteindre.

Pour finir je dirais que le philosophe ne cherche pas tant la vérité que ce qui permet de trouver la vérité. Mais je pense qu'il y a des joliens qui en parleront bien mieux que moi.

/summon Khyok .
Oh, moi, je lis ; et puis j'ai une dissertation sur "L'autorité est-elle une espèce du pouvoir ?" à rendre pour mardi, alors je préfère me taire.

N'empêche... (Je suis là, je vais pas me priver. )
Je pensais que Platon avait fait taire Thrasymaque dans la République ; apparemment, il faut s'y reprendre à plusieurs fois. Il y a un peu mieux que le ring ou le haussement de ton pour marquer ses idées, il y a plus efficace que d'afficher des gros concepts violents dont on ne sait trop au juste ce que leur invocation renferme. Je dis ça, je dis rien, mais "volonté de puissance", "logique", tout cela n'est pas si clair pour un pauvre étudiant comme moi. Quelle parenté entre la "logique transcendantale" de la Critique et les logiciens actuels ? Entre la logique phénoménologique husserlienne et wittgensteinienne ? Je ne sais pas trop... J'ai étudié grâce à mon professeur l'an passé, les parentés et les controverses entre De la certitude et les Méditations métaphysiques, respectivement de Wittgenstein et de Descartes. Et Cavell a je crois bien montré combien les Recherches philosophiques du même autrichien étaient finalement très kantienne ; et puis tiens, je les rouvre ses recherches, et je tombe sur le passage sur le livre et la lecture... mon Dieu, je me croirais dans les Recherches logiques de Husserl.

Cela ne va pas tout ça ! Où sont les écoles, où sont les oppositions ? Et pourquoi ce con de Nietzsche qu'on semble opposer si violemment à Kant dit-il achever la critique ? Et pourquoi parle-t-il de ce vieux fou de Socrate en permanence, s'il en est si opposé - au point d'écrire une introduction aux dialogues de Platon ?
Et la volonté de puissance dans les critiques kantiennes... Oui, pourquoi pas. C'est comme voir le deuleuzisme dans les commentaires de Nietzsche, c'est arbitraire et court. Parce que la Critique est un travail préliminaire à une métaphysique future voulant se constituer en science rigoureuse, c'est-à-dire la Métaphysique des Mœurs.

La révolte, la révolte... Mais quoi, se révolter, c'est affirmer sa volonté d'être reconnu ? Ou bien d'être reconnu par un autre du point de vue d'une valeur que nous avons en commun ?
Et quand je sens la révolte sourdre en moi face à une injustice, que veux-je reconnaître, que veux-je, ou qui veux-je ? Cette mère lasse et exaspérée qui frappe son enfant me révolte ? Qui suis-je pour arriver avec mes vingt piges et mes idées pour lui dire que la violence est un défaut d'autorité et une défaite de sa parentalité ?

décidément, tout cela ne va pas.
Je ne suis décidément pas philosophe pour deux sous.
Peut-être savoir est-ce savoir que l'on ne sait rien, ou tout du moins le feindre en permanence, je ne sais pas. L'ironie socratique, le philosophe rieur, c'est peut-être cela. Thrasymaque est un connard, je ne vois pas d'autre mot, il ne comprend rien ; Calliclès comprend, lui, au moins, ce serait peut-être Socrate qui ne comprend pas tout dans ce dialogue, ou Calliclès qui n'arrive pas à dépétrer ses idées avec assez de logique (kof - c'est-à-dire dans le logos, c'est-à-dire autre part que dans les limbes prophétiques ou mythiques ou encore poétiques (Parménide, te voici !), c'est-à-dire encore de manière imparfaite, car un savoir assuré n'aurait plus besoin d'être dépétré, il serait même absolu, et on pourrait même l'appeler Esprit, si vous voulez). Et pourtant j'aime beaucoup Calliclès ; mais Socrate est plus philosophe que Calliclès, quoique le considérant comme son égal ; il faut s'appeler Nietzsche pour défendre Calliclès.
(C'est formidable tous ces noms qui fusent comme autant d'arguments d'autorité ou d'exemples.)


Redescente sur Terre, somme toute, les cimes de la contemplation ça va bien cinq minutes, mais je n'ai aucune envie de devenir fou.
L'amitié stellaire de l'allemand moustachu est loin d'être anodine ; certes l'Humanité a évolué, certes il m'est avis que le monde contemporain a des questions à se poser que Platon n'avait pas, mais si je lis toujours Platon, c'est bien qu'il fait écho en moi de manière authentique. "Newton ou un autre..." dit Kant à propos des sciences ; Newton n'a rien inventé, il a découvert ce qui était donc recouvert, latent.
(Je place un peu de génie dans le verbe du philosophe, allez savoir pourquoi. Le philosophe, le politique, l'artiste, triade éternelle.)
Le principe de la philosophie est au contraire d'affirmer, que je sache ; que je sache, la Critique est préalable à la métaphysique, la pensée de Nietzsche se veut affirmative, jouissance et joie, la dialectique aporétique ça va bien au début, mais je préfère le Sophiste. Et comme le disait Nietzsche dans sa première intempestive (juré, je ne suis pas nietzschéen, en plus), je ne juge un philosophe que sur la vie qu'il a mené ; débrouiller ses idées par la dialectique, voire arriver à les assurer totalement par le savoir, tout ceci n'est qu'une affirmation à la vie, à vivre : Platon tente d'introduire sa politéïa en Sicile, Kant vivra toute sa vie conformément à sa philosophie, Husserl aussi. Heidegger n'a pas réussi à débrouiller son éthique : quelle vie voulez-vous mener, M. Heidegger ? Et il s'est planté.
Petite biffure au passage : tout dogmatisme, en tant qu'il reprend et n'affirme rien, participe donc d'une volonté de néant notable.

Alors oui, la philosophie me fait vivre. Elle ne m'habille pas - à moins d'être sceptique, mais là il fait un peu froid -, ne me fait pas manger, mais elle me fait vivre.
Tout simplement parce que la mort arrive toujours trop tôt ; je n'aurais jamais le temps de faire tout ce que j'aurais pu faire si j'avais été immortel (pardonne-moi Aristote, mais l'entéléchie et la téléologie me font vomir). Si je ne puis pas jouer sur la quantité, et étant passablement insatisfait face à mon impéritie à agir en fonction du devoir, en fonction de la justice, d'une droiture qu'il me semble mal aisé à définir dans sa totalité mais que les tâtonnements de l'action peuvent arriver à démêler.
Si l'être humain est justement ce être pour qui, comme tout être vivant, la mort est en-soi, mais aussi pour-soi (quoiqu'en dise Epicure, je sais que la mort va arriver, même si elle n'est pas là, elle est là, en puissance, pour moi), alors la philosophie est bien une activité singulièrement humaine ; il y en a d'autre, ces activités propres à cet être sensible et rationnel, qui mêlent sensible et intelligible et qu'on appelle couramment "art", ou bien qui vont contre l'ordre de la nature, et cela s'appelle la "politique"... Dans tout cela je retrouve ce que l'homme a de plus humain ; me reste encore à approfondir ce qu'est cet être de l'homme que je retrouve dans l'art, la philosophie, la politique, mais cela m'est propre, et au vrai, j'en suis fier.
La philosophie nait d'une insatisfaction : face à la doxa, face à ses propres opinions, face à son action... Il y a déclic. Ceux qui ne sont pas insatisfaits, ceux-là agissent conformément à ce qu'ils veulent ; tant mieux pour eux, bienheureux les ignorants ! Je ne vais pas les blâmer, faire peser sur eux le poids du péché, de l'aliénation ou ce que vous voulez ; il faut toujours un petit quelque chose : en soi, et on appelle cela le naturel philosophe, pourquoi pas ; en dehors de soi et on s'appelle Nicolas Malebranche lisant un traité scientifique de Descartes ; au Ciel, même, qui sait.

Cétait ma demi-heure de racontage de n'importe quoi, désolé.

Ah, et pour ne pas vous assomer avec ce pavé indigeste et pour relancer un débat utile : je suis heideggérien, perfectionniste moral et de gauche. Je crois la métaphysique achevée, j'ai lu tout Cavell, Emerson, Kant et Nietzsche en français et je suis abonné à Télérama que je lis en écoutant de la musique classique. Merci.
Citation :
Publié par Lerrant
-Quelle est votre expérience de la philo? (expérience scolaire= jamais/juste en term/plus ; expérience non scolaire= ? Comment avez vous vécu tout ça?)
Expérience scolaire en Terminale S, un prof que j'appréciais, il essayait de nous faire bouger, de nous faire participer, avec devant lui une classe d'amorphes trouvant ses sujets trop "détachés" de leur petite vie et de leur préoccupation; et n'ayant pas compris que s'il n'abordait pas Marx (la religion est l'opium du peuple toussa) c'était pour éviter de venir sur un sujet ou toute la classe aurait dit "oui oui"... bref.
Jamais été très bon en philo, j'ai toujours eu du mal à exprimer clairement mes pensées avec des mots.
Depuis la fin de la terminale S, j'ai un peu lut de la philo, un peu. En ce moment je suis sur un bouquin d'épistémologie qui a une fâcheuse tendance à pas voir de pages tourner ^^.
Sinon, j'ai le paternel qui est assez axé philo, qui a de tout temps essayé de nous faire réfléchir (bon en mal en).


Citation :
Publié par Lerrant
-Quel est votre rapport actuel à la philo?
Non protégé


Citation :
Publié par Lerrant
-Quelle représentation avez vous de la philo? (et plus spécifiquement de la philo contemporaine)
Je vois la philo comme une technique de pensée, relativement froide, une volonté d'aboutir à "l'Objectivité" , la volonté d'avoir un "regard" sans oeillères, doublé avec le développement d'un esprit critique.



Citation :
Publié par Lerrant
-Pensez vous que la philo ait un rôle à jouer dans l'ordre du savoir? Par exemple dans ses rapports avec les sciences de la nature, les sciences humaines, etc...
Après réflexion (courte j'avoue), je ne sais pas.

Citation :
Publié par Lerrant
-Pensez vous que la philo ait un rôle à jouer dans la constitution des styles individuels d'existence (ou des morales personnelles si vous préférez)? Joue-t'elle ce rôle pour vous? Jusqu'à quel point? (par exemple par rapport à des trucs comme l'art, la morale traditionnelle, la littérature, la morale consumériste, les magazines féminins, la religion, etc...)
Comme je la définie, oui.
Je considère que ce mécanisme de pensée devrait être favorisé dans le développement humain (pendant les études entre autres ... )
Pour ma part j'essaye. Je pense qu'elle joue un rôle chez moi (je me prononcerais pas sur la taille ^^ ).


Citation :
Publié par Lerrant
-Pensez vous que la philo ait un rôle à jouer en terme politique? (par exemple dans une perspective d'émancipation collective).
J'ai pas vraiment réfléchi sur la question, mais vite fait comme ça je dirais oui; histoire de donner un sens aux relations de pouvoir, un sens à ce qui est.
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