La licence d'Histoire est intéressante et n'est pas bateau : ce n'est pas le nombre d'heures de cours qui fait la valeur ou la difficulté, bien au contraire. Peu d'heures de cours, ça veut dire peu de crédits de l'université donc des amphi qui débordent, des TD à 80, et une somme de travail personnel importante : c'est l'antithèse du lycée où on te prend par la main et où l'on t'encadre jusqu'à l'étouffement.
Pour les débouchés c'est très simple, y en a deux comme dit précédemment, le CAPES ou l'agrégation (vois les taux de réussite aux concours et saute du pont ensuite), et la recherche. Pour la recherche, je cite à peu près une conversation que j'avais eu avec un prof qui m'avait fait passer un oral en licence :
- alors vous pensez faire quoi l'an prochain ?
- eh bien une maîtrise d'anthropologie historique sur ceci que j'ai déjà entamée à vrai dire, et puis en parallèle ou l'année suivante un capes, pour assurer mes arrières, mais bon plutôt de la recherche à vrai dire
- ah c'est bien oui la recherche oui. Dites moi, vous connaissez des gens du Collège de France ?
- euh ben je travaille sur Veyne actuellement oui, et puis j'ai lu des trucs de untel, untel...
- non mais vous en connaissez personnellement ?
- hmm je prend pas le thé chaque week end chez LeviStrauss non pourquoi ?
- alors laissez tomber. Si vous ne fréquentez pas le Collège de France, vous ne publierez pas un tome chez un éditeur à partir de votre thèse - si tant est que ce soit un sujet porteur - parce que les éditeurs publient à partir de ce que le Collège leur dit.
- donc pas de lèche, pas d'avenir c'est ça ?
- voilà vous avez tout compris. Si vous n'êtes pas prêt à vous avilir, vous ferez votre thèse, vous la poserez sur la cheminée, et puis vous pourrez aller servir des cafés et des demis ensuite.
Au final, ça s'est avéré vrai, pour moi comme pour tous les gens que j'ai pu connaître
Bref la fac d'Histoire c'est très bien, c'est passionnant, c'est très formateur intellectuellement, mais ça va pas plus loin. Si tu veux manger, tu vas ailleurs. Le seul intérêt, outre la satisfaction qu'elle procure, c'est le fait que pour des raisons un peu idiotes, c'est encore un diplôme d'Histoire qui a le plus de gueule quand on passe un oral de concours, et donc on passe de façon complètement illégitime pour plus brillant que son voisin. Et en plus, ça permet de briller dans les salons