Publié par tamamanquitaime
Je suis de ceux qui pensent que nous sommes, en groupe, capable de prendre l'essentiel du temps la bonne décision, sous réserve que nous ayons la bonne information.
Je n'avais pas compris la remarque en ce sens. Formulé ainsi, je suis d'accord.
Publié par tamamanquitaime
Je saisis la nuance, dont acte. Mais je pense que ce n'est pas central dans le cas de la désobéissance civile. Elle se réfèrera de toute manière à un ensemble de valeurs, qui incluront des principes de prérogatives personnelles et un droit de défendre un bien commun contre le droit de l'autre.
D'accord également là-dessus.
Publié par tamamanquitaime
Je ne peux que répéter le propos de Mamère : ce n'est pas au procureur de dire le droit. Le problème étant l'ambiguïté du texte, et le vide juridique. Pour ma part, on échappait au cadre clair présent dans les cas de désobéissance civile, puisqu'il l'interdiction n'était pas formulée de manière claire. A ce sujet, je reconnais que je suis peut-être complètement à côté de la plaque, mais entre un officier d'Etat Civil et un Procureur, à qui va la prérogative ? A une autre instance ?
Ni le procureur, ni l'officier d'état-civil : le juge.
Avant le mariage, il est procédé à la publications des bans : on informe qu'en tel, à telle date, il sera célébré le mariage entre X et Y. Cela permet (entre autres) à un certain nombre de personnes limitativement énumérées de faire opposition au mariage.
Si une personne fait opposition, l'officier ne doit pas célébrer le mariage : ça c'est clair et net, écrit noir sur blanc dans notre loi. Peu importe que les motifs lui semblent peu ou mal fondés, ce n'est pas à lui à s'ériger en juge. Parmi les personnes qui peuvent faire opposition, il y a notamment le procureur. C'est ce qu'il a fait. Dans une telle situation, le juge peut être saisi par les personnes qui souhaitent se marier (elles ne l'ont pas fait en l'espèce, sachant que Mamère avait l'intention de procéder au mariage malgré l'opposition). Pour éviter que les personnes attendent X années avant de pouvoir enfin se marier, il y a un délai obligatoire pour le juge (je n'ai plus le chiffre exact en mémoire, et j'ai la flemme de prendre mon Code, mais le délai est inférieur à quinze jours). le juge tranche alors en droit, et selon les cas maintient l'opposition ou prononce sa mainlevée (dans ce cas, le maire peut alors procéder au mariage).
Quand je dis que Mamère est passé outre la loi, je ne parle pas d'une prétendue loi qui limiterait la loi aux couples hétérosexuels. Il n'y a pas de loi parfaitement explicite en ce sens. Cela résulte d'interprétation de texte et d'arguments d'opportunité : c'est donc dire que ce point est discutable et qu'on ne pouvait prédire de façon certaine le point de vue du juge dessus. Même si la solution de la nullité était la plus prévisible, c'est d'ailleurs celle qui a été au final retenu par le juge statuant après coup (laissant au législateur la responsabilité de prendre la solution contraire, voire éventuellement la CEDH même s'il est douteux qu'elle le fasse tant qu'il n'y aura pas une plus grande convergence des droits européens sur ce point).
Quand je parlais de Mamère passant outre la loi, je mentionnais le non-respect de la loi (claire elle) qui interdit au maire de célébrer en présence d'opposition (du proc', des parents ou de ceux que la loi autorise à faire une telle opposition).
Voilà, mais c'est un détail ceci dit. Dans ma classification, je trouvais que cela correspondait à la même logique que les IVG clandestins avant 1975 ou les pratiques d'euthanasie actuellement : loi claire qui prohibe quelque chose, mais volontairement (voire ouvertement et publiquement) tournée pour le motif politique qu'on souhaite la voir changée car injuste ou inadaptée.