Oki, 2è année (bizu = l'autre

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On arrive en 2è année, tout fier et d'un coup on se dit qu'il va falloir être bons. Là on se rend compte que c'est presque plus simple de subir que de trouver comment "torturer" nos amis les nouveaux, mais bon on étaient bien organisés et surtout super motivés
"Un bon bizu est un bizu qui s'imagine le pire." C'était plus ou moins notre leitmotiv, on apprécie d'autant plus une "intégration" que lorsque on pense qu'on va morfler méchamment et que finalement on se rend compte que c'était pas si terrible que ça.
On avait la chance d'avoir des complices dans l'administration et parmi les profs, ce qui nous a grandement facilité le travail il faut bien l'avouer.
1ère étape : créer la confusion chez les bizus.
Fausses indications principalement. Un de chez nous arrivait un peu plus tôt pour afficher un faux communiqué qui ressemblait à un original de l'administration (surtout des changement de salle), c'était toujours des grands moments quand on voyait leur tête quand ils débarquaient dans notre amphi.
Il arrivait aussi qu'on change les numéros des portes pour leurs salles, ça nous avait fait rigoler un moment mais bon on se faisait taper sur les doigts par l'administration

. C'est quand même dangereux, on a été quelques uns à frôler l'avertissement de conduite sur notre dossier

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On se débrouillait aussi pour effacer un ou deux noms des listes affichées et de celle des profs, quand on débarque et qu'on voit son nom nulle part ça fait toujours stresser un petit peu. (je précise qu'on enlevait jamais un même nom sur plusieurs listes, l'acharnement sur une personne c'est pas fair play)
2è étape : instaurer un climat de peur.
Cette fois on rentre un peu plus dans le vif du sujet, il faut affaiblir le bizu, on se souvenait tous de notre 1ere année, quand on se disant "si un 2e année me fait chier, je le plie"... Tout était bon pour saper le moral du 1ere année rebelle.
On distribuait des papiers en amphi disant "bientôt" ou encore "attention", on était tenté par un "je sais ce que tu as fait l'été dernier" mais bon certains avaient peut-être vraiment des trucs à se reprocher

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Un pote avait récupéré un mannequin pour crash-test cassé, on lui avait mis un tee-shirt avec écrit "1ere année" et on l'avait balancé par une fenêtre du 4e étage, il était tellement en mauvais état que la tête est partie sous le choc, l'effet a presque été "trop" à notre gout. On avait d'autre idées en tête mais on a préféré s'en arrêter là, il commencait a régner une sale ambiance chez les 1ere année
3e étape : brouiller les pistes.
S'en est suivi 1 semaine où on a laissé les nouveaux souffler, et après le coup du mannequin l'administration commençait à faire des gros yeux. On n'avait plus trop de liberté d'action et de toute facon le jour J était pour bientôt, mais ça les 1ere année ne le savaient pas. Alors on a décidé de retourner cette situation à notre avantage. On a lancé une rumeur selon laquelle on avait tellement l'administration à dos qu'il n'y aurait pas de journée d'intégration cette année là !
L'info s'est propagée trèèès vite, surtout qu'elle était crédible. Pas de fuite dans nos rangs on s'en était super bien sortis sur ce coup-là.
4è étape : le jour J.
48h plus tard, même topo que l'année précédente, bloquage des issues de l'amphi. Sauf que là, la surprise a été énorme chez eux vu que la plupart pensait que c'était tombé à l'eau

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On explique un peu comment va se passer la journée puis on laisse partir ceux qui veulent, et finalement y en a pas tant que ça qui sont sortis, à un moment on avait cru qu'on avait compromis la journée nous même en y allant un peu fort dans les "préliminaires".
Autrement leur journée a été bien remplie aussi : 10000 pompes (on les faisait compter en binaire, s'ils se plantaient ils recommençaient, 16 pompes c'est pas la mort les compter en binaire quand on a pas l'habitude c'est beaucoup plus compliqué).
Saut du 4e étage enroulé dans des matelas (on avait fait tous les tests de sécurité je précise, fallait casser personne), en partant de la même salle que le coup d'intox du mannequin, c'était sympa de voir la tête de certains quand ils ont vu où on les emmenait.
"Danse de la batte", une batte de base-ball posée verticalement par terre on met le front dessus on fait 15 tours autour de l'axe de la batte et le but était d'aller chercher une bière posée 10 mètres plus loin. Rigolade assurée et peu onéreux en alcool

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Ensuite petite virée dans la rue piétonne où chaque bizu devait ramener 5 n° de portable de personne du sexe opposé à son parrain. Et cette fois c'est moi qui était au bar en train d'encourager mon poulain.
Puis le soir, fête énorme, m'en souviens plus entièrement.
A savoir que toutes les "activités" on été filmées et/ou photographiées, qu'on vendait le CD avec la video et les photos, et que grace aux bénéfices on s'est fait une autre fête tous ensembles 1ere et 2e année, comme ça même ceux qui avaient pas participé au bizutage ont profité un peu, même s'ils ont ratés quelque chose parce que c'était vraiment bien.
Pour finir j'aimerais dire qu'il y a bizutage et bizutage. Le tout c'est de savoir poser des limites. Le but est avant tout d'instaurer une bonne ambiance et une franche camaraderie entre ceux qui subissent et ceux qui ont subit l'année précédente.
De mon expérience personnelle je peux affirmer que, même si j'ai pas fait que rigoler pendant mon bizutage, j'en garde un super souvenir. C'est vraiment le meilleur moyen pour connaître sa promotion en peu de temps et surtout c'était le seul moyen de connaitre des anciens, nos emplois du temps étant trop chargés pour pouvoir faire connaissance autrement.
Je suis totalement contre les bizutage violents tels qu'on peut les voir sur les journaux, mais je suis vraiment déçu que des personnes qui organisent des journées comme les deux que j'ai décrites soient passibles de sanctions juridiques...
Le ridicule ne tue pas, et des années après ca fera peut-être parti des meilleurs souvenirs qui vous resteront de vos études supérieures.