Je ne comprends pas bien ta remarque: perso d'une je prendrai mon notaire, de deux au compromis j'attendrai de lui qu'il me couvre avec une clause suspensive comme quoi le vendeur doit fournir un diagnostic d'assainissement pour la signature.
Ça me paraît du simple bon sens.
Je réagis d'abord sur la remarque finale : juridique et bon sens font rarement bon ménage. C'est une question de survie pour les juristes, qui font tout pour que ça ne soit pas le cas. Il existe des secteurs du droit avec des monopoles : tu veux aller au TGI, tu peux pas te passer d'un avocat ; tu vends ta baraque, tu dois passer par notaire. Et tu peux pester contre eux, et te dire que c'est des charlots, qu'ils se paient grassement au passage pour rien, pour du travail de merde. Effectivement, les monopoles favorisent généralement les rentes, avec tout ce que ça implique.
Mais, à côté tu as des pans du droit entièrement libéralisés, et ces pans ne cessent d'augmenter : si tu vends le fonds de commerce de ta salle de muscu, par exemple, ou les titres de ta société qui la possède (une SAS/SARL, par exemple), tu peux très bien faire ta cession tout seul, si tu penses pouvoir gérer. Pour la survie des juristes dans le secteur (et paradoxalement, ce sont les secteurs les plus libéralisés les plus lucratifs), il faut que le droit soit compliqué et contre-intuitif, que les textes qui régissent la matière soient aussi imbuvables que la lecture du Seigneur des anneaux écrit en elfique. Si n'importe qui peut gérer soi-même, en trois clics sur servicepublic.fr et deux questions sur JoL, je suis au chômage. Tout comme le pompier a besoin d'incendies, tout comme le garde du corps a besoin de criminels : pas de risque, pas de clients.
Bon, sinon, pour revenir au problème, je sais pas comment le dire : avant d'être un problème juridique, c'est une question de négociation entre vendeur et acquéreur. Sans expertise, c'est impossible d'être à 100% sûr de la conformité de son raccordement à l'égout communal : de manière invisible, tu peux avoir un raccordement par une vieille fosse septique, ta merde qui est jetée dans les eaux pluviales, que sais-je. Et la loi n'impose pas un diagnostic, et admet de se contenter de la simple déclaration du vendeur sur le fait qu'il est raccordé, sans garantie de conformité, dès lors qu'il a pas d'éléments pour savoir.
Une expertise, selon les coins, et selon ce qui est fait, c'est autour de 200-500 Euros. Et c'est pas obligatoire. Donc c'est de la négociation et c'est que de la négociation. Si l'acquéreur dit au vendeur qu'il achète pas sans que le vendeur paie ça, et si le vendeur a dix autres acquéreurs potentiels, dont des moins exigeants, l'acquéreur ira se faire voir. Si l'acquéreur est en position de force, parce que c'est le seul gars qui s'est présenté en deux ans, le vendeur va tellement flipper que la vente passe à côté, qu'il va payer ce que l'acquéreur lui demande. Si les deux arrivent pas à se mettre d'accord, alors qu'on parle d'un appart à 30K à Sainté, personne ne va se battre pour que les deux se mettent d'accord. Si on parle d'un truc à 2.000K sur la Côte, et que les deux arrivent pas à se mettre d'accord, l'agence et/ou le notaire vont se proposer d'eux-mêmes pour payer le truc sur leurs rémunérations, histoire qu'on en parle plus.
Mais c'est pas du droit, c'est du commerce, chacun selon ses intérêts dans l'histoire. L'habillage juridique, après, c'est facile : condition suspensive, ou n'importe quoi d'autre. L'important c'est de savoir quelles diligences on fait, alors que c'est pas obligatoire, et qui les paie. C'est tout. T'auras beau avoir trois notaires pour te conseiller, une condition suspensive conventionnelle ça s'introduit pas dans une promesse de vente sans que le vendeur soit d'accord pour qu'elle y soit.