Surtout qu'on ne peut bosser plus qu'une certaine durée par semaine. Ce que tu reçois n'est pas une prime, mais un pot de vin pour soigner ton futur infarctus.
Travail n'est pas forcément synonyme, ni de fatigue, ni de stress. Travailler beaucoup, et surtout longtemps, n'est pas forcément quelque chose qu'on fait sous la pression, la contrainte, et les mâchoires crispées.
Il y a des métiers physiquement épuisants, et l'allongement de la durée quotidienne conduit à la fatigue, voire à l'accident. Chantiers, manutention, chauffeurs ?
Il y a des métiers où la fatigue est plus nerveuse ; sens agressés, contrôle de soi, attention soutenue : éducateurs, artistes, personnel médical, aiguilleurs du ciel ?
Il y a des situations personnelles qui rendent la souplesse horaire inattendue stressante : rendez-vous, transports en commun, activité associative, vie de famille non bohème ?
Mais parmi ceux qui travaillent
beaucoup plus que la norme, certes quelques uns le font sous la contrainte (harcèlement social patronal familial ou financier ou x); mais la plupart s'éclatent simplement dans leur job, dans leur équipe, dans leurs projets. Leur travail, c'est leur loisir du moment ; c'est mieux que des vacances toute l'année, et en plus c'est payé. Ecrivains, ingénieurs, chercheurs, architectes, artisans, petits patrons, et une bonne partie de l'encadrement ?
Ne t'en fais pas pour [la santé de] ceux-là. Pis même, un bon infarctus pile-poil le jour de la retraite, c'est leur rêve subconscient.
Le souci, c'est que souvent ils projettent leur conception du travail-loisir sur le reste des travailleurs, sans réaliser une seconde que ce qui gouverne la vie d'un comptable c'est de récupérer son gamin à la crèche, pas la déclaration de TVA.