Je m'excuse d'avance, car le post suivant est un peu long.
Il a cependant pour but de décortiquer précisément le message très intéressant posté par Eltsyr, et d'y apporter des réponses claires et détaillées.
Certaines répétition pourraient paraître lourdes, ou donner l'impression de vouloir marteler un message précis, mais je pense qu'elles sont plus dues aux fait de nombreuses similitudes présentes de base dans le message fournit, appuyant à la fois notre propos et notre démonstration.
Mmmm...ça fait un peu cliché de dire que les managers du dessus ne servent à rien ? ou encore que "pour les postes à responsabilité, la capacité à se vendre est plus reconnue que la capacité à travailler". Vendre, c'est travailler aussi (et souvent avec un degré de stress ou une quantité de travail + importants). Le dernier de mes managers qui m'a dit ça je l'ai laissé présenter son budget tout seul à son client...résultat le client m'a appelé juste après furax en me demandant de tout lui reexpliquer

Alors, il y a un amalgame. J'ai du mal m'expliquer.
Vendre un produit dans le cadre de son travail, c'est un travail, qui apporte de la richesse à l'entreprise.
Par contre "se vendre comme un produit", aussi bien lors de l'embauche mais surtout au quotidien dans le cadre de son travail, c'est contre-productif, puisque la personne consomme du temps pour se faire valoir, et mine de rien ça consomme énormément de temps et de ressources, qui sont perdues pour la productivité.
Notons que je ne parle même pas des magouilles, mesquineries et autres qui en plus détériorent le cadre de travail des autres et de ce fait détruisent également la productivité.
Généralement, les employés à l'exception des plus hautes sphères, sont là pour produire. On peut produire directement du matériel ou du service, on peut produire de la force de vente, ou on peut encore produire un cadre visant à structurer les activités de l'entreprise. Les managers and co n'échappent pas à cette règle.
Ces gens ne sont globalement pas là pour faire de la politique, et encore moins à leur propre compte. S'ils font de la politique, on appelle ça de la communication, et c'est au bénéfice de l'entreprise, pas à titre personnel.
La politique, souvent un terme très péjoratif dans l'entreprise, c'est avant tout la gestion des parties prenantes qui peuvent faire tanker un projet plus surement que n'importe quel pépin technique. C'est *serrant le point et dardant ses yeux marmoréens vers une ligne d'horizon imaginaire* LE FACTEUR HUMAIN (zi yioumane factor)
Au vu des explications données précédemment, on pourrait se demander si les employés qui font leur politique dans le but de s'attirer les faveurs des supérieurs et/ou de faire avancer leur carrière, ne sont pas à l'origine des conflits humains qui foutent le bordel dans la productivité.
On aurait sans doute raison de le penser.
Il serait peut-être judicieux d'envisager qu'une bonne partie de ces problèmes pourrait être traitée en amont, en supprimant les éléments qui causent ces problèmes, à savoir des responsables pas forcément compétents, mais prêts à tout pour se faire mousser... et logiquement vachement sympas ou tout du moins correspondant en apparence à ce qu'on attends d'eux (ce qui change des gratte papiers et autres emmerdeurs techniques obtus qui parlent plus de problèmes que de situations idéales).
Alors certes, l’œil averti pourrait penser que leur sympathie ou leur organisation n'est finalement qu'une façade, un mirage, produit de la politique personnelle qu'ils appliquent à chaque instant, visant à vous endormir et vous embobiner pour cacher leurs défaillance, leur incapacité et leur inutilité.
Enfin, jusqu'à présent on a pas vraiment trouvé mieux que des middle-managers pour maintenir le cap de la direction et une certaine équité dans les arbitrages. Tom deMarco ("Peopleware", excellent ouvrage) est même allé jusqu'à affirmer que les middle-managers sont la structure invisible qui sous-tend tout l'édifice en terme de motivation, de connaissances fonctionnelles et de l'entreprise elle même. Je suis assez d'accord

Perso plus je vieillis plus j'arrive à discerner les qualités de mes chefs, et pourquoi on les a mis là (et pourtant je suis dans une boite qui ne valorise pas spécialement le management).
On illustre ici parfaitement le fait qu'en descendant d'un cran dans la hiérarchie, on trouve enfin les structures fonctionnelles indispensables à la bonne marche de l'entreprise.
Comme vous le signalez vous-même, la structuration opérationnelle s'effectue en-dessous des responsables que nous cherchons à incriminer. Il apparait donc logique que pour ces "responsables", justifier sa propre nécessité devient un impératif professionnel, supérieur à celui de servir efficacement l'entreprise. Il est en effet ici question de survie, et comme chacun sait, c'est bien souvent la règle du chacun pour soi. Peu de gens avec une bonne situation sont prêts à abandonner un salaire attractif au profit de l'entreprise.
La question est de savoir pourquoi laisser les structures à la merci d'une hiérarchie qui passe finalement plus de temps à se placer et se protéger qu'à produire, est donc au cœur de notre problématique.
On pourrait, avec des pincettes, évoquer le terme de parasite. Un parasite étant un organisme qui se nourrit sur le dos des autres. Certes le terme est fort, mais s'applique particulièrement bien à des éléments de l'entreprise qui s’appuient sur le travail des uns afin de justifier auprès des autres leur "utilité".
Alors oui, on pourrait aussi parler d'arnaque.
Et un bon arnaqueur à cette capacité à ne pas se faire démasquer. On s'en rends compte après, et généralement il est trop tard. Et c'est généralement pour prévenir ce genre de situations qu'il convient d'appliquer un principe de précaution en amont: pour se prémunir contre les crasses que l'on aurait pas vu venir.
Puisqu'on est dans le pays du principe du précaution il me semble que par défaut on pourrait imaginer que les gens sont compétents et qu'ils font les choses pour une raison. A défaut de quoi, l'on pourrait avoir rapidement des problèmes sinon de couple, du moins d'intégration dans des structures de toute taille (assemblée de copro, groupe familial, relations parents-profs, ...). Où alors s'attendre à devoir s'excuser bcp.
Il vient d'être démontré que la précaution est une action effectuée de façon préventive, en amont, afin de se protéger de certains désagréments, auxquels on n'aurait pas forcément pensé.
Dans le monde des bisounours, on pourrait partir du principe que tout le monde est compétent, et qu'une personne pas à sa place pourrait demander de l'aide, au risque de perdre emploi et salaire.
L'expérience et les raisonnements logiques expliqués plus haut, nous apprennent cependant que ces personnes ont plutôt tendance à essayer de dissimuler leurs défauts pour conserver et faire perdurer une situation plus avantageuse pour elles-mêmes, parfois au détriment des autres personnes, voire de l'entreprise.
Le principe de prévention logique serait donc d'envisager que les personnes dont on a la charge ne soient pas aussi bons qu'ils le prétendent. Vérifier leur véritable capacités pourrait peut-être même justifier la présence d'un poste, celui d'un supérieur hiérarchique, dont la tache serait de mettre en relation les résultats et les discours. A partir de là, il serait plus cohérent de les débusquer et de le éliminer que de partir du principe qu'ils sont à leur place... à moins bien sur de ne pas être compétent soi-même.
Je n’insisterai pas sur l'image du serpent qui se mords la queue.
Votre paragraphe illustre ce que l'on appelle un paradoxe, car en essayant de défendre les responsables avec des éléments bancals et une logique qui emprunte certains raccourcis, vous démontrez plus votre propre incapacité à faire votre travail (débusquer et éliminer les responsables qui pénalisent la productivité de l'entreprise) qu'à défendre ces dits faussaires.
Il serait donc cohérent et prudent d'envisager que vous soyez vous aussi un jean-foutre.
Puisque vous expliquez vous-même être au-dessus des responsables et managers dont nous discutions, et que nous avons également pu remettre en cause votre propre compétence, vous validez de ce fait la théorie du noyautage des ressources décisionnelles de l'entreprise par des personnes qui n'ont rien à y faire, et validez également le cliché comme quoi "les responsables d'au-dessus ne servent à rien".
Il est ironique, à défaut d'être amusant, de constater que par l'échec de votre démarche, vous validez également la théorie comme quoi une partie des "têtes pensantes" n'ont pas conscience de leur propre inutilité, et sont convaincus du bien fondés de leur présence.
En un mot comme en cent, on pourrait dire "Jackpot !!!"
Cordialement.