J'ai terminé hier soir la seconde saison de
Penny Dreadful pour ne me trouver maintenant qu'à trois (quatre, ce soir) épisodes de la diffusion hebdomadaire. Le train ayant bientôt été rattrapé sur ses rails, je me permets une petite écriture pour répondre notamment au souhait de
@SansBlague, celui de détailler mes impressions sur les différences entre la première et la seconde saison puis d'évoquer ma préférence entre l'une et l'autre.
Des différences, d'ailleurs, il y en a bien : je me plais à dire qu'entre la première et la seconde saison, les scénaristes et les réalisateurs se sont rendus compte de la force d'Eva Green dans cette belle série.
La première saison invite à la poursuite d'un objectif ; elle est plus collectée, certainement plus ancrée dans une procédure narrative humble et courante. Nous y trouvons un montant d'interactions très important, notamment entre Vanessa et Dorian Grey, autour desquelles gravitent les immenses forces de la série Penny Dreadful. Nous avons le plaisir de découvrir un tempo, celui d'une Vanessa complexe attirant beaucoup d'ennuis et de fascinations, joint à une partition très sûre dans la quête de Mina.
La seconde saison se montre plus paradoxale dans la mesure où elle alloue plus de temps aux personnages secondaires et à leurs histoires individuelles, tout en comptant beaucoup plus sur le personnage joué par Eva Green pour tenir une narration féconde. La recette est peut-être un peu moins équilibrée du coup, la série nous amenant plus à comparer les épisodes de la seconde saison que de la première en raison du scénario moins linéaire (en métaphores, comparer deux gares et comparer deux rames d'un même train, respectivement).
De but en blanc, j'éprouve une grande difficulté dans la désignation de ma préférence entre ces deux saisons. La première est rendue forte par son mystère et ses accomplissements ; la seconde nous permet de comprendre certaines choses, de bénéficier enfin de quelques certitudes. Hier, à l'heure où l'achevais le dixième épisode de la seconde saison, je voyais seulement la première saison comme une préparation de l'intrigue de cette seconde saison, à la manière en fait d'une sorte de rituel à accomplir en toute formalité pour enfin accéder à un second niveau de lecture. Aujourd'hui, je ne suis plus aussi sûr de moi : la première saison présente une réalisation probablement plus forte, des scènes cultes associées à une esthétique qui me plait énormément. La seconde saison n'en est pas entièrement démunie, mais l'histoire prévaut un peu plus, les incertitudes deviennent plus facilement des certitudes. S'agit-il vraiment d'un problème en soi ? Je l'ignore ! J'ai pris beaucoup de plaisir à visionner ces dix-huit épisodes et il me tarde de contempler les neuf autres à venir.