Mais c'est le traumatisme de l'agression qui altère le bon sens à ce point à un instant T, non ? Je veux dire, tu te rend bien compte, quelques jours après l'agression, que c'est une connerie de penser de cette manière ? Ou c'est un sentiment qui perdure pendant plusieurs années ?
Bon pour poser les choses clairement, j'avais 14 ans la première fois que j'ai été agressée (attouchements) et 22 ans la deuxième fois (tentative de viol).
Pour la première agression, j'étais en pleine adolescence donc oui, j'ai clairement été traumatisée par l'image qu'un homme (adulte qui plus est) avait de mon corps alors que je sortais de l'enfance. C'est la réalité brute qui t'arrive en pleine gueule alors que tu n'y es absolument pas préparé.
Il faut assumer d'avoir grandit et de susciter le désir, d'avoir des formes, de devenir une femme, c'est pas facile quand ça arrive dans ce contexte (l'adolescence).
Après il y a la peur de ce que pourrait en penser les autres et donc, la honte. Sur le coup, je ne sais absolument pas pourquoi on a honte, effectivement c'est débile, je suis entièrement d'accord.
Oui, j'en ai clairement des séquelles alors même que j'ai 31 ans.
La deuxième agression à 22 ans, c'était différent. J'ai réussi à m'enfuir donc j'ai pu, en un sens, contrôler la situation et je m'en suis relevée bien plus facilement. D'ailleurs je n'y pense quasiment plus.
De mon côté, j'ai aussi été "victime" dans le sens où j'ai habité 3 ans en banlieue "chaude", et il m'est arrivé d'avoir souvent des altercations avec des mecs mal intentionnés, mais jamais je ne me suis senti responsable. J'avais la haine contre eux, c'est tout.
Également quand j'habitais à Vitry sur Seine. J'ai été insultée, giflée, traitée de "sale blanche". Mais là c'est pas pareil, ça ne touche pas à mon intimité. J'ai la haine mais pas honte. C'est vraiment différent.
La vache on va croire que je suis Cosette quoi...
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