Dans les grandes cités des puissants pays, on élève en masse les héros de demain.
Et bien, avant d'être un aventurier, il faut pouvoir le devenir sans s'essouffler avant !
Ils apprennent dès leur plus jeune âge, une douzaine de sciences sérieuses et de matières. Impérativement, et sous le plus haut des contrôles.
Il faut bien savoir ce qu'il faut savoir, disent leurs aînés et leurs professeurs.
Après une vingtaine d'années d'entraînement et la sueur qui va avec, on leur dit:
"messieurs, ceci n'est que le commencement, et tout ce que vous savez, ne vous servira à rien dès demain lorsqu'on vous lâchera dans la nature".
Alors que certains déjà, ne tiennent même pas la discipline, et déraillent dans les terres dévastées, préférant s'allier déjà aux malfrats qui rient toujours plus impunément.
les affinités forment les premiers jeunes groupes, les caractères sont bien trempés mais peu ont l'étoffe de ce à quoi ils aspirent. La jeunesse en somme.
Quelques imprudents se précipitent à l'aventure. Quand ils reviennent, s'ils reviennent, c'est dans les malheureux faits divers de nos ennuyeux journaux.
Diable ! Quelqu'un ou quelque chose, promet des butins et des récompenses toujours plus immenses, des sensations toujours plus fortes. C'est ce qu'ils disent tous à l'écran !
Mais on sait bien que ce ne sont que des mensonges.
Les grandes cités des puissants pays, ont de grandes guildes, des troupes immenses. Il n'y a finalement que peu de places pour les aventuriers.
Non vraiment, il vaut mieux rester chez soi, ou faire quelques rondes autour du village de temps à autre pour garder la forme si l'on est pas trop épuisé par tout ce qui nous a précédé. Quand on est pas déjà malade, ou mort !
Nous avons des commandos d'élites, qui compilent plusieurs classes en une seule. Pour débroussailler un donjon, descendre le taulier, et sauver la princesse. Le tout dans la même journée et sous les hourras de la foule.
Pendant que les dirigeants et nos mages se retournent contre nous, confisquent tous les discours et toutes les morales.
Et nous n'avons pas de temps pour les voyageurs qui passent par ici, car on connaît déjà leurs histoires. Et s'ils sont encore en vie, c'est qu'ils peuvent se débrouiller sans nous finalement.
Et puis j'ai remarqué que tous se disent être ceci ou cela, barde, prêtre, appartenir à telle confrérie. Mais j'ai le sentiment que certains titres et honneurs devraient être mis à jour, ou alors mieux entretenus.
Quant à les acquérir pour le prestige de nos groupes d'aventuriers : oulah non merci, nous n'avons pas le niveau requis !
De quoi pourrait-on parler encore ? Tiens je sais, nos voyages et l'environnement. Je vais être bref car je dois filer déjà.
Souvenons-nous: plus petits et impatients, nous regardions les destriers et les chevaliers, en rêvant déjà à nos propres blasons. Vous m'aviez promis de longues ballades dans la nature, et des campements de nuits où il faut garder un oeil sur les ours.
Pourtant quelques années après, les parchemins de téléportations et les chevaux sont bel et bien oubliés.
Nous roulons dans des machines d'acier qui foncent à des centaines de kilomètres/heures d'un bout à l'autre. Même autour de la place du village pour les plus benêts.
Alors voilà, monsieur Caniveau Royal, j'ai cru voir dans votre texte, un peu de circonspection et d'ennui, lorsque vous passiez les troupes en revu -qui ronflent et sirotent toute la production de bière possible-, au cas où il faudrait vraiment y aller !
Et bien voilà ce qui me passait par la tête après vous avoir lu.
Et on est pas plus avancé !
|