vient de signer la petition
certain le pense
Par Yann Morell y Alcover
PARIS (Dow Jones)--Le vote en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) signifie-t-il qu'un "Brexit" est désormais inévitable?
"Non", répondent vendredi certains économistes de grandes banques, même si un tel retournement de situation paraît peu probable au lendemain du scrutin.
"Nous envisageons un retournement politique susceptible de revenir sur cette décision", affirment ainsi les économistes de Morgan Stanley. Dans une note diffusée vendredi, ils soulignent que l'émergence d'une majorité parlementaire pro-européenne lors de prochaines élections générales pourrait permettre de renverser la vapeur.
Négociations longues
De leur côté, les conjoncturistes de Credit Suisse soulignent que si le processus de sortie négociée de l'UE semble relativement simple sur le papier, sa mise en oeuvre risque de se révéler très complexe.
Le recours à l'article 50 du traité de Lisbonne, qui pose les bases d'une sortie volontaire d'un Etat membre de l'UE, pourrait ne pas intervenir avant plusieurs mois. Et les discussions pourraient s'éterniser au-delà des deux ans envisagés.
Lors d'un discours prononcé en avril, le ministre britannique de la Justice, Michael Gove - l'une des figures les plus proéminentes en faveur du "Brexit" - avait par ailleurs déclaré que le Royaume-Uni pourrait prendre son temps.
Selon le dirigeant politique, le pays n'avait aucun intérêt à précipiter sa sortie. Toutefois, la lenteur du processus pourrait aussi inciter les électeurs britanniques à revoir leur position.
Climat politique instable
Le climat politique extrêmement tendu et instable qui devrait prédominer au cours des prochains mois pourrait aussi jouer en faveur du statu quo. Malgré leur victoire, les partisans du "Brexit" seront confrontés à un parlement hostile. UBS souligne que plus de 70% des parlementaires britanniques soutiennent le maintien du Royaume-Uni dans l'UE.
Par ailleurs, les divisions profondes au sein de la classe politique et les conséquences économiques négatives attendues du vote en faveur du "Brexit" pourraient inciter les Britanniques à changer d'avis dans les prochains mois. "Plus les turbulences politiques et économiques seront importantes à partir de maintenant, plus la probabilité que le Royaume-Uni reste dans l'UE sera élevée", prédit Credit Suisse.