Les APL ne peuvent pas être supprimées. Mais on peut les geler, ce qui revient à les diminuer du montant de l'inflation chaque année, et exercera une pression déflationniste, mais progressive, sur les prix des loyers. Au bout d'une vingtaine ou une trentaine d'années, leur montant sera devenu si bas qu'on pourra les supprimer, histoire d'économiser du papier.
Si chaque année les proprio savent que les APL des étudiants augmentent de X, alors ils n'auront aucun scrupules à augmenter les loyers de X aussi, ce qui non seulement bouffe le budget de l'Etat, mais ruine aussi ceux qui n'ont pas les APL.
Par ailleurs, la certitude de la manne locative que représente cette hausse "garantie" du pouvoir d'achat des locataires contribue aussi à pousser les prix de l'achat à la hausse. Tout le monde est perdant, sauf les rentiers.
Enfin, on ne peut diminuer l'aide sociale au logement que si on met en place une politique vigoureuse et efficace de logement social, comme ce qui existe dans un certain pays voisin dont on vante régulièrement la compétitivité économique, et dont les salariés ont pu se serrer la ceinture aussi parce que les prix du logement n'ont pas explosé chez eux.... Il manque un millions de logement en France, au bas mot, et il faudrait en rénover (isolation surtout) sans doute 4 ou 5 millions. C'est certes un poste de dépense énorme, mais ça représente aussi des emplois par dizaines de milliers, non délocalisables.
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