Iran: Grand pays, puissant, qui cherche l'arme nucléaire histoire d'en finir une fois pour toute avec Israel. Pays Chiite et perse
j'admire la profondeur de l'analyse. C'est celle de Bush et des Israéliens, et c'est avec cette manière de penser qu'on est arrivé à la situation actuelle.
Je résume ton point de vue :
1) Nous sommes les gentils et ne faisons jamais rien de mal
2) les autres sont les méchants, ils veulent nous faire du mal
3) ça fait deux bonne raisons pour les massacrer la conscience tranquille et sans trop se poser de questions
Qu'est-ce qu'on aurait pu faire, et qu'est-ce qu'on devrait faire ?
Par exemple, quand l'OLP dirigeait l'AP, on aurait pu les aider à administrer leur territoire et appliquer vraiment les principes "la terre contre la paix" plutôt que de coloniser à tout va, de détruire les forces de sécurité palestinienne et de favoriser le Hamas suivant le principe "diviser pour mieux régner".
ça n'a pas été fait, le Hamas a donc logiquement fini par gagner les élections. A ce moment là, on aurait pu jouer la politique des ambiguités constructives, afin de renforcer les ailes modérées du Hamas et de le réintégrer dans le consensus diplomatique. Au lieu de ça, on a placé la Palestine sous blocus, on a massacré quelques centaines de Palestiniens supplémentaires dans le silence complet, et on a donné moult démonstration que les négociations avec Israel ou le quartet ne servaient qu'à enculer plus profondément les Palestiniens. Le Hamas s'est donc rapprocher à toute vitesse de l'Iran afin de survivre et a adopté une ligne sans cesse plus intransigeante vis-à-vis du Fatah qui ne tient plus que par le soutien des occidentaux (oui, ceux là même qui organisent ou soutiennent la destruction du pays et y sont donc totalement discrédités)
Autre exemple, la Syrie : pays désagréable et mal poli s'il en est. Deux possibilités : soit on l'isole, ce qui la jette dans les bras de l'Iran et l'incite à terroriser le Liban, qui est sa seule carte militaire ; soit on essaie de la séparer de l'Iran en lui donnant une perspective intéressante. Par exemple, celle de pouvoir récupérer le Golan occupé depuis la guerre éclair de 1967. Les Israéliens y songent depuis un certain temps, mais je doute que ces deux pays soient assez stables pour y parvenir, d'autant que les USA tirent à hue et à dia.
Le Liban : la caricature. On a la seule démocratie de la région, le seul pays non-pétrolier qui parvienne à développer son économie, le seul qui parvienne à faire cohabiter plusieurs religions presque pacifiquement depuis la fin de la guerre civile. Il était donc urgent de le détruire, de renforcer la légitimité de ses factions les plus violentes, et de redonner une raison à la "protection" syrienne sur ce pays. La guerre de l'été dernier était une connerie d'une telle ampleur que je reste persuadé qu'elle a du être commandité par Bush, dans ses tentatives de réformer le Moyen Orient.
L'Irak : ce n'est même plus de la caricature tellement c'est sinistre. A la base, on va couper l'Irak en trois, on en donne une moitié à l'Iran, un quart à Al-Queda et le dernier servira de champs de bataille entre les Kurdes et les Turcs. Splendide
L'Iran. Gouvenée pendant plusieurs années par un réformateur, on ne lui a donné aucun moyens de sortir de son isolement. On s'est empressé d'envahir son voisin de l'Est. Puis son voisin de l'Ouest. On a placé des bases et des portes-avions tout autour. On l'a intégré à l'Axe du Mal, une alliance entre la Corée du Nord, l'Irak et l'Iran (trois régimes antinomiques) sans doute dirigée par le docteur Gang et Madcat. Elle a depuis désigné un président ravagé du bulbe, une sorte de Bush iranien mais en plus retord, et qui pense avoir trouvé dans la confrontation avec l'occident et les provocations verbales le moyen de faire oublier ses échecs économiques.
J'attend de voir qui aura l'idée lumineuse de s'appuyer sur les iraniens modérés, sur la société civile iranienne, et donc, pour lui donner le poids dont elle a besoin, qui aura l'idée de faire cesses les embargos divers dont souffre ce pays.
D'une manière générale, il faut comprendre une chose : un peuple qui crève la faim et qui est analphabète n'a aucune raison et aucun moyen de se révolter ou de s'opposer aux politiques agressives de son leader. Surtout si, pour punir le leader en question, on bombarde son peuple...
En revanche, un peuple qui a le CHOIX entre voir sa situation s'aggraver ou s'améliorer, c'est autre chose.