Pour l'interlocuteur plus haut, je ne disais pas que la dictature est la solution géniale pour maintenir la stabilité mais que la démocratie n'est pas une solution miracle dans des pays dont les contours géographiques ne correspondent à rien et font en tout état de cause complètement fi des pouvoirs traditionnels qui persistent pourtant. Dans la plupart de ces pays, l'état n'est qu'une couche d'autorité inventée par nous et pour nous.
certes il y a des problèmes de cet ordre, qui sont très importants et probablement gravement déstructurant. Mais je ne vois pas en quoi la dictature permet de les solutionner durablement. Ces pays ont a peu pres tous connu des dictatures pendant ces dernières années et ils sont pratiquement tous a feu et a sang quand même. Il aurait été certes intelligent il y a 200 ans de tracer des frontières intelligentes avec autre chose qu'une regle pour ne pas avoir ces problèmes aujourd'hui, mais ca n'était certainement pas une priorite pour l'epoque (même sans parler de mépris, la simple méconnaissance suffit a expliquer tout, voir même l'intérêt et le "diviser pour mieux regner" ). Le passe étant le passe, il parait aujourd'hui difficile pour les pays d'Afrique de retracer leurs frontières en suivant les frontières traditionnelles claniques, pour autant qu'elles existent encore précisément (a force de vivre dans le même pays, les ethnies se sont mélangées, a tel point qu'il devient impossible de les separer en deux zones géographiques distinctes, bien qu'il soit toujours possible des les distinguer par divers traits sociologiques ou linguistiques).
Ca ne vous surprend pas que lorsque l'on parle aujourd'hui de pays low cost, on pense aux anciens pays de l'est, à l'Asie mais jamais à l'Afrique noire?
Chaque fois que j'ai posé cette question à des industriels, je me suis vu répondre que ce n'était pas possible car, je cite : "Les africains ne savent pas travailler"
Plus exactement, l'Afrique manque gravement de main d'oeuvre qualifiée. qualifiée pas au sens occidental du terme, mais au sens du 19e siecle, c'est a dire capable de manufacturer efficacement. Bien sur les entreprises pourraient investir et former sur place (apres tout c'est tout l'enjeux du Fordisme de rendre la manufacture si simple qu'elle devient accessible a un humain a peine plus intelligent qu'un singe). Mais on n'investit pas dans un pays ou le système politique est instable, l'agitation insurrectionnelle ou la guerre civile latente et ou la prochaine revolution n'est jamais très loin.
Les pays low-cost sont des pays qui ont a la fois un système politique stable et une population relativement éduquée. Deux problèmes quasi impossible a solutionner pour pratiquement tous les pays Africains, a cause des raisons géographiques et politiques sus-citees, mais aussi a cause de la natalite qui surcharge les infrastructures éducatives a tel point qu'elles sont complètement submergées. Enfin, le SIDA est un problème supplémentaire qui s'ajoute désormais a tout le reste. Dans un pays comme le Botswana, qui ne subit pas les problèmes de la plupart des autres pays Africains, le SIDA est en train d'efficacement ruiner l'économie et l'éducation en tuant les ouvriers qualifies, en coutant les yeux de la tete a l'état en soins et pensions, et en submergeant les infrastructures avec des orphelins.
Je préfère donc mille fois une dictature modérée à la Houphouet-Boigny ou Ahidjo dans un pays qui se développe et qui attire les investisseurs à une pseudo démocratie made in France dans un mouroir oublié de tous.
Encore une fois, dans l'intérêt de la realpolitik, la France n'a pas intérêt et ne souhaite probablement pas en tant qu'état que des démocraties réelles prennent naissance en Afrique. Le statu-quo est plus rentable. Je peux comprendre le ressentiment envers la France pour ses actes passes dans la region, mais ici tu manques complètement la cible ne visant ceux qui souhaitent justement sortir de ce système néfaste, base sur des dictature inféodées et la corruption.
Que le président actuel souhaite chanter de politique, il est légitime pour cela et on verra bien mais boycotter les obsèques de Bongo reviendrait à dire aux gabonais que l'on se contente juste de retourner officiellement notre veste.
Je ne comprend pas ici. Enfin je ne vois pas de bonnes raisons de boycotter les obsèques de Bongo. Il faut ménager la chèvre et le choux. Tant qu'on ne sait pas qui entre le fils Bongo et son opposant l'emporte, il est prématuré de jouer ses cartes - a moins qu'une barbouzerie soit en cours pour imposer le fils Bongo (et pour le coup, pas du tout une "democratie a la Francaise", mais bien une dictature a la "francafricaine").