C'est aussi observable sur les êtres humains.
Des torchons, des chaussettes, des marmites en fontes...
Une religion n'est pas une valeur.
Une idée de la nation n'est pas une valeur.
Une théorie de la construction de l'Etat n'est pas une valeur.
La croyance en une entité cosmique toute puissante qui a créé l'univers et exige que nous mangions du poisson le vendredi, et en la vie après la mort n'est pas une valeur.
Une valeur ? Le courage, la loyauté, l'humilité, la fierté, la liberté, l'égalité, la fraternité, la charité, la bienveillance, le pardon, la vengeance, l'opportunisme etc.
Et on ne "croit pas" en une valeur. On la partage, on l'apprécie, on la rejette, on la méprise. On peut à la rigueur croire dans les vertus d'une valeur (ex: "un bienfait n'est jamais perdu"). Mais l'existence d'une valeur ne peut faire l'objet d'une croyance.
Alors que la licorne rose invisible, la Main invisible du Marché, le Bigfoot ou "Dieu", si. Ce sont des choses dont l'existence peut être affirmée ou réfutée et pour lesquelles les "preuves" sont discutables.
Tu prends les choses à l'envers, tu lis trop vite ou je m'exprime mal.
T'as loupé la phrase la plus importante
"C'est le vecteur et la manière dont ça s'incarne qui diffère ensuite." C'est ça que sont que ce je cite ensuite.
Il n'est pas question de croyance ici.
Il est question de sacraliser et de morale, qui est aussi l'une des composante fondamentale de la pensée religieuse au sens psychologique, et il est question de la forme que va prendre la fixation de ces valeurs et la manière dont elles vont se diffuser dans ta société.
J'ai pas dit qu'une religion était une valeur, c'est là que t'as loupé la phrase. En revanche elle est un vecteur de valeurs. Dans les textes religieux, on t'explique ce qui est bien ou mal. Ce qui est autorisé et ce qui est interdit. Les récompenses ou punitions / malheurs que tu auras, quelles qu'elles puissent être, si tu as été un bon ou mauvais vivant, en ce sens, un bon ou un mauvais élément de la société.
Tout comme une idée de la nation ou une théorie de la construction de l'Etat portent elles aussi des valeurs (Liberté, égalité, fraternité) et en rejettent d'autres. Mais pour que ces valeurs soient entérinées sous une forme où une autre, elles doivent d'abord être sacralisées, car c'est la phase où elles sont justement reconnues par tous, que le consensus autour d'elles nait.
Pour qu'il y ait Liberté, Egalité, Fraternité écrit sur le fronton de toutes nos mairies et écoles, il a d'abord fallu qu'on se mettre d'accord pour dire que ouais, la liberté, l'égalité et la fraternité, c'était ce qui nous est le plus cher et qu'on veut défendre et promouvoir le plus, et personne y touchera sinon gare. Appelle ça le contrat social si ça te chante. Psychologiquement, c'est sacraliser. C'est ce "creux en forme de Dieu dans lequel on verse ce qu'on veut" : une religion, une idée de nation, une philosophie, qui vont porter ces valeurs qu'on promeut et défend... Bref, un système moral, tout simplement.
Le rejet d'une valeur lui, ce que l'on ne doit pas faire, ce qui est interdit dans une société donnée, est lié aux mécanismes de dégoût et à l'idée de dégradation.