Je ne vois pas trop ce qu'on peut négocier. On avait tout filé à Poutine en 2008-2009, en refusant l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN et en abandonnant la Géorgie aux panzers T-72. On a vu le résultat.
De toute manière, il est grand temps qu'on comprenne qu'à moins d'une profonde transformation systémique de l'Etat russe, il n'y a rien à négocier avec lui, ce ne sera toujours qu'un marché de dupes.
Jadis, les peuples "barbares" signaient des traités avec l'Empire romain, juraient fidélité etc. Et étaient systématiquement trahis, parce que les empires se comportent toujours ainsi. Jusqu'au jour où il n'y a plus eu d'Empire romain.
Depuis le 16e siècle, on a construit peu à peu en Europe des formes d'organisations politiques qui ne sont ni des empires à l'ancienne (avec un centre qui vit en sangsue absolue sur des provinces asservies) ni des coalitions temporaires de tribus énervées. Ces formes étatiques modernes, où sont mises en avant des notions étranges telles que le bien public et l'intérêt général, ont montré leur supériorité sur les autres. Quitte à utiliser cette plus grande efficacité pour commettre des crimes atroces.
Mais la Russie, l'URSS et la re-Russie sont restées des empires, mettant à profit leur supériorité géographique et démographique ainsi que les vicissitudes de l'histoire et les dérives mortifères des Etats-nations européens pour survivre et prospérer. Mais là, au 21e siècle, alors que même nos Etats "modernes" sont incapables de relever les enjeux qui menacent nos civilisations, c'est juste plus possible. C'est comme si dans une partie de Civilization 6 le joueur russe gardait la doctrine "monarchie" pendant que les autres sont en train de passer à "technocratie synthétique" ou "démocratie électronique". Et que ce joueur espérait l'emporter en se lançant dans un blitzkrieg foireux contre une cité-état soutenue par les numéros 1, 3 et 4 de la partie en espérant la submerger avec un stock d'unités dépassés.
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