Je suis désolé mais je ne comprend pas ta réponse.
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Dire qu'un sondage, IFOP ou autre, est représentatif de la population française est un énorme raccourci.
Pour être "sondé" il faut cumuler deux facteurs :
1) Être inscrit sur les listes électorales, puisque c'est là-dedans que l'institut prend ou prenait ses listings (je ne sais pas si c'est toujours le cas, la loi les oblige à "détailler leur méthodologie" mais ils grugent en donnant des explications vagues et nulle part tu ne trouves la méthode de récupération des listes de personnes sondées, uniquement un "méthode des quotas"). Les personnes qui ne sont pas inscrites vont l'être le plus souvent par mobilité géographique (étudiant-e-s et jeunes actives), par désintérêt de la politique (ce qui touche beaucoup plus les jeunes que les vieux, et aussi plus les pauvres que les riches), par méconnaissance des procédures et des délais pré-élections. Tu as donc un premier biais dans la représentation.
2) Accepter de répondre à un sondage au téléphone ou de l'auto-administrer en ligne. Si je me désintéresse de la politique, si je n'ai pas le temps, si j'en ai après l'IFOP de fabriquer de l'opinion, etc... Je ne le ferai pas. Pour l'auto-administration il faut avoir le temps, la disponibilité mentale, un ordinateur et une connexion Internet. Pour le téléphone il faut disposer d'une ligne fixe et être chez soi en journée ou début de soirée. Encore des biais, qu'il serait très hypocrite de supposer uniformément répartis au sein de la population (note que je ne fais pas d'hypothèse trop solide sur la manière dont c'est réparti).
Les sondés sont également payé pour cela, et là encore tu peux imaginer des biais (a priori les instituts de sondage ne recontactent jamais deux fois une personne, mais cette personne le sait-elle ? Ne peut-elle pas être tentée de "bien" répondre pour être recontactée ?). Le paiement a été imaginé comme solution à la pénurie de sondés, les gens n'ayant (curieusement !) pas envie de donner leur temps bénévole pour les beaux yeux d'une entreprise.
Et enfin dernier biais : les instituts de sondage travaillent pour celles et ceux qui leur commandent des sondages. Ces personnes ou institutions sont intéressées à ce qu'un résultat apparaisse plutôt qu'un autre (pour illustrer un article d'opinion, passer pour des gens sympas auprès de "tout le monde", justifier une décision...). Pas ouvertement, mais c'est entendu, et les formulations des questions sont le travail le plus évident pour infléchir l'opinion des sondé-e-s. Il faut faire aveuglément confiance à l'institut, et aux différentes personnes qui traitent et fabriquent le sondage, pour ne pas du tout prendre ça en compte et croire que ces gens agissent pour le plaisir de la Vérité. Ce biais sera sans doute écarté du revers de la main par les personnes qui font aveuglément confiance à des journalistes pour rapporter fidèlement l'information... C'est pour cette raison qu'une association comme Acrimed existe (présentement le site est hors-ligne, mais faut aller voir les lièvres honteux qu'ils lèvent dans l'indifférence générale des concerné-e-s)
Les instituts de sondage étant des entreprises privées, leur méthodologie est considérée comme du secret industriel (enfin je pense, il n'en est fait mention nulle part, tu as là des arguments marketings :
https://www.ipsos.com/fr-fr/nos-enga...te-des-donnees). On ne peut donc que leur faire confiance pour dire ce qu'ils prétendent dire. Or dans le domaine des intérêts privés, faire confiance aveuglément c'est vraiment de la naïveté. La publication détaillée de la méthodologie serait un premier pas dans la transparence.
Pour une critique plus étendue tu as
les actes du colloque sur la critique des sondages, en particulier les pages 71 à 99.
Là tu as des critiques des critiques des sondages :
https://www.cairn.info/revue-l-annee...contenu=resume