Les années 50 ont-elles été des années creuses en musique ?

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Ou André Verchuren

@Lone Bear : ok "musique savante" je connaissais pas le terme (ouais je lis même pas en entier les articles que je link tu m'as grillé ^^). Mais bon je trouve ces divisions assez "subjectives" ou disons 'absconses", pour moi c'est aussi de la musique classique, que je distingue des autres musiques principalement par la rythmique. Mais j'ai probablement tout faux du point de vue expert.
Note que quand j'achète un CD "le best of de la musique classique" je trouve pas mal de titres du 19 et 20e siècle donc la confusion est partagée.

Dernière modification par Compte #117140 ; 18/06/2015 à 23h49.
Citation :
Publié par Sayn
N'abusez pas tout de même, le 21° siècle a également eu son lot de compositeurs classiques tout à fait notables, je prendrais en exemple André Rieu
Au bûcher!!!!!!!!!!!!!!!
Citation :
Publié par Kam'
Johannes Brahms (7 May 1833 – 3 April 1897)
Antonio Lucio Vivaldi (4 March 1678 – 28 July 1741)

vs.

Le XXIe siècle (1er Janvier 2000 – 18 Juin 2015)
Il n'empêche. Le XXIème siècle n'a pas encore produit d’œuvre majeure à présenter au public en classique. Même en cherchant depuis 1980, je ne crois pas que j'en trouverais une que beaucoup de gens connaissent.
Et si je ne me trompe pas, ça fait quand même trente-cinq ans sans rien. Quatre évènements – d'après la liste de Lone Bear/wiki – en 35 ans.
Je demanderai autour de moi demain qui connait :
Te Deum - Pärt
The Cave - Reich (vraiment eu du succès, ça, ou c'est le gars qu'a ajouté son nom lui-même dans wikipédia ?)
The Tempest - Adès (particulièrement... neutre. Même question).
Written on Skin - Benjamin

Dernière modification par Caniveau Royal ; 18/06/2015 à 23h53.
A mon avis pas grand monde, mais ça reste surtout une question d'intérêt personnel et d'ouverture. Un bon nombre de pièces contemporaines ne sont pas facile d'écoute et peuvent rebuter pas mal de gens... Pour un certain nombre tu parles de musique "classique", on va te sortir "ah ouai telle pub!" ou "ah ouais tel film!" Note: Hans Zimmer peut-il être considéré comme un compositeur "classique" (sens large), si oui, il a quand même un sacré CV...

A titre perso, la seule pièce que je connaisse dans ces 4 c'est la première, Te Deum, j'avais trouvé les partoches de l'adaptation pour guitare et ça me plaisait.

Edit: @ Le Suifeux: pas de soucis, je signifiais juste mon incompréhension vis à vis de la notion de "musique savante"...
GG youtube, j"écoute L'affiche rouge et dans la liste des vidéos recommandées je vois Cyprien.. su-per...

Dernière modification par Lone Bear ; 19/06/2015 à 00h00.
Ben c'est normal, la musique et les goûts évoluent non ?

Dans ~300 ans, personne se demandera pourquoi depuis ~300 ans personne a fait d'oeuvre majeure de rap par exemple. Enfin j'imagine.
Citation :
Publié par Lone Bear
A mon avis pas grand monde, mais ça reste surtout une question d'intérêt personnel et d'ouverture. Un bon nombre de pièces contemporaines ne sont pas facile d'écoute et peuvent rebuter pas mal de gens... Pour un certain nombre tu parles de musique "classique", on va te sortir "ah ouai telle pub!" ou "ah ouais tel film!" Note: Hans Zimmer peut-il être considéré comme un compositeur "classique" (sens large), si oui, il a quand même un sacré CV...

A titre perso, la seule pièce que je connaisse dans ces 4 c'est la première, Te Deum, j'avais trouvé les partoches de l'adaptation pour guitare et ça me plaisait.
La musique doit évoluer pour aller vers le public. Quand en plusieurs décennies elle ne produit quasiment plus rien qui l'atteint et que majoritairement les auditeurs restent repliés sur de veilles compositions, il y a un problème à mon sens. La musique classique d'aujourd'hui ne sait plus l'atteindre, et il y a une facilité qui fait dire que c'est le public qui n'est plus de la qualité requise.
Autrefois, il était de la même sorte, mais on lui servait du Beethoven, du Chopin, etc...

Aujourd'hui, quel compositeur classique a la même valeur qu'eux ?
Aucun ?
Au 20 et 21ème siècle, les conservatoires de musique n'ont été capables de former personne qui soit impressionnant ? Personne n'a émergé ?

Dernière modification par Caniveau Royal ; 19/06/2015 à 00h06.
4 ans c'est une éternité

Je trouve la discussion très intéressante en tout cas, et au passage on découvre des artistes, pourquoi bouder son plaisir ?
C'est vrai que normalement c'est le genre de discours que tu tiens à 15 ans pendant ta période "fuck le système, du passé faisons table rase". Je sais pas quel âge tu as Caniveau, mais ça fait peur de lire des énormités pareilles.
Citation :
Publié par Khyok
Caniveau, quatre ans plus tard, toujours en boucle, toujours à côté de la plaque.
Mais dans ta plaque, tu n'as aucun compositeur récent avec une œuvre majeure à faire écouter dont tu seras sûr qu'elle plaira à qui l'entendra !
Tu n'as rien à proposer que tu sais qui réjouira à coup sûr, comme tu saurais proposer une partie d'une symphonie du XVII ème ou XVIII ème siècle et être certain de satisfaire.

==> Pour trouver un exemple de composition récente, il a fallu que vous alliez dans wikipédia (!!!), pour en tirer quatre exemples (dont deux suspects, qui fleurent l'auto-édition).
Preuve que vous êtes bien démunis pour trouver quoique ce soit de nouveau capable de susciter l'adhésion.

La musique classique est moribonde au sens où ses compositeurs sont incapables de produire des œuvres de grande valeur, comme autrefois ils le pouvaient, alors qu'ils sont bien plus nombreux à pouvoir le faire aujourd'hui, qu'autrefois.

C'est par le passé que l'apprentissage de la musique était élitiste. Plus aujourd'hui. Les conservatoires sont nombreux, les instruments accessibles, les professeurs nombreux. Intrinsèquement des productions de qualité devraient égrener les années. Et ce n'est pas le cas.
Aujourd'hui, la musique classique, à l'opposée de toutes les autres, régresse ou stagne. Alors, il y a un problème.

L'ironie et le sarcasme ne peuvent pas vous servir d'arguments.

Dernière modification par Caniveau Royal ; 19/06/2015 à 00h20.
Y'a plusieurs causes qui se recoupent.

-Le boom de l'industrie du disque des années 60 les a poussées à sortir de nouveaux artistes sous controle et à remiser 'les vieux" de la décennie d'avant au placard.
-Les francais connaissent très mal la musique populaire étrangère, en règle générale. (A leur décharge, personne connait Brassens a l'étranger non plus)
Par exemple aux USA il y a littéralement une montagne de disques de country super connus que personne ici n'a jamais écouté. Mais y'a des Brassens/Brel/Piaf dans tous les pays.
-Pour la musique "classique", son souci principal est de couter la peau du cul à produire, et que les disques se vendent très mal: a 5K ventes mondiales t'es le roi du pétrole.
Ca n'aide pas forcément quand les auteurs te sortent des trucs expérimentaux pas très accessibles ou des opéras de 7h.

No comment André Rieux... il est à la musique classique ce que Patrick Sébastien est au rock'n'roll.
Citation :
Publié par Caniveau Royal
La musique doit évoluer pour aller vers le public. Quand en plusieurs décennies elle ne produit quasiment plus rien qui l'atteint et que majoritairement les auditeurs restent repliés sur de veilles compositions, il y a un problème à mon sens. La musique classique d'aujourd'hui ne sait plus l'atteindre, et il y a une facilité qui fait dire que c'est le public qui n'est plus de la qualité requise.
Autrefois, il était de la même sorte, mais on lui servait du Beethoven, du Chopin, etc...

Aujourd'hui, quel compositeur classique a la même valeur qu'eux ?
Aucun ?
Au 20 et 21ème siècle, les conservatoires de musique n'ont été capables de former personne qui soit impressionnant ? Personne n'a émergé ?
Peu de compositeurs ont été "acclamés" / "adulés" par leurs contemporains.

Il faut aussi considérer que ce que nous appelons "musique classique" a été (et demeure) accessible et destinée à un public plus que restreint. Mozart & Liszt (un peu extrêmes comme exemples) ne composaient pas et ne se produisaient pas tous les samedis soir au Macumba...

Aujourd'hui et en fait depuis la fin de l'époque des radios libres, l'offre musicale diminue, les plus grosses stations (en termes de moyens) se focalisent sur les tendances qui portent sur le public ciblé (15-25?) et qui diffusent de l'électro-pop-rock-rap plus celles qui sont "généralistes mais populaires" avec un public visé différent (18 - 50+) .Il y a ensuite les radios spécialisées sur un seul style musical (latino, raï, afro, chanson française "à texte-en incluant les 80's) etc.

Qques stations se focalisent encore sur le "classique" mais niveau exposition du public, à part les gens qui connaissent ou qui tombent dessus par hasard, ils gagnent peu d'auditeurs...

Peut-être aussi pour ces raisons combinées à un désintérêt (pour moult raisons) que le goût pour le "classique" se perd: manque d'exposition, manque d'ouverture, de curiosité, de connaissance ou même de bêtes préjugés parfois :"le classique? c'est pour les fiottes", entendu lors d'une discussion il n'y a pas si longtemps.

Après si tu discutes avec des musicologues (oui ça existe), la discussion sur la valeur des compositeurs du 20ème et 21ème siècle risque d'avoir beaucoup plus de contenu et de saveur que notre topic.

Edit: ma nouvelle signature

Citation :
Publié par Andromalius
André Rieux... il est à la musique classique ce que Patrick Sébastien est au rock'n'roll.
Merci, tellement vrai!

Edit 2: Caniveau, je répondrai demain (ou pas en fait ^^), ton édit/post demande du temps, vu le nombre de points auxquels répondre...

Juste en passant, tu as déjà acheté une guitare classique de qualité? Faut compter minimum 750€ - 1500€ pour une réalisée par une seconde main chez un luthier espagnol, 3000€ c'est le strict minimum (du "pauvre") pour une guitare de concert, après si tu veux te faire plaisir au doigt et à l'oreille bah tu commences à 5000€, 8000€ etc... et les cours en conservatoire c'est loin d'être gratuit. Après il faut pouvoir pratiquer hors conservatoire (donc à son domicile ou dans un local mis à disposition).

La musique reste un "loisir" pour des gens disposant d'un minimum de moyens. Mais sinon avec un peigne épais et long que tu emballes avec une feuille d'alu' tu fais un simili harmonica, c'est marrant mais niveau musical tu tournes vite en rond (à moins d'être pro').

Dernière modification par Lone Bear ; 19/06/2015 à 00h37.
Citation :
Publié par Caniveau Royal
Mais dans ta plaque, tu n'as aucun compositeur récent avec une œuvre majeure à faire écouter dont tu seras sûr qu'elle plaira à qui l'entendra !
Tu n'as rien à proposer que tu sais qui réjouira à coup sûr, comme tu saurais proposer une partie d'une symphonie du XVII ème ou XVIII ème siècle et être certain de satisfaire.

==> Pour trouver un exemple de composition récente, il a fallu que vous alliez dans wikipédia (!!!), pour en tirer quatre exemples (dont deux suspects, qui fleurent l'auto-édition).
Preuve que vous êtes bien démunis pour trouver quoique ce soit de nouveau capable de susciter l'adhésion.

La musique classique est moribonde au sens où ses compositeurs sont incapables de produire des œuvres de grande valeur, comme autrefois ils le pouvaient, alors qu'ils sont bien plus nombreux à pouvoir le faire aujourd'hui, qu'autrefois.

C'est par le passé que l'apprentissage de la musique était élitiste. Plus aujourd'hui. Les conservatoires sont nombreux, les instruments accessibles, les professeurs nombreux. Intrinsèquement des productions de qualité devraient égrener les années. Et ce n'est pas le cas.
Aujourd'hui, la musique classique, à l'opposée de toutes les autres, régresse ou stagne. Alors, il y a un problème.

L'ironie et le sarcasme ne peuvent pas vous servir d'arguments.
Steve Reich, un exemple "suspect" ? Y'a des moments, je veux bien discuter, mais comme il y a quatre ans, tu assènes des contre-vérités en espérant qu'on te démontre que tu as tort. Avec toujours ta seule ignorance comme horizon.
Mais ton attitude consiste à arriver au Centre Georges Pompidou ou au Musée d'Art moderne de la ville de Paris, et à dire que rien n'a été fait depuis le début du XXe siècle quand, sous tes yeux, de toute évidence se trouvent des choses qui ont fait avancé ces formes d'art. Ce qui manque, c'est effrayant, c'est un peu de curiosité.
Oser sortir qu'au XIXe siècle on proposait du Chopin au public… faut quand même avoir une sacrée faiblesse en histoire de la musique pour la tenter. Chopin est loin d'avoir fait des centaines de concerts. Il est l'archétype du pianiste prodige de salon, réservant son art à une élite culturelle et sociale.

Ignorer qui est Steve Reich ou ne pas avoir entendu parler de Written on skin ne me pose aucun problème, comme toute création artistique, elle n'a aucune vocation à être connu de tous, et encore moins à plaire à tout le monde (tout comme l'art contemporain, le cinéma d'art et d'essais ou la littérature d'avant-garde).
Personne n'est obligé d'écouter France Musique ou d'écouter France Culture.
(Je prends expressément pour exemple Written on skin parce que l'opéra a été présenté comme l'oeuvre la plus marquante du XXIe siècle par à peu près toute la critique, que ce soit lors de sa création à Aix ou lors de sa sortie en disque et que la couverture par la presse a été assez inhabituellement énorme.)

Mais oui, le capital culturel est inégalement réparti. Non tout le monde n'a pas accès de la même façon aux oeuvres de la culture, a fortiori aux oeuvres qui demande un certain apprentissage. Ce qui ne veut pas dire que le curseur ne peut pas bouger ou que l'on peut tenter de remédier, par sa démarche propre, aux inégalités.

Mais l'accession du plus grand nombre à la culture n'a pas converti la totalité de la population à la culture des élites. Celle-ci demeure la culture des élites.
Au contraire, l'accession à la culture a permis au plus grand nombre de produire une culture à son image. De monter des groupes de rock, de produire des mix-tapes de rap ou d'electro. En d'autres termes de décupler la production sans en faire varier les hiérarchies sociales implicites.
Citation :
Publié par Khyok
Oser sortir qu'au XIXe siècle on proposait du Chopin au public…
Tu déformes n'importe quel propos (je n'ai pas écris cela), dans le simple but de basher.
Et tu ne comprends absolument pas ce que je t'écris parce que tu ne veux pas le lire.


La musique, socialement, participe à la cohésion de la population. Elle lui donne une identité, une manière de reconnaissance et est expressive sous la forme qu'elle est persuasive et parle au cœur plutôt qu'à la raison.
Elle se déploie – pour causer en terme de jeu de rôle – sous la forme d'un buff : elle applique pendant une certain temps un petit supplément de quelque-chose aux sentiments d'une partie de la population qui l'a entendue. Une œuvre majeure, quelle qu'en soit la nature, affecte.
C'est pour cette raison que certains artistes semblent habités par des émotions fortes qu'ils veulent à tout prix faire ressentir, et leurs contemporains qui les côtoient les voient – dans des situations extrêmes – comme des personnages parfois fous.
C'est pour cette raison aussi, que nombre de terroristes et de dictateurs s'appliquent à réduire les arts : leur portée et leur vitesse de propagation pouvant être brutalement rapides et irréfrénables.
(De Lavilliers :
La musique parfois a des accords mineurs,
qui font grincer les dents du grand Libérateur).

Et même sans cette possible portée politique qui est occasionnelle, la musique s'inscrit dans son temps et est la représentante des évènements de son époque. Elle contribue d'ailleurs à faire changer l'époque.

Par ailleurs, jeune, on peut être très touché par des morceaux sans rien savoir de rien.

Alors quand tu écris qu'à la différence d'autres musiques qui peuvent naturellement rejoindre un public non averti, à la manière d'une surprise à laquelle ils ne s'attendaient pas et qui les affecte d'une manière qu'on peut dire qu'il y a eu un avant et un après, la musique classique réclame des auditeurs pré-formés parce qu'elle est élitiste et qu'il est normal qu'elle soit ainsi, je ne suis pas d'accord.

Non, tu ne peux pas prétendre que les musiciens ou compositeurs du passé auraient souhaité que leurs œuvres soient réservées à une élite. Rien ne te permet de l'affirmer, c'est péremptoire.
Je crois bien plutôt que leurs personnalités voulaient voir leur musique diffusée le plus largement possible, mais que c'était laborieux : l'enregistrement sonore n'existant pas. Mais de ce fait là, il ne faut pas déduire qu'on ne voulait pas la diffuser. Mais qu'on ne le pouvait pas ou mal.

À ce titre, la musique classique qui est une part extrêmement importante de la musique qui s'est diffusée dans le monde ne parvient plus, seule, à toucher ceux qui l'entendent dans des proportions équivalentes de ce que le Rock, le Blues, le Jazz ou quoi que ce soit d'autre le peuvent, s'est forcément dévoyée. Elle s'est dévoyée parce qu'elle s'est recluse. Et y participe peut-être que certains de ses amateurs le désirent, se sentant dans une sorte d'upper-class s'ils peuvent montrer qu'ils ont "le ticket d'entrée culturel" pour y accéder. Moi, je dis que c'est très prétentieux. Et de là vient qu'elle produit moins de beau aujourd'hui qu'elle ne le faisait autrefois, si plutôt que de vouloir toucher et se propager elle veut suivre des reliefs de codes et de coutumes qu'elle interprète de manière autoritaire et qui ne la mènent qu'à se faire de plus en plus ignorer.
Est-ce ça le gain d'être savant ? Ne plus avoir d'impact et de rôle dans la société humaine ? Ne plus vivre avec son temps ?

Dernière modification par Caniveau Royal ; 19/06/2015 à 06h29.
Citation :
Publié par Caniveau Royal
==> Pour trouver un exemple de composition récente, il a fallu que vous alliez dans wikipédia (!!!), pour en tirer quatre exemples (dont deux suspects, qui fleurent l'auto-édition).
Wait ? what ? Quoi le phoque ??? (no offense BB)
On est bien sur un forum de geeks ici ? Pourtant Niwa a donné une piste ...

John Williams.

Tiens un lien àlacon : http://www.topito.com/top-20-des-mei...usique-de-film

Dernière modification par Compte #362935 ; 19/06/2015 à 07h11.
Citation :
Publié par Andromalius

No comment André Rieux... il est à la musique classique ce que Patrick Sébastien est au rock'n'roll.
A cela près que Patrick Sébastien n'a jamais prétendu être un rocker. L'analogie me semble un peu douteuse.
Et puis c'est tellement de l'élitisme cheap de taper sur Patrick Sébastien, j'sui déçu les gars, un peu d'ambition ....
Citation :
Publié par Caniveau Royal
Non, tu ne peux pas prétendre que les musiciens ou compositeurs du passé auraient souhaité que leurs œuvres soient réservées à une élite. Rien ne te permet de l'affirmer, c'est péremptoire.
Je crois bien plutôt que leurs personnalités voulaient voir leur musique diffusée le plus largement possible, mais que c'était laborieux : l'enregistrement sonore n'existant pas. Mais de ce fait là, il ne faut pas déduire qu'on ne voulait pas la diffuser. Mais qu'on ne le pouvait pas ou mal.
Honnêtement, je ne pense pas. Il suffit de voir que beaucoup, beaucoup compositeurs dont le travail n'a été possible que par mécénat; ou parce qu'ils vivaient sur les richesses de leur famille. Ils étaient "payés" pour créer, et amuser/émouvoir les personnes se déplaçant aux concerts.
Enfin, la musique était savante, et ne s'adressait pas au plus grand nombre. Ce que tu dis est aussi perpendiculaire. En prenant en compte la vie des grands compositeurs, qui sont assez documentées, les contextes sociaux de l'époque, on est loin des personnalités comme le compositeur de Cloud Atlas. ^^'


Citation :
À ce titre, la musique classique qui est une part extrêmement importante de la musique qui s'est diffusée dans le monde ne parvient plus, seule, à toucher ceux qui l'entendent dans des proportions équivalentes de ce que le Rock, le Blues, le Jazz ou quoi que ce soit d'autre le peuvent, s'est forcément dévoyée. Elle s'est dévoyée parce qu'elle s'est recluse. Et y participe peut-être que certains de ses amateurs le désirent, se sentant dans une sorte d'upper-class s'ils peuvent montrer qu'ils ont "le ticket d'entrée culturel" pour y accéder. Moi, je dis que c'est très prétentieux. Et de là vient qu'elle produit moins de beau aujourd'hui qu'elle ne le faisait autrefois, si plutôt que de vouloir toucher et se propager elle veut suivre des reliefs de codes et de coutumes qu'elle interprète de manière autoritaire et qui ne la mènent qu'à se faire de plus en plus ignorer.
Est-ce ça le gain d'être savant ? Ne plus avoir d'impact et de rôle dans la société humaine ? Ne plus vivre avec son temps ?
Le plus triste dans ton constat, c'est que tu oublies l'énorme "baisse de niveau" dans les populations.
La musique actuelle, qui touche, qui "marche", c'est celle qui est formatée en 4/4, ABAC-Refrain, la musique "fast-food".

Si un groupe Queen sortait un album aujourd'hui, ou un pink floyd, je suis pas sûr qu'ils auraient le même succès qu'à l'époque.
Citation :
Publié par Sarys
Honnêtement, je ne pense pas. Il suffit de voir que beaucoup, beaucoup compositeurs dont le travail n'a été possible que par mécénat; ou parce qu'ils vivaient sur les richesses de leur famille. Ils étaient "payés" pour créer, et amuser/émouvoir les personnes se déplaçant aux concerts.
Enfin, la musique était savante, et ne s'adressait pas au plus grand nombre. Ce que tu dis est aussi perpendiculaire. En prenant en compte la vie des grands compositeurs, qui sont assez documentées, les contextes sociaux de l'époque, on est loin des personnalités comme le compositeur de Cloud Atlas. ^^'
Ce que tu dis est vrai pour les compositeurs du 17/18ième, mais ceux du 19ième (Chopin, Strauss etc ...) étaient les rock stars de l'époque avec des tournées européennes et une popularité dignes des plus grands groupes d'aujourd'hui, toutes proportions gardées évidemment.

Dernière modification par Compte #362935 ; 19/06/2015 à 10h57.
Citation :
Publié par Khyok
Steve Reich, un exemple "suspect" ? Y'a des moments, je veux bien discuter, mais comme il y a quatre ans, tu assènes des contre-vérités en espérant qu'on te démontre que tu as tort. Avec toujours ta seule ignorance comme horizon.
En passant vite fait, juste merci d'avoir remis les choses dans l'ordre.
Steve Reich "suspect" ? Wew, ça m'a fait bondir aussi, c'qu'il faut pas lire des fois ...
On peut y être tout à fait hermétique et c'est pas un problème, mais il est l'une des personnalités les plus importantes de la musique du XXe, au moins pour sa seconde moitié.
Pas forcément la plus connue, mais son influence sur la musique moderne est présente partout. Music for 18 musicians (qui a traumatisé Brian Eno et David Bowie) et City Life me viennent en premier en tête, mais il y a aussi tout son travail sur le phasing, le sampling, la mise en musique du discours avec The Cave qui a déjà été cité (et pour lequel des groupes qui font leur hype en ce moment, comme Public Service Broadcasting, peuvent dire un putain de merci)
On pourrait d'ailleurs citer ses contemporains du mouvement post minimaliste (j'aime pas ce terme, mais bon ...), comme John Cage (pas ultra fan, c'était quand même un sacré roublard), Philip Glass, Steve Martland (qui nous a quitté il y a peu, et trop jeune, RIP), Graham Fitkin et d'autres, et leurs travaux datent pour la plus grande majorité de la seconde moitié du siècle aussi.
Pas mal d'américains (puisque l'essentiel de leur musique classique date en fait du milieu du XXe) et d'anglais à dire vrai.

Dernière modification par Capitaine Courage ; 19/06/2015 à 16h25.
Ta citation c'est une chanson de Bernard Lavilliers pas De Lavilliers.

En tout cas t'as complètement dévie ton sujet en voyant que tu ne connaissais pas la musique des années 50.
Par contre vous vous faites tous bait, il dit tellement d'enormites que ça ne vaut même pas la peine.
Citation :
Publié par Sarys
Si un groupe Queen sortait un album aujourd'hui, ou un pink floyd, je suis pas sûr qu'ils auraient le même succès qu'à l'époque.
En même temps la production culturelle, qu'elle soit musicale ou pas, s'inscrit dans une temporalité historique. Evidemment que si Pink Floyd sortait Dark Side Of The Moon aujourd'hui ça n'aurait pas le même succès, puisque ça a déjà été fait en 1973, et que le but de la création artistique n'est pas de refaire ce qui a déjà été fait mais d'innover un peu. C'est pareil en peinture ou en cinéma, je pense que si Max Linder pratique tous les sports sortait aujourd'hui, il ferait le plus gros flop de l'histoire de l'humanité. Les techniques évoluent, le public évolue, la production culturelle évolue.
Et le coup de dire que la musique d'aujourd'hui est commerciale et faite pour plaire au plus grand nombre, c'est clair que si t'écoutes seulement la radio pour te faire ton opinion tu vas avoir un avis assez biaisé. Dès que tu cherches un peu par toi même tu trouves rapidement des perles, et Internet te facilite en plus pas mal la tâche.
Et pour finir, les années 70/80 ont produit de la belle merde musicale, sauf que comme c'est de la merde bah on en a pas gardé un souvenir impérissable. Pour un Queen ou un Pink Floyd, il devait y avoir environ 50 groupes qui ont été totalement oubliés aujourd'hui, de la même manière que Matt Pokora ou Sexion d'Assaut seront totalement oubliés en 2030. D'ailleurs je suis quasiment sûr qu'en 2030 le Caniveau Royal du futur dira que putain 2015 c'était quand même génial niveau musical, en omettant 99% des groupes de l'époque.

Par contre Caniveau Royal le niveau de tes arguments me fait penser au genre de discussions de fin de soirée quand ton taux d'alcoolémie te permet de dire des trucs aussi absurdes. La question de l'uniformisation de la production culturelle a été discutée en long en large et en travers par de nombreux philosophes, notamment pendant la première moitié du XXe siècle (Adorno, Horkheimer, et tous leurs collègues du courant de la théorie critique).
La moindre des choses quand on a la prétention de chier sur toute une période c'est d'avoir lu au moins quelques auteurs qui se sont un peu plus penchés sur la question que "j'ai écouté France Musique en rentrant de la piscine et voici mon avis".
Aussi peu de curiosité intellectuelle, c'est quand même assez affligeant.
Citation :
Publié par Khyok
Caniveau, quatre ans plus tard, toujours en boucle, toujours à côté de la plaque.
J'avais déjà largement participé à la discussion à l'époque, en me faisant traiter d'élitiste au passage, et cette discussion-ci n'apporte rien qu'une confirmation de ce que je pensais de l'OP, inutile de s'étendre donc.

Citation :
Publié par Kam'
La moindre des choses quand on a la prétention de chier sur toute une période c'est d'avoir lu au moins quelques auteurs qui se sont un peu plus penchés sur la question que "j'ai écouté France Musique en rentrant de la piscine et voici mon avis".
Aussi peu de curiosité intellectuelle, c'est quand même assez affligeant.
Merci. Surtout qu'en 4 ans il avait le temps d'ouvrir un bouquin et d'écouter quelques trucs.
Mais non, car ce que recherche M. Royal, c'est l'oeuvre-Messie, celle qui nous rassemblera toutes et tous sous un même étendard absolutiste, sur laquelle tout le monde sera unanime, laquelle tous les mass média diffuseront en boucle pour notre plus grand bonheur. Une idée très saine en somme. On pourra même lui coller par la suite un clip avec des bonnasses à poil autour d'une piscine. Et les blanc-becs du Philhar' en thugs qui pètent des contrebasses à coup de harpe.

Tu t'étonne qu'une telle pièce classique donc (dans le sens savante, composée) n'ait pas émergé depuis des lustres. En extrapolant un peu, dans ta tête ça doit ressembler à ça : une oeuvre orchestrale, tonale mais pas trop riche verticalement sinon ça frotte, avec de beaux thèmes bien conjoints, chargés en émotion (comprendre = débordantes de pathos). Peut-être quelques segments bien épiques hmm ? Avec timbales, ostinato aux basses, genre qui fait un peu kom le sainieur dé an0 ?
Tu sais quoi, cette hypothétique pièce, ce serait de la merde en boîte.

Cherche pas cette chimère dans la musique classique contemporaine mec, tu la trouveras jamais.
Ou tu la trouveras, mais pour toi :

Tiens, je trouve que la sonate pour piano de Dutilleux (pourtant pas tout "frais" hein, comme contemporain) est la plus belle pièce du monde pour cet instrument. A la fois au niveau du langage, de la forme et des dynamiques. J'ai vraiment la partition en moi, j'y trouve encore aujourd'hui des merveilles 15 ans après sa découverte et m'émerveille toujours autant à son écoute (selon l'interprète, car parfois c'est mauvais).
Qu'est ce que j'en ai à carrer que Didier, mon voisin, n'y entende que du bruit ?

99% de la population occidentale (à une vache près) ne connaît strictement rien à l'histoire de la musique depuis, disons, Wagner (bah vi apré ses tro cheum mdr) ; et tu t'étonne d'un truc qui n'a aucune raison d'exister, et qui n'est d'ailleurs même pas valable esthétiquement parlant.

Je sais pas quoi, fais un effort. L'univers c'est grand, il s'en passe des choses, même en une décennie. Même chez ces enfoirés d'élitistes de contemporains qui veulent rien partager :
L'abandon progressif du sérialisme, la partition graphique, l'aléatoire, l'oeuvre ouverte, l'électronique, l'influence des autres formes musicales... Les années 50 c'est une période ultra riche pour la musique contemporaine. Même si tu le voulais t'en ferais jamais le tour.

Dernière modification par Edhgar ; 19/06/2015 à 14h16.
Citation :
Publié par Fudo Myoo
Ce que tu dis est vrai pour les compositeurs du 17/18ième, mais ceux du 19ième (Chopin, Strauss etc ...) étaient les rock stars de l'époque avec des tournées européennes et une popularité dignes des plus grands groupes d'aujourd'hui, toutes proportions gardées évidemment.
Je me permets de rebondir sur cette question intéressante.
C'est en partie vrai, mais on a largement plaqué sur la musique du XIXe les catégories du XXe siècle, à commencer par celles de succès ou de vedettariat.

Prenons Chopin (déjà parce que le wiki sur ses concerts est bien fait et parce que je rentre de Varsovie et du musée Chopin dont je pourrais dire beaucoup de mal).

Artiste prodige de son siècle avec Liszt et Paganini, probablement la plus grande hype en France du XIXe.
Chopin passa la majorité de sa carrière à jouer dans les salons, à destination d'une élite artistique et sociale – et était payé pour cela. Les musiciens de l'époque avaient alors quatre possibilités en vue de vivre de leur art :
- le mécénat sur un mode hérité des siècles passés (pensons à Mozart au service du Prince-Archevêque de Salzbourg, ou à Wagner vivant aux crochets de Louis II de Bavière)
- obtenir une place de ce qu'on appellerait aujourd'hui chef d'orchestre (de Bach à Mahler – et c'est aujourd'hui encore largement le cas, si l'on pense à Boulez, par exemple), ou plus généralement s'assurer des revenus minimums en faisant partie d'institutions préexistantes.
- donner des leçons et galérer
- et donc, finalement, les salons, dans une forme d'harmonie et de dépendance mêlée avec les fractions dominantes de la population
Des compositeurs du XIXe qui n'ont eu besoin d'aucun de ces moyens, je ne vois que Verdi qui, fort de son succès, a pu s'autonomiser.

Pour revenir à Chopin, sa vie de concerts, si elle était acclamée et bien remplie, n'a touché que l'élite des grandes villes européennes.
Ses triomphes parisiens se déroulent à la salle Pleyel, qui accueillait à l'époque 550 spectateurs.
Sa notoriété se crée essentiellement au début des années 1840 par une série de concerts devant la famille royale française, avec qui plus est un contexte politique spécifique, très favorable à l'émigration polonaise qui suit 1830.
Le succès de Chopin au XIXe, c'est, à tout casser, quelques dizaines de milliers de personnes.

La notion même de succès populaire repose sur la possibilité d'une diffusion à grande échelle et d'une reproductibilité technique : radio-diffusion et disques.
Ce qui est en partie triste c'est que ces moyens, industriels par nature, sont soumis à des exigences économiques classiques de rentabilité. D'où standardisation et matraquage pour faire vendre et dégager du profit. Ce qui est assez déplorable, c'est que cette forme de production culturelle a très largement écrasé la culture dite populaire qui existait il y a encore un siècle, essentiellement dans les campagnes, et dont la production musicale pouvait s'avérer extrêmement diverse et riche. Il n'y a qu'à voir ce qu'y ont puisé les compositeurs dits nationaux, au premier rang desquels Chopin, Glinka, Bartok ou Dvorak (et même un peu Liszt).


Et une citation de Bourdieu à laquelle m'a fait penser une partie de cette discussion :
"Tous les bien-pensants s'autorisent de l'art, de la littérature et de la culture pour prêcher une restauration des valeurs intellectuelles les plus conservatrices, pour ne pas dire archaïques, pour condamner aussi bien les recherches de l'art moderne, en peinture notamment, que les recherches scientifiques sur l'art, dénoncées comme sacrilèges."


//edit : tiens, puis comme on est tous à glisser ses trucs des années 1950, voici la pièce que je chérie entre toutes : Prelude et fugue en ré mineur de Chostakovitch, 1955.
Citation :
Publié par Khyok
La notion même de succès populaire repose sur la possibilité d'une diffusion à grande échelle et d'une reproductibilité technique : radio-diffusion et disques.
Même si la majorité des gens n'avaient pas accès aux concerts, il y avait malgré tout une multitude musiciens qui reprenaient, à leur échelle, les "tubes" de ces compositeurs, et donc assuraient une diffusion de cette musique.
Donc oui le succès populaire était là. Mais c'est surtout vrai pour le 19ième tardif.
Par contre c'est vrai que c'est plus pertinent dans les pays de "l'Est" (Pour faire large : Empire Germanique, Empire Austro-Hongrois) où là il y a une véritable culture populaire de la musique classique.

En France à part Offenbach, pour rester dans la période ...

Ha et pour le titre du sujet : L/O/L
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