Ce thread est désespérant un peu... On dirait qu'il est impossible de s'intéresser à quelqu'un du sexe opposé, au sens s'intéresser à la personne pour elle-même, pas dans un objectif de drague, sans raison particulière, pour le simple plaisir de l'échange, en étant sympa. Que la finalité des interactions hommes/femme est forcément de finir au pieu. C'est triste. Et je suis bien contente du lieu commun qui dit que "les femmes ne draguent pas", ça permet d'avoir des discussions avec des mecs en étant avenante sans qu'ils pensent que je veux forcément me les faire. Je passerai pour un putain de mdf si j'étais un mec par contre je parie...
Je rejoins vraiment Dablob qui déplore le coté "utilitariste" des relations actuelles, toujours avoir un objectif à atteindre. Rentrez donc en contact avec les gens parce que vous pouvez avoir des choses à échanger et partager, pour le plaisir de la discussion, plutot qu'en ayant forcément en tête de vouloir serrer. Mon p'tit doigt me dit que vous ferez beaucoup plus de rencontres d'un coup... (mais bon, va bien y avoir quelqu'un pour me sortir "ca c'est le point de vue de quelqu'un qui n'est pas en misère sexuelle/émotionnelle ou dans l'échec relationnel", certes, mais c'est ptet aussi parce que j'essaye pas de me servir de mon entourage que j'arrive à développer des relations)
Félicitations, tu es sociable. Tu es capable d'échanger "pour le plaisir de la discussion" avec plus ou moins n'importe qui et de t'en contenter.
Maintenant ça n'est pas le cas de tout le monde, et les gens qui le sont moins ont tendance à voir disparaître cet intérêt sincère pour les relations sociales parce que l'échange est, pour ces personnes, quelque chose qui s'avère généralement pénible, au moins avec des inconnus ou des gens que l'on estime comme peu intéressants.
Et comme tout ce qui est pénible, on ne consent généralement à le faire que lorsque c'est utile, pas par plaisir.
Ça peut être tout un tas de raisons utiles : obtenir des faveurs (d'ordre sexuel, comme tu l'entends, ou pas), pour élever son statut social, pour apprendre d'une personne qui aurait des choses à vous apporter. Ça peut même être par pur narcissisme (pour se prouver que l'on peut plaire à une personne), ou encore dans le simple objectif de gagner en aisance avec autrui. Et bien d'autres choses encore.
On peut effectivement regretter que certaines personnes, dont je fais partie, ont cette fâcheuse tendance à ne pas savoir discuter par pur plaisir avec n'importe qui. Mais s'en plaindre c'est ni plus ni moins se plaindre que certaines personnes sont moins sociables que d'autres.
Il y a une finalité dans toute interaction sociale. Quand cette finalité ne peut pas être le simple plaisir de l'échange, on élimine les personnes qui n'ont rien d'autre à vous apporter.
Publié par
Fenrhyl Wulfson
4) Ami avec des femmes sans chercher à coucher avec ? Possible. J’en ai des valises. Amis après avoir couché ? Oui, totalement possible. Amis, coucher, encore amis ? Possible. Comment ? Simple : je n’ai pas de croyance étrange selon laquelle une fois que deux sexes sont entrés en contact, une forme de magie t’empêche d’être ami. Chez certaines tribus, le seul fait d’y penser fait exploser ton amitié en plein vol. Des anthropologues cherchent encore à expliquer comment des idées aussi fantaisistes peuvent voir le jour.
Le sexe c’est simple : ça procède du désir. Le désir, c’est simple aussi : moi vouloir sexe avec toi. Ça n’a rien à voir avec l’amour.
L’amour, c’est un truc un poil plus compliqué. J’aime mes amis, mes parents, mes filles, mes chats, mon épouse (et d’autres) et les tartes au citron meringuées. Sans surprise, je n’ai jamais tenté la levrette avec mes chats (mais la tarte au citron a pris cher). «*Amour*» est un mot riche qui recouvre une vaste gamme de sentiments dont la force et la nature ne sont exprimés réellement que par le contexte et la déclamation. Crier «*je t’aime beaucoup*» en sautant partout n’a pas la même portée qu’un murmure au creux de l’oreille.
Avant de parler de sexe et d’amour, il faut sérieusement se demander ce que ces concepts sont pour nous et comment nous les vivons. Bon, je vais pas vous faire un MyLife.
Après, il y a le mythe de la vie commune. Bon sang, aimer quelqu’un ça ne veut pas dire être capable de vivre avec. Avec certaines personnes, le quotidien est un calvaire. Sur ce point, je suis une purge, j’ai juste eu de la chance de tomber sur quelqu’un qui peut passer outre (et réciproquement) parce que je n’infligerais pas ma présence à autrui à longueur de temps.
Après, il y a les polyamoureux. Si, c’est possible. J’en suis la preuve vivante, et je ne suis pas le seul. Pas sûr que ce soit très répandu.
Alors sexe != amour != vie commune et grand amour de votre vie != LOL
Pourquoi LOL ? Parce que c’est une invention totale, une escroquerie de Rome pour faire passer le mariage monogame dans les mœurs au 11ème et 12ème siècles. Leur arme : l’amour courtois, les romans, les poèmes, pastourels et autres qui ont contribué à remplir la tête des gens de fadaises. Ça ne veut pas dire que vous ne ressentez pas de sentiments forts, ça veut dire que vous êtes socialement programmés depuis le berceau à ne ressentir ceci que pour une seule personne à la fois. C’est qualifié de fondement de la civilisation occidentale. Fondement que le grand fondateur de l’occident, Charlemagne, n’a jamais connu. LOL, donc.
Et si vous ne me croyez pas, lisez Duby, Pancer, Dumézil et tant d’autres.
Je trouve que c'est se mentir à soi-même que de complètement dissocier, comme tu le fais, les relations amicales et les relations sexuelles entre un homme et une femme.
Dans certains cas, c'est possible, mais c'est se voiler la face que d'affirmer que l'on peut simplement rester amis après avoir eu des relations intimes avec une personne, et généraliser. "Après" ça veut dire qu'il n'y en a plus, ça veut dire qu'il y a eu arrêt et donc, dans beaucoup de cas (pas tous), qu'il y a eu désaccord.
Et donc des attentes différentes, et donc des ressentiments, avec lesquels il n'est pas toujours facile de composer et qui peuvent empêcher la relation de partir sur des bases saines. L'exemple le plus courant, je suppose, c'est la rupture amoureuse à l'initiative de l'un et contre la volonté de l'autre. Bon courage pour rester ami avec cette personne sans la faire souffrir ou sans qu'elle aie toujours des idées derrière la tête. Après je ne doute pas que dans le cas de rupture d'un sincère commun accord, ça n'a rien d'aussi difficile.
Je rejoins pas vraiment ta définition généraliste de l'amour non plus. Je n'ai jamais eu l'impression d'aimer mes ex comme je peux aimer mon chat, comme je peux aimer ma bouffe préférée, ou comme je peux aimer les jeux vidéos. La langue française donne suffisamment de mots pour différencier tous ces types "d'amour", comme affection, préférence, passion, ou... amour. Tous ont des définitions différentes, et ça m'inquiéterait si je me mettais à avoir de l'affection pour ma copine, une passion pour la bouffe, de l'amour pour mon chat et une préférence pour les jeux vidéos.
Diaboliser le modèle monogame et concubin imposé par notre société occidentale me semble dangereux, aussi. Il y a beaucoup de bons arguments contre, tous justifiés, mais ne pas considérer du tout le bien que ça a pu faire à notre civilisation me semble être un défaut de jugement.
Pour t'avoir beaucoup lu, je sais que tu es quelqu'un de très cultivé, et tu as toujours des avis extrêmement intéressants et documentés (j'ai encore ton post sur le féminisme en favoris), mais l'impression que ton message me donne c'est que tu es allé trop loin dans ta volonté de t'affranchir des normes sociales sur les relations h/f, et que tu es passé à l'autre extrême. Nof n'est plus très loin