[Archive] [Economie]2011, suite de la crise économique et financière (#7) [Oct. 11]

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Publié par Gal
Si il y a defaut, le CDS prend fin et l'acheteur recoit son notionnel. Donc je ne vois pas pourquoi tu parles de "revendre ces CDS plus chers si le défaut se concrétisait".
En fait, les CDS fonctionnent comme des dérivés de crédit tout con : si l'évènement contre lequel le CDS protège se concrétise, le possesseur du CDS prend son cash et c'est fini. Ai-je bien compris ?

Initialement, je pensais que les CDS fonctionnaient plutôt comme des contrats d'assurance... donc libre à chacun de s'assurer contre ce qu'il veut, mais la garantie ne vaut que pour autant que tu subisses effectivement un préjudice à compenser. Détenir des CDS à nu n'avait dans ce cas que peu d'intérêt...
Citation :
Publié par Silgar
...
Une image qui parle un peu plus (desole mais en anglais)

2rz7vd4.png

Pour un CDS tu definis principalement quatres parametres :

- le sous-jacent (une obligation d'etat par exemple)
- la maturite (5 ans par exemple)
- le paiement (1.6% dans l'exemple)
- le notionnel (10 mio $ dans l'exemple)

Prenons le cas d'une banque qui achete un CDS a un Broker/Dealer (car cette banque possede dans son portefeuille une obligation d'etat de notionnel 10 mio $ et elle veut se proteger contre le risque de defaut). Avant le Credit Event (= l'evenement de Defaut), la banque paie le Dealer 1.6% du notionnel soit 160,000 $ tous les trois mois (Q comme Quarterly = trimestriel).

Quand ton Credit Event arrives (l'ISDA dit qu'il y a defaut), les paiements trimestriels stoppent et le vendeur (le Broker/Dealer) recoit l'obligation (qui s'est pris un joli haircut de 50% par exemple) et paie la banque le notionnel (10 mio $).

On peut alors dire que tres grossierement que le Broker/Dealer qui a vendu le CDS s'est pris 50 mio $ de pertes et la banque qui a achete la protection ne perd rien : il y a donc bien un transfert de risque de defaut de l'acheteur du CDS vers le vendeur.
@Gal
C'est très clair, merci !

Que se passe-t-il se je détiens des CDS à nu ? Je ne peux pas restituer les obligations au vendeur du CDS, puisque je ne détiens aucune obligation. Dois-je ou puis-je acheter des obligations à vil prix sur le marché pour ne plus être à nu et obtenir le paiement du notionnel auprès du vendeur ?

Est-ce que, comme pour les autres dérivés de crédit, je peux obtenir un paiement en cash sans livrer les obligations au vendeur ?

Question moins technique, mais plus économique : peut-on se retrouver dans une situation où le total des CDS (portant sur des obligations d'Etats à risque) émis par les vendeurs dépasse le total des dettes des Etats à risque ? En clair et avec un exemple, je voudrai savoir si le total des notionnels de CDS portant sur la dette grecque dépasse le montant total de la dette grecque.

Dernière modification par Silgar ; 30/10/2011 à 01h52.
.
Citation :
Publié par Silgar
...
Pour n'importe quel produit financier avec une partie dite "optionnelle" (tu as l'option d'acheter quelque chose, par exemple), tu as deux conventions sur les marches (A chaque produit traite sur les marches d'options, tu definis sous laquelle des deux conventions le produit financier est traite avec ta contrepartie) :

- "Physical Settlement" ou Livraison Physique : dans le cas du CDS, tu donnes au vendeur l'obligation et tu recois le notionnel.

- "Cash Settlement" ou Livraison d'Argent: dans le cas du CDS, tu recois la difference entre le prix de l'obligation sur les marches et le notionnel.

In fine, le resultat est le meme temps termes financiers sauf que dans le premier cas, tu as l'echange "physique" du produit sous-jacent. Dans le second cas, l'echange est purement monetaire.
Citation :
Publié par Ruby Hawk
.....
Pourquoi je vais gaver des banques avec mon fric alors que je pourrais l'eviter ?
Parce que les hommes politiques l'ont voulu . Ce n'est pas les banques qui font le budget de la France , on ne fait que payer les erreurs du passé . On peut mettre la crise de 2008 sur le dos des banques , mais les emprunts qui se cumulent depuis des décennies c'est plutôt les états qui sont fautifs .
Surtout que les taux des banques n'ont jamais été abusifs ( normal vu que la concurrence joue et que c'est de l'argent qu'elles ont pour quasi rien ), ils le deviennent quand y'a plus grand monde qui a envie de nous préter de l'argent ( typiquement quand le doute sur ta capacité de rembourser devient notable ).
Bref si on ne vivait pas au dessus de nos moyens depuis 30 ans, on en serait pas là aujourd'hui.
On ne vit pas au dessus de nos moyens, une certaine famille politique a juste pris le parti de dépecer l'état à son bénéfice personnel et individuel, maintenant on va payer l'addition pour payer les privilèges d'une minorité infime.

Citation :
Sauf que le marche des CDS ne resume pas de loin a des speculateurs mais a des pension funds, compagnies d'assurance, des banques, des asset managers et des hedge funds qui chacun possede dans leur portefeuille des obligations d'etats.

Ton risque de credit du fait que tu possedes des obligations d'etats, il n'y a pas 36000 methodes pour te couvrir mais uniquement deux
Ok sur le mécanisme, par contre le principe reste le même: il y a un risque, et quelqu'un doit assumer de se le prendre en pleine gueule quand ca foire, que ca soit l'assureur ou le titulaire en cas de non assurance. Tes fonds de pension, assurances, etc, prennent donc des risques alors que ce n'est pas leur métier; dans l'idéal. Pour ca par ailleurs que je suis opposé à toute immixion du privé dans les retraites: le bénéfice des sociétés sera autant de non versé en pensions, et si ces sociétés font des placements hasardeux celui qui paye in fine c'est celui qui a vu son capital englouti mais pas perdu pour tout le monde, il aura au moins servi à payer les employés du fond avant que ca ne se pete la gueule.
Citation :
Publié par Andromalius
On ne vit pas au dessus de nos moyens, une certaine famille politique a juste pris le parti de dépecer l'état à son bénéfice personnel et individuel, maintenant on va payer l'addition pour payer les privilèges d'une minorité infime.

Ok sur le mécanisme, par contre le principe reste le même: il y a un risque, et quelqu'un doit assumer de se le prendre en pleine gueule quand ca foire, que ca soit l'assureur ou le titulaire en cas de non assurance. Tes fonds de pension, assurances, etc, prennent donc des risques alors que ce n'est pas leur métier; dans l'idéal. Pour ca par ailleurs que je suis opposé à toute immixion du privé dans les retraites: le bénéfice des sociétés sera autant de non versé en pensions, et si ces sociétés font des placements hasardeux celui qui paye in fine c'est celui qui a vu son capital englouti mais pas perdu pour tout le monde, il aura au moins servi à payer les employés du fond avant que ca ne se pete la gueule.

Le problème, il me semble , c'est que ces obligations étaient vendues Comme " Garanti ! sans risque " je crois non ?
Citation :
Publié par Andromalius
Ok sur le mécanisme, par contre le principe reste le même: il y a un risque, et quelqu'un doit assumer de se le prendre en pleine gueule quand ca foire, que ca soit l'assureur ou le titulaire en cas de non assurance. Tes fonds de pension, assurances, etc, prennent donc des risques alors que ce n'est pas leur métier; dans l'idéal. Pour ca par ailleurs que je suis opposé à toute immixion du privé dans les retraites: le bénéfice des sociétés sera autant de non versé en pensions, et si ces sociétés font des placements hasardeux celui qui paye in fine c'est celui qui a vu son capital englouti mais pas perdu pour tout le monde, il aura au moins servi à payer les employés du fond avant que ca ne se pete la gueule.
Tu as des entreprises qui, de par leurs activites, ont des fonds a investir car ils doivent payer leur clienteles (particuliers, professionnels, institutionnels, gouvernementales).

Par exemple, les fonds de pension. J'ai eu l'occasion de travailler sur les produits financiers de mortalite/longevite (on parle de risque de mortalite pour le risque a court-terme si il y a plus de morts qu'attendu (catastrophe naturelle par exemple) et de risque de longevite pour le risque a long terme quand les personnes vivent plus longtemps qu'attendu (progres de la medecine par exemple)). Tout actuaire pourrait en parler plus que moi de toute maniere.
Bref, le principe d'un pension fund est d'avoir une clientele d'ages varies dont le pension fund doit remunerer des annuites jusqu'a la mort de l'individu, le clients ayant precedement cotise pour cela. Comment est-ce que le fond de pension se protege en cas d'allongement de la duree de vie ? (= le pension fund paie plus d'annuites qu'estime et donc perd de l'argent)

L'une des protections naturelles contre le risque de longevite (a defaut d'avoir un marche organise de produits de longevite, qui n'est pas specialement developpe a l'heure actuelle), c'est les produits de taux d'interets (par exemple, on peut montrer qu'une augmentation de la longevite combine avec une augmentation des taux d'interet se neutralise plus ou moins) et dans ces produits, tu mets tous les classes d'actifs de taux telles que ... les dettes gouvermentales, qui assurent un revenu constant et sur des grosses tailles en terme de notionnel.

Bref, je pourrais decliner cette justification sur tous les autres porteurs sus-cites mais le resultat est le meme : il y a un besoin de par leurs activites de tenir de tels produits dans leurs portefeuilles et donc, de se proteger contre un risque de defauts via des CDS.

Citation :
Publié par Clusty/feuille
Le problème, il me semble , c'est que ces obligations étaient vendues Comme " Garanti ! sans risque " je crois non ?
Non. Ces obligations ont un "rating" qui a la base n'etait pas trop mal, du fait a l'epoque de la (bonne) qualite du pays.
Citation :
Publié par Caius Julius Caesar
Surtout que les taux des banques n'ont jamais été abusifs ( normal vu que la concurrence joue et que c'est de l'argent qu'elles ont pour quasi rien ), ils le deviennent quand y'a plus grand monde qui a envie de nous préter de l'argent ( typiquement quand le doute sur ta capacité de rembourser devient notable ).
Bref si on ne vivait pas au dessus de nos moyens depuis 30 ans, on en serait pas là aujourd'hui.
Ouais ... Mais ne serait-il pas judicieux de sortir du systeme ? Parce que là finalement on se dit que la création de monnaie par les etats, c'etait pas si mal.
On en revient quand meme a payer des interets pour eviter un truc qui est peanuts à coté de la situation actuelle quelque soient les fautes des gouvernements dans le passé.
Citation :
Publié par Ruby Hawk
Ouais ... Mais ne serait-il pas judicieux de sortir du systeme ? Parce que là finalement on se dit que la création de monnaie par les etats, c'etait pas si mal.
On en revient quand meme a payer des interets pour eviter un truc qui est peanuts à coté de la situation actuelle quelque soient les fautes des gouvernements dans le passé.
La question c'est plutot de se demander si on en serait pas au meme point, voir pire, si on avait emprunté directement à la BCE ou a la Banque de France à taux très réduit, car la discipline budgétaire aurait été surement encore plus laxiste qu'aujourd'hui.
Alors certes on aurait eu la satisfaction de ne pas engraisser des interets privés, mais au final on aurait peut etre subis les memes conséquences, via une monnaie qui n'aurait plus aucune valeur.
Citation :
Publié par Gal
Sauf que le marche des CDS ne resume pas de loin a des speculateurs mais a des pension funds, compagnies d'assurance, des banques, des asset managers et des hedge funds qui chacun possede dans leur portefeuille des obligations d'etats.
Que des entités dont on va plaindre la baisse de performances.
Et si elles ont placé trop d'argent sur ces obligations, au point d'être dans la merde si jamais elles ne revoient pas leur pognon, bah c'est le principe même du libéralisme : les entreprises qui ont des comportements débiles disparaissent et font de la place aux autres.
Citation :
Ton risque de credit du fait que tu possedes des obligations d'etats, il n'y a pas 36000 methodes pour te couvrir mais uniquement deux :
Ouais enfin, pour te couvrir y'a déjà les intérêts. Tu prends un risque, si tu te plantes pas tu reçois du pognon, si tu te plantes tu perds du pognon. Plus le risque est élevé, plus les intérêts sont élevés, et plus tu reçois du pognon si tout se passe bien.

Vouloir se "couvrir", c'est vouloir gagner à tous les coups et ne jamais perdre. Bah tiens.
Citation :
Publié par Nof Samedisþjófr
Que des entités dont on va plaindre la baisse de performances.

...
Pour ma part je suis absolument pour que les fonds de pension, les banques ou autres traders se fassent un maximum d'argent. Cela profite à tout le monde. Ce qui m'horripile est qu'il y ait des gens qui ne gagnent pas assez pour vivre.

Tout cela pour dire qu'il est socialement aberrant de remettre en question le système et la manière dont les gains financiers se font car n'y a pas d'Etat socialement fort sans des finances fortes.

Si les banques font faillite, si la France perd son triple AAA, si la croissance n'est pas au rendez-vous au plus vite, c'est toute la société qui en pâtira à commencer par les plus démunis. Ce sont toujours les plus faibles qui sont les plus exposés et ce sont les plus aisés qui financent l'Etat. La question de la redistribution des richesses est politique mais la manière de réaliser des profits répond uniquement à des critères économiques.
Citation :
Publié par Nof Samedisþjófr
Ouais enfin, pour te couvrir y'a déjà les intérêts. Tu prends un risque, si tu te plantes pas tu reçois du pognon, si tu te plantes tu perds du pognon. Plus le risque est élevé, plus les intérêts sont élevés, et plus tu reçois du pognon si tout se passe bien.

Vouloir se "couvrir", c'est vouloir gagner à tous les coups et ne jamais perdre. Bah tiens.
Et quand un constructeur automobile vend une voiture plus chere qu'elle ne lui a coute en materiaux de construction et main d'oeuvre, tu appelles ca comment ?

Ah oui, "c'est vouloir gagner à tous les coups et ne jamais perdre"
Citation :
Pour ma part je suis absolument pour que les fonds de pension, les banques ou autres traders se fassent un maximum d'argent. Cela profite à tout le monde
Hu, ca profite à tout le monde ? Alors que tu as une concentration toujours plus importante de l'argent entre les mains de quelqu'uns aux détriments des autres.

Un peu de lecture pour voir ce phénomène :
http://www.les-crises.fr/category/crise-des-inegalites/

Et y a sûrement d'autres liens, source, mais la flemme de chercher.

Les fonds de pensions, Traders et autre acteurs de ce secteur, participent à ce phénomène alors dire que ça profite à tout le monde, j'ai envie de dire

Citation :
t quand un constructeur automobile vend une voiture plus chere qu'elle ne lui a coute en materiaux de construction et main d'oeuvre, tu appelles ca comment ?
Mauvaise comparaison je trouve.

Dans son exemple on parle finalement de couvrir un risque donc d'assurance, en soit ça n'a rien de choquant de prendre une "assurance" pour se couvrir d'un risque. Le problème ici c'est d'une part la complicité du "produit" à couvrir et dans le cas des CDS n'importe qui peut prendre une "assurance" alors qu'il ne possède pas le produit en question à assurer.

Exactement comme si moi j'achetais un produit financier assurant la maison de mon voisin. J'aurais donc un intérêt financier à ce que la maison de mon voisin brûle.



Dans l'exemple que tu donnes, on parle d'un produit manufacturé et donc pas de couvrir un risque. Faut bien que ton entreprise gagne de l'argent pour payer la recherche et développement, construise de nouvelle usine, forme son personnel etc...

Dans le cas des obligations en plus , au départ c'est le taux d'intérêt qui couvre le risque. Les CDS ont été créé pour se faire encore plus de fric et finalement couvre une seconde fois un risque qui pourtant est déjà assuré par les taux.
D'autant que n'importe qui peut posséder des CDS même s'il lui même n'encourt aucun risque sur les dites obligations.

Donc quelque part c'est ne même plus tenir compte des taux qui était jusqu'avant l'arrivée des CDS le marqueur du risque encouru.
Là on a rajouté un élément faussé en plus (oui faussé à partir du moment au même un acteur ne possédant pas le risque ici l'obligation, peut acheter lui aussi des CDS) qui est censé représenté le risque de "défaut" et l'assuré.

Donc ton obligation est assuré 2 fois, par le taux et par le CDS. Et le CDS influence le taux, et le taux le CDS.

Avant les CDS les obligations fonctionnait sans avoir besoin de cet outil parasite, donc on peut légitiment s'interroger sur l'utilité de ces CDS. Surtout qu'au final on l'a vu au moment des subprimes, personne n'est capable de supporter leur poids à ces CDS quand ça pète. Donc tu fais reporter au final ce risque sur le contribuable le seul capable (enfin si on veut) à payer.
Citation :
Publié par Thesith
Mauvaise comparaison je trouve.

Dans son exemple on parle finalement de couvrir un risque donc d'assurance, en soit ça n'a rien de choquant de prendre une "assurance" pour se couvrir d'un risque. Le problème ici c'est d'une part la complicité du "produit" à couvrir et dans le cas des CDS n'importe qui peut prendre une "assurance" alors qu'il ne possède pas le produit en question à assurer.
Et ? Nof Samedisþjófr reproche le fait que les banques veulent avoir des gains assures en se couvrant. Je ne vois rien qui explique pourquoi elles ne pourraient pas, cf. mon exemple.

Citation :
Publié par Thesith
Dans l'exemple que tu donnes, on parle d'un produit manufacturé et donc pas de couvrir un risque. Faut bien que ton entreprise gagne de l'argent pour payer la recherche et développement, construise de nouvelle usine, forme son personnel etc...
Il faut bien que ta banque "gagne de l'argent pour payer la recherche et développement, financier de nouvelle acquisition, forme son personnel etc..."

Citation :
Publié par Thesith
Dans le cas des obligations en plus , au départ c'est le taux d'intérêt qui couvre le risque. Les CDS ont été créé pour se faire encore plus de fric et finalement couvre une seconde fois un risque qui pourtant est déjà assuré par les taux.
D'autant que n'importe qui peut posséder des CDS même s'il lui même n'encourt aucun risque sur les dites obligations.
Deja d'une, c'est faux ce que tu dis car le taux d'interet n'est pas uniquement la pour couvrir le risque de defaut de l'acheteur.

Deuxiement, les CDS ont ete cree pour faire du transfert de risque, ce qu'une banque etait incapable de faire avant autrement qu'en vendant son portefeuille.

Citation :
Publié par Thesith
Donc quelque part c'est ne même plus tenir compte des taux qui était jusqu'avant l'arrivée des CDS le marqueur du risque encouru.
Là on a rajouté un élément faussé en plus (oui faussé à partir du moment au même un acteur ne possédant pas le risque ici l'obligation, peut acheter lui aussi des CDS) qui est censé représenté le risque de "défaut" et l'assuré.

Donc ton obligation est assuré 2 fois, par le taux et par le CDS. Et le CDS influence le taux, et le taux le CDS.

Avant les CDS les obligations fonctionnait sans avoir besoin de cet outil parasite, donc on peut légitiment s'interroger sur l'utilité de ces CDS. Surtout qu'au final on l'a vu au moment des subprimes, personne n'est capable de supporter leur poids à ces CDS quand ça pète. Donc tu fais reporter au final ce risque sur le contribuable le seul capable (enfin si on veut) à payer.
Tu m'expliques comment une OAT (Obligation Assimilable au Tresor, obligation de l'Etat Francais) maturite 10 ans de coupon 3.14% (on doit pas y etre loin actuellement) compense la perte du nominal ?

Je t'ai fait le calcul en image (Je t'ai meme ajoute le profil des gains/pertes avec et sans hedge !):

2cfulo4.gif

Tu fais defaut apres 4 ans ? J'ai gagne 125,600 euros et j'ai perdu 1 millions d'euros. Tu m'expliques comment ca couvre la perte ? Je suis super interesse par ta reponse.

Dernière modification par Gal ; 30/10/2011 à 15h06.
Pourquoi une banque ne doit être traitée comme une entreprise privée qui fabriquerait des trucs ?
Et bien, parce que je peux me passer du truc, ou aller l'acheter ailleurs. Alors que Sarkosy a fait que je n'ai plus le droit de ne pas être inscrits dans une banque (obligation de faire verser son salaire sur un compte en banque...). En les rendant obligatoire, il aurait du en faire un service publique (ou proposer une banque publique) et la notion de bénéfice et de rendement n'est donc plus du tout la même que celle qu'on peut (éventuellement) accepter pour un privé.
Il faut que les banques acceptent de perdre, tout comme n'importe quelle autre boite privée.
De toute façon elles n'auront pas le choix (cf la grece).
Il y a de nombreuses sortes de banques aux objectifs variés et surtout de tailles très différentes les unes des autres.

Si on veut se focaliser sur les grandes banques, celles qui ont du faire appel à l'Etat en 2008, il existe des moyens de les réguler. Je crois qu'exiger d'elles un ratio de fonds propres élevé (19% en Suisse et au RU pour 2018) ou même qu'elles se structurent sur le plan juridique de telle manière que les activités d'investissement soient séparées des activités de crédit (au sein d'un même établissement) constituent de bonnes voies pour y parvenir.

Il y a aussi la question des réglementations bancaires propres à chaque pays qui entre en ligne de compte. Mais je ne pense pas que l'on puisse généraliser dans ce domaine.

Il y a actuellement une diabolisation du secteur financier que je trouve un peu stérile.

Dernière modification par blackbird ; 30/10/2011 à 16h31.
Citation :
Publié par Gal
Et ? Nof Samedisþjófr reproche le fait que les banques veulent avoir des gains assures en se couvrant. Je ne vois rien qui explique pourquoi elles ne pourraient pas, cf. mon exemple.
Il ne me semble pas que les constructeurs auto prennent des assurances pour se couvrir si ils ne réussissent pas à vendre leurs voitures.

On pourrait parler de l'aléa moral lié aux aides des constructeurs par l'état, mais c'est un autre sujet (qui touche aussi les banques).
Citation :
Publié par Gal
Tu fais defaut apres 4 ans ? J'ai gagne 125,600 euros et j'ai perdu 1 millions d'euros. Tu m'expliques comment ca couvre la perte ? Je suis super interesse par ta reponse.
Le soucis, c'est peut-être que tu conçois l'obligation comme une rente et que tu as oublié le métier d'évaluation du risque que le financement représente.

Dernière modification par orime ; 30/10/2011 à 17h39.
En réponse a Gal le point semble être justement qu'il n'y a pas de raison que la perte soit systématiquement couverte. Soit le risque est important et les taux d'intérêt élevés, soit il est faible et les taux aussi. Le risque n'est jamais inexistant. Les taux d'intérêt sont censés compenser entre autre cette prise de risque du préteur.

J'ai d'ailleurs du mal a comprendre comment dans ce cadre de "double emploi" les CDS peuvent être autre chose qu'une vaste arnaque, ou uniquement un instrument spéculatif.
Citation :
Publié par DarkJP
Pourquoi une banque ne doit être traitée comme une entreprise privée qui fabriquerait des trucs ?
Et bien, parce que je peux me passer du truc, ou aller l'acheter ailleurs. Alors que Sarkosy a fait que je n'ai plus le droit de ne pas être inscrits dans une banque (obligation de faire verser son salaire sur un compte en banque...). En les rendant obligatoire, il aurait du en faire un service publique (ou proposer une banque publique) et la notion de bénéfice et de rendement n'est donc plus du tout la même que celle qu'on peut (éventuellement) accepter pour un privé.
Non mais Sarko il a bon dos, mais il devait avoir à peine 10 ans quand la loi qui imposait le paiement du salaire sous la forme de chèque ou de virement a été promulguée.
Faut arrêter de tout lui foutre sur le dos.
Et le service publique, il existe toujours, il y a toujours des banques publiques, dont je rappelle qu'une d'entre elle a fait lourdement faillite ( Le Crédit Lyonnais ) par le passé.

Citation :
En réponse a Gal le point semble être justement qu'il n'y a pas de raison que la perte soit systématiquement couverte. Soit le risque est important et les taux d'intérêt élevés, soit il est faible et les taux aussi. Le risque n'est jamais inexistant. Les taux d'intérêt sont censés compenser entre autre cette prise de risque du préteur.
Non, le rôle premier du taux d'intérêt, c'est de rémunérer le service. Son rôle second, c'est de protéger le prêteur contre l'inflation.
Et pour répondre plus précisément à la question, le problème ici, c'est à dire dans le cas de la Grèce, c'est que le risque a été mal évalué, car la Grèce, l'Etat, a manipulé ses comptes pour mentir sur sa situation financière.
La Grèce a émis des dettes avec un taux de rendement qui n'était pas en adéquation avec le risque.
On fustige les taux actuels des obligs grecques ( 20% sur 10 ans, plus de 100% sur un an ) : c'est à ce taux que la Grèce aurai du emprunter voici quelques années, et pas entre 3 et 3.50% comme ce fut le cas si on avait du réellement englober le risque réel.
Citation :
Publié par orime
Il ne me semble pas que les constructeurs auto prennent des assurances pour se couvrir si ils ne réussissent pas à vendre leurs voitures.

On pourrait parler de l'aléa moral lié aux aides des constructeurs par l'état, mais c'est un autre sujet (qui touche aussi les banques).
Justement c'est encore pire ! Le contructeur automobile, quand il a vendu la voiture, il l'a vendu pour de bon. Une banque, elle doit supporter le cout pendant toute la duree du contrat.

Imagine que le prix paye par l'acheteur au fabriquant est reevalue chaque annee et que la difference est versee/recue et tu obtiens la meme chose qu'un contrat avec une banque.

Citation :
Publié par toniz
En réponse a Gal le point semble être justement qu'il n'y a pas de raison que la perte soit systématiquement couverte. Soit le risque est important et les taux d'intérêt élevés, soit il est faible et les taux aussi. Le risque n'est jamais inexistant. Les taux d'intérêt sont censés compenser entre autre cette prise de risque du préteur.

J'ai d'ailleurs du mal a comprendre comment dans ce cadre de "double emploi" les CDS peuvent être autre chose qu'une vaste arnaque, ou uniquement un instrument spéculatif.
Aratorn t'a tres bien repondu et c'est pour cela que je m'insurge depuis tout a l'heure quand je vois les "taux d'interet = pour couvrir le risque de defaut".

Le risque de defaut, c'est une autre facon de gerer le probleme : allocation des lignes de credit suivant les contreparties, marges supplementaires, signature d'un CSA (Credit Support Annex), traitement des produits via LCH (London Clearing House), execution des ordres par MarketWire, convention tri-parties via Clearstream, etc.).
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