[Pirates des Baraïdes]Vingt-troisième partie

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[HRP : pas de femme sur un navire, donc mon personnage s'appelle Séco et c'est un homme, merci !]

Les bras croisés et le regard grave, Séco était, comme tous les matelots, à la fois dubitatif et inquiet. C'était un grand gaillard à la peau laiteuse criblée de tâches de rousseur et aux cheveux roux, mais dont personne n'osait se moquer vu sa carrure. Il ne quittait jamais son chapeau, par crainte des coups de soleil, et alors que ses compagnons arboraient la peau tannée des marins, lui conservait un teint pâle, qui lui donnait presque l'air malade.
Il était aussi taciturne et silencieux, préférant régler ses soucis à coups de poing bien placés plutôt qu'en parlant.
Et justement, là, il allait falloir prendre la parole, ce qui lui déplaisait fortement. Sa voix était fluette et ridicule, et contrastait étrangement avec son apparence.


Bon, va nous falloir un nouveau commandant, pour diriger l'équipage. Et si possible, faut bien le choisir, que ce soit pas un pirate qui prenne la tête de not'bâtiment. Qui se sent prêt à prendre cette place ?

Ceci dit, il regarda ses compagnons dans les yeux, un à un, avec un air de défi. Qu'un seul ose se moquer de sa voix, et ça allait chier. Y'avait d'autres choses plus importantes à régler.
Mogweed eut immédiatement envie de rire en entendant la voix du rouquin mais il changea tout de suite d'idée en regardant la taille de ses bras. Comme pour la grande majorité de l'équipage, Seco était bien plus grand que lui.
A bien y regarder, personne n'aurait imaginé Mogweed sur un navire écumant les océans et les mers tumultueuses. D'ailleurs, absolument rien ne l'y prédestinait. Il était le fils d'un homme très riche ayant fait fortune dans le commerce de perles et autres joyaux. Mogweed s'était préparé des années pour le remplacer mais, à la suite d'un incident fâcheux, les évènements avaient pris une toute autre tournure. Ecoutant des gens peu ou mal avisés, il avait fait perdre à sa famille une somme importante. Il avait ainsi tué dans l'oeuf ses rêves de grandeur et de richesse. Son père refusa dès lors de lui accorder une quelconque responsabilité, et l'écarta peu à peu des affaires familiales.
Pourtant, Mogweed su se montrer utile au bon moment. Son père devait faire transporter des perles destinées à une aristocrate inconnue habitant de l'autre côté de l'océan. Il était d'ailleurs resté bien mystérieux quant à la provenance de pareils bijoux, mais ce n'était pas ce qui intéressait Mogweed.
Voilà pourquoi il avait embarqué sur ce navire. Et maintenant, des morts avaient été retrouvés dans la cale du Sbarreau ! Il fallait à tout prix un commandant, et c'était là encore une opportunité de se racheter. Il s'avança et prit la parole, tentant de contrôler sa voix quelque peu tremblante.

"Hum...Seco a raison, quelqu'un de confiance doit prendre la responsabilité du navire. Je suis conscient de ne pas avoir d'impressionnants états de service à vous présenter, mais je me porte volontaire pour endosser ce rôle. Mon père m'a enseigné dès le plus jeune âge les valeurs que requiert le statut de leader, je serai donc honoré si vous m'accordez votre confiance. Hum, voilà, c'est euh...tout."

Mogweed recula en se mordant les lèvres: décidément, ces hommes étaient vraiment très grands...Il réfléchit alors à un détail qu'il avait omis: parmi eux se cachaient des tueurs...Il déglutit avec peine et se demanda si devenir commandant était réellement une bonne idée.
Edel était un homme dans la force de l'age. Le poil grisonnant et la peau abîmée, il avait passé toute sa vie sur la mer, sans véritables attaches, changeant de bateau régulièrement pour voyager vers de nouvelles destinations.

La découverte des quatre cadavres ne semblait pas l'avoir choqué, comme s'il avait déjà vu pire au cours de son existence.

Jouant machinalement de sa boucle d'oreille, il pose son regard sur Seco et Mogweed, puis d'une voix rocailleuse et fatiguée il dit :



Aye, ça me fait penser à ce voyage sur la Baramine! On transportait à Bar-au-Prince une cargaison d'journaux intimes avec plein d'secrets d'dans pour ces empaffés d'bourgeois. En plein milieu d'la traversée, y a l'un d'nos gars qui disparaît! Pis un second, pis un troisième. L'commandant a pris les mesures qui s'imposaient, en nous faisant boire comme des cochons avant d'nous interroger et nous faire cracher tout s'qu'on savait.

J'vous passe les détails salaces les p'tits minets, mais deux nuits plus tard on savait tout des p'tites affaires entre le cuistot et l'mousse! Mais surtout, c'est là qu'on a découvert que l'Bagnard, qu'était not' vigie, bossait pour l'grand pirate Bar-Bossa. Ni une ni deux, on l'a foutu dans un canon et on a allumé la mèche!

Manque d'bol y devait pas être seul, parce que le grand sourire du cap'taine le lendemain matin l'était plusss au niveau d'la gorge que d'la bouche si vous voyez c'que j'veux dire!"


Le marin aux dents pourris alors se mets à pousser un tonneau de rhum a quelques pas du tas de cadavres, et d'un coup de hache en fait sauter le couvercle.

Mais sa tactique avait du bon, faut lui reconnaître ça. Donc toi l'eunuque rouquin et toi l'fils a papa et tes rêves de grandeur, vous allez m'boire quelques verres vite fait et vous mettre à chanter!!"


Et pour appuyer son propos, il plonge une louche crasseuse dans l'alcool et la tend vers eux. De toute évidence, il ne se posait pas la question : il ne pouvait pas y avoir meilleur capitaine qu'Edel
"Alors c'est donc ça, il y a des traitres à bord et nous sommes divisés en l'absence d'un commandant ? Hum..."

Plancton s'interrogea sur la dangerosité de ce voyage. Pourtant, il en avait écumé des mers ! Décidant dès son plus jeune âge de quitter ses parents adoptifs, il avait rencontré par hasard un marin aguerri qui lui donna goût au voyage naval. Dès lors, outre l'aspect lucratif de la chose, il trouva ce qu'il lui manquait certainement le plus : des amis. C'est une bonne ambiance au sein de chaque équipage qu'il rejoint qui lui permit de garder le sourire, et il en avait besoin. Il savait que quelque part, son père était encore en vie, et après des mois de recherche, une source sûre lui avait indiqué qu'il vivait en Buadeloupe. Cette traversée maritime était donc plus importante que toutes les autres, et bien qu'il eut bravé vents et tempêtes, cette fois, l'ennemi était à bord, très bien caché.
Il prit la parole avec force et détermination.


"Et bien et bien, qu'avons nous là ? Le gars Mogweed se présente en tant que commandant ? C'est pas un mauvais choix ! Je n'ai jamais navigué avec lui, mais il ne m'inspire rien de malhonnête. M'enfin, pas trop de précipitation, il est certain que quelqu'un d'autre va se présenter, après tout c'est normal ! Mais sachez que ce ne sera pas moi ; diriger l'équipage est bien plus complexe qu'il n'y parait et j'aime à être intelligemment mené. Alors, je vous écoute !"
osawa était probablement la seule femme du navire mais ça n'avait apparemment pas l'air de la déranger. C'était une femme forte et redoutée : ce n'était pas une matelote d'eau douce, elle avait vécu en mer toute sa vie après avoir quitté ses parents lorsqu'elle n'était qu'une petite fille.
Maintenant, ce n'était plus une gamine, elle avait récemment eu 54 ans mais elle avait gardé ça pour elle car tout le monde la pensait plus jeune, beaucoup plus jeune. C'était une personne très secrète mais qui cachait beaucoup d'ambitions, elle espérait un jour devenir capitaine du navire, bien que c'était une femme.
Enfin, aujourd'hui il fallait élire le capitaine et elle souhaitait pouvoir l'être une fois dans sa vie, comme tous les pirates s'étaient rassemblés, elle fit de même et prit la parole :

"Gnnnn.
Bon. Faut mettre quelqu'un aux commandes ? C'ça ? Sérieux, j'm'en fous moi, enfin, j'm'en fous pas mais c'est pas très spectaculaire.
Vas-y, j'hésite déjà ! Séco ou Edel ? L'un, j'ai l'impression qu'il veut s'présenter mais le dit pas clairement, l'autre, il a l'air un peu trop confiant... Raah ! J'vais faire quoi ? Allez, va pour Edel, ça m'a l'air d'être un type réglo, et s'il se fait effectivement confiance, j'vais lui faire confiance !"
Matelot cagneux, ratatiné et buriné par des années en mer, Chealar approchait à petits pas - il ne pouvait certes plus manier les cordages ou avancer sur le pont aussi bien qu'avant, mais il était une mine de connaissances, guidant jeunes mousse et capitaine de ses avisés conseils.

Il prit la parole - sa voix était bien la seule partie de son corps qui n'avait pas souffert des années: râpeuse et rauque, il savait la moduler pour la aire résonner auprès de tout un équipage aussi bien que pour susurrer quelque stratagème au décideur en titre du bateau. D'ailleurs, peut-être était-ce enfin sa chance de ne plus élaborer de plan dans l'ombre en laissant tout le prestige à un autre.


"Mes amis, il nous faut nous serrer les coudes pour vaincre cette menace... et pourtant, il nous faut nous méfier de tous, car qui sait lequel est un pirate, prêt à nous égorger pour nous voler notre précieuse cargaison? Nous ne pouvons guère être sûr que de nous-mêmes...

Je sais qui je suis et ce que je peux faire - me proclamer innocent ne pourra guère vous convaincre et néanmoins, c'est l'argument majeur que j'ai à vous offrir pour que vous souteniez ma candidature. Mon innocence, et bien sûr, la somme de connaissances que j'ai accumulées sur la navigation en général et sur la navigation en ces eaux.

Ne pouvant décemment voter pour moi-même, je propose Séco."
Luto est d"origine Asiatique, de couleur pale à la base mais avec les voyages sur la mer et le soleil sa peau est devenue un peu plus mate et bronzée.
Il est de moyenne taille et d'assez bon gabarit, il tient bien l'alcool et autres drogues venant de l'est.

Il connait l'ocean pacifique et l'ocean Indien par coeur. Il a aussi étudié l'océan atlantique et les Baraïdes pour mieu préparé ce voyage.

A la vue des 4 cadavres, il ne put s'empecher de vomir par dessus bord puis il dit :

(avec son accent et aussi car il parle pas francais à la base, il appuie tres fort sur les consonnes)

C'est dégueulasse !

Je pense qu'un bon cartographe qui connait les oceans par coeur peut etre un bon capitaine ! Je me présente donc pour le poste de capitaine !
Votez pour Luto Zengiyama!

Faut nettoyer tout ca ! Ya pas un esclavep our ca? Berk !
Et faut aussi faire un choix, on accelere la cadence pour arriver sur terre le plus vite ou on continue au rythme de croisière? Le trajet est pret mais on peut toujours changer.
Snire était un marin de longue date sur le Sbarreau. Tout le monde le connaissait mais peu le respectait. En effet, il avait sauvé la vie de l'ex-capitaine à maintes reprises et cela l'exemptait de tâches ingrates.
Il était - comme à son habitude - adossé au mât, en train de siffloter un air peu mélodieux quand, par un jour nuageux, 4 cadavres avaient été découver. Il fallait pour l'instant nommer un capitaine, et un qui lui laisserait ses anciens privilèges.
Il gémit ces paroles alors que sa bouteille descendait à une vitesse affolante :


- Moi je vote pour l'gars qui m'laisse mes pi-prili-piv-privilèges ! dit-il avec effort, avant de faire chuter le niveau de la bouteille une nouvelle fois.

- Celui qui m'le pom-prm-promet, j'vote pour lui, sinon bah j'vote pour moi, hé hé !
L'attitude des membres de l'équipage n'était pas étonnante. Il ne fallait pas s'attendre à grand-chose de la part de marins, et surtout pas qu'ils prennent la situation au sérieux. Effectivement, des cadavres avaient été retrouvés en cale, mais ça ne semblait pas les contrarier plus que cela. Mogweed tenta de respirer lentement pour calmer la peur qui montait en lui. Les choses étaient pourtant claires: des assassins se cachaient parmi les autres marins. Il n'avait pas particulièrement confiance en qui que ce soit sur le navire, mais il fallait se rendre à l'évidence: ses chances de devenir le prochain commandant étaient aussi rares qu'une hygiène décente sur ce bateau. Il fallait donc se rabattre sur le "meilleur" choix...

"Hum, je...euh...je pense que Edel peut être un commandant hum...plutôt efficace. Il a l'air d'avoir l'expérience de son côté, nous devrions tous en profiter..."

Mogweed avait quant à lui une certaine expérience pour discourir devant des clients potentiels, ou encore des commerçants à berner. Mais, sur le navire, il se sentait assez démuni face à de pareils lascars.
Von Trear était un matelot d'origine russe, et on le devinait à sa fidèle bouteille de vodka accrochée à sa ceinture, bien qu'il ne soit pas non plus alcoolique. Brun, de petite taille, et doté d'un nez assez gros pour qu'il ne l'aime pas, Von Trear était susceptible, du moins sur ces sujets-ci. Il se promenait souvent avec son animal de compagnie, seul être vivant en qui il accordait une pleine confiance, un rat, qu'il avait fièrement appelé Chaussette, par les poils blancs de ses pattes, contrastant avec le noir de son pelage.

"Y nous faut un capitaine pour diriger l'rafiot ? Comptez pas sur moi, la vie m'a appris que les hauts placés chutaient toujours de plus haut. Si j'devais désigner quelqu'un pour ça, qui m'semble avoir les épaules, ce s'rait...

Pendant un moment, il jaugea chaque marin qui l'accompagnait, et se rendait compte qu'il ne les connaissait pas assez. Chacun pourrait être un pirate, tout comme un honnête mat'lot. Puis, vivement, il désigna quelqu'un du doigt.


Toi, Seco !"
Une ceinture peu serrée, Un pantalon délavée et un uniforme de marin, voila la tenue de Cerbardus, Marin depuis quelques années déjà, mais vu son jeune age, c'était d"ja pas mal . Cerbardus frisait la vingtaine, il avait des cheveux long, légèrement ondulés et il passait son temps a se recoiffer, laissant étinceler sa mèche blonde au soleil. Il était très jeune, plutôt pas mal, mais maitrisait aussi l'art du combat, le seul qu'il sache maitriser d'ailleurs, il était relativement puissant et donc respecté suffisamment pour ne pas être traité comme un esclave.
Il était pensif, regardait l'équipage, plus particulièrement Séco. Un bon gars, qui paraissait solide et en forme.


- Allez Séco ! Dirige nous c'bateau !
Garren était un marin maigre et âgé. Le dos voûté par l'effort, il passait sa main dans sa barbiche en écoutant ceux qui voulaient succéder au commandant. Il circulait sur le pont, la démarche boiteuse et l'air soucieux.

- M'oué, avec vos mines, on me dirait que vous avez égorgé vot'mère pour un bon rhum que ça m'étonnerait pas.
Le seul prétendant qu'à une bouille d'honnête homme ici c'est encore Luto. Mais j'sais que je vais pas tarder à repérer les bonnes gens des roublards et là...

Il désigne la mer d'un hochement de tête.
Puis il sourit :


- En attendant je propose qu'on prenne la part de bouffes des macabés, j'ai la dalle... Qui en est ?
"Bon eh bien, vu que Mogweed se désiste, je décide de voter pour Edel ! C'est le seul qui m'a convaincu de son expérience rapidement. Espérons qu'il nous sauvera de cette crise... "
Riant de toute sa mâchoire édenté, Chealar s'esclaffa:
"Ah, je suis encore en vie! Le vieux loup de mer ne se laissera pas faire comme ça! Allez, qui qui commence la ronde des accusations, de la mauvaise foi et des attaques personnelles?"
osawa n'arrivait pas à fermer l'oeil... et si les pirates avaient voulu l'égorger ? Elle préférait rester éveillée au cas où ils arriveraient par surprise dans sa petite chambre qui n'était ni spacieuse ni accueillante. Elle finit par s'endormir.
Quelques minutes plus tard, elle avait encore toute sa tête et ça la rassurait... pour cette nuit là.
Elle se dirigea donc d'un pas boiteux vers la cale du bateau pour voir si les autres étaient déjà présents.
Elle, qui était d'une nature peu bavarde, s'écria :

"Fiouf, aucun mort !
Argh, j'ai pas hâte que les autres arrivent... ça va être un carnage, j'espère que nous n'allons pas tout de suite être confrontés à des accusations, ça promet d'être fade et inintéressant, on va encore s'ennuyer.
J'aime pas les accusations, moi... ça mène toujours à des catas pour parfois rien.
Enfin, si par miracle on trouve une de ces conneries de pirates, ça sera déjà ça d'gagné, hein !"
Ho ! aucuns morts c'est super !

Dites vous bien que si ces pirates me tuent, c'est qu'ils connaissent encore mieu les océans que moi !
Pour le moment ils ne sont pas tres efficace, dur de faire des accusations comme ca mais c'est notre devoir.

Je vais devoir méditer la dessus !
Von Trear, bien qu'ayant presque la trentaine, paraissait beaucoup plus vieux, d'autant plus par l'inquiétude de se faire tuer cette nuit...

"S'rait-y qui z'auraient eu peur ? M'étonnerait. D'façon, y z'ont pas beaucoup d'endroit où aller ! disait-il en montrant l'océan du bras. M'est avis qu'les pirates voudraient se débarrasser de nous vite fait, bien fait. M'étonne qu'y z'aient tué personne c'te nuit, sauf si on nous a aidé."
Edel sort de sa nouvelle cabine, le teint pâle.

Que le grand cric me croque, on me r'prendra pas à dormir là d'dans, c'est un coup à recevoir la visite d'un fantôme...!


Il crache sa chique dans l'océan.

Bon, ouvrez un tonneau d' rhum et que chacun s'verse un litre ou deux dans l'gosier, un marin sobre c'est louche, et y a la planche pour ceux qu'aiment ben l'eau!


Il porte une bouteille à ses lèvres pour donner l'exemple, s'essuie la bouche dégoulinante et poursuit après avoir regardé Osawa:

ça m'fait penser à c't'histoire qu'j'ai vécu sur l'Bartaba. L'capitaine avait invité au bord d'notre rafiot une périprapethisienne... une praretitatienne.... Morbleu!!! J'vais pas vous balancer des mots compliqués les mathurins : une catin, une fille de joie, une diablesse! Vous voyez l'tableau!


A Snire, en apparté :

T'expliquera aux mômes, le p'tit Mogweed j'ai l'impression qu'il sort des jupons d'sa mère!


Il reprend:

V'la donc le capitaine qui nous ramène sa donzelle, et comme chacun sait : femme à bord, malheur à nous! V'la t'y pas qu'on est sur les eaux d'puis deux jours que la tempête nous tombe sur le coin du nez, qu'l'alcool passe par d'sus bord et qu'un moussaillon s'pend au mât en voulant jouer avec un noeud coulant!

Alors l'équipage y s'rassemble pour d'mander au capitaine d'jeter la femelle par dessus bord et calmer la mer de l'outrage qu'il lui a fait! L'bonhomme il veut pas, il nous fait un p'tit discours genre l'est de la haute société et nous dit qu'faut pas en parler, qu'on est qu'une bande de superstitieux, qu'ça va partir en querelles de soudards etc!

L'équipage il est d'accord, il fait confiance à son cap'taine. Il va se coucher et lendemain nouveau malheur : la foudre tombe sur un fier matelot un peu simplet! On en r'trouve que les cendres! Alors nous on va revoir l'cap'taine et on lui r'dit d'balancer la femme à la flotte! Et il nous redonne de son préchi-précha ! "ça va être ennuyeux qu'il dit, si on continue à se disputer comme ça! On va rien faire du tout tant qu'on a pas d'preuve qui nous tombe du ciel!"


Edel fait une pause qui se veut dramatique, et poursuit :

Ben il avait pas tôt fait de nous sortir son boniment qu'une tentacule de Kraken est sorti d'l'océan et l'a emporté! J'peux vous dire qu'on a pas attendu deux secondes d'plus : la bonne femme y est passée, avec sa malle et ses bijoux!

Pas d'femme à bord, c'est la morale de c't'histoire! Elles sont fourbes et vicieuses, détournent les marins d'leur tâche et la Mer nous puni d'les garder trop longtemps!!


Il se tourne alors vers Osawa pour conclure son discours :

Chais pas c'que t'as fait pour que l'capitaine accepte que tu montes a bord, Bougresse, mais en c'qui m'concerne ton voyage s'arrête là! (Puis d'une voix exagérément doucereuse) Et pis on voudrait pas t'ennuyer de not' conversation pendant qu'on cherchera du flibustier pour nourrir les requins....
Plancton entendait le nouveau capitaine beugler comme un ours, y'a pas de doutes, c'était bien un marin. Il était outré parce ce qu'il racontait.

"Alors mon bon gars, c'est comme ça qu'on remercie ceux qui ont voté pour toi ? Je crois que tu prends un peu trop la grosse tête soudainement ! C'est quoi ce sexisme simplet ? J'va dire un truc, j'ai d'jà navigué avec un tas de femmes, et jamais je n'ai eu de mauvaises expériences..."

Plancton interrompt son discours pour boire un coup de rhum offert gracieusement par le Edel. Il avait goût d'amertume.

"C'pas que j'aime que j'aime pas ça, mais ton rhum m'donne un goût bizarre... L'aurais tu distribué aussi facilement pour qu'on parle ? Hé bien soit, je trouve que c'est une bonne idée, parlons ! Tu juges quelqu'un juste sur des critères simples comme le sexe ? D'accord, ça me parait bien trop rapide comme suspicion ! Alors jouons ton petit jeu ! Pourquoi dès que tu es affecté à ton nouveau poste, accuses-tu soudainement une femme qui, ma foi, m'a pas l'air un brin malhonnête ? ... Tout cet empressement m'étonne, Edel !"
On cherche des pirates ici ! Pas les tire-au-flanc, eux, plus y en a, moins t'as de chance de te réveiller les tripes à l'air.

On a pas beaucoup d'indices, mais j'ai senti de la complicité dans certains votes et j'aimerais en savoir le coeur net, je propose qu'on s'occupe de Mogweed.
Quand je suis arrivé sur ce bateau, j'ai été surpris d'y voir une femme, c'est bien la première fois que ça m'arrive. Mais bon, celle-ci n'est pas comme les autres, elle abat le travail d'un homme sans tortiller du popotin, et vu son âge, son expérience et sa dégaine (sauf vot' respect, m'dame), elle a plus grand chose à redouter d'une bande de matelots comme nous. J'trouve rien à redire à sa présence pour ma part, c'est inhabituel, m'enfin, j'en ai vu d'autres.

Séco but une goulée de rhum, et aussitôt sa voix trouva une tessiture plus conforme à son allure. Une voix grave et profonde, un ténor en puissance. Cela le surprit lui-même.

Hm, rude bonne idée c'te distribution de tord-boyaux pour nous délier les langues, cap'tain. Mais c'est pas comme ça que le travail va se faire.

C'est sûr que si cette nuit on a échappé à la perte d'un des nôtres, c'est qu'on a été aidé.
Y'a d'autres aides qu'on peut recevoir, mais on est encore tous suspicieux les uns des autres, ça aide pas.

Sa voix retrouvait peu à peu son timbre de pucelle effarouchée. Reposant là son godet, Séco repartit à ses cordages, mais pas trop loin, pour continuer à suivre les discussions.
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