Salut, humain.
Non, je ne suis pas un avatar de Suicidons revenu malgré son annonce de départ, je me suis juste permis de lui voler cette ouverture. En vrai, je suis ...
Je suis le ténébreux, _ le veuf, _ l'inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie:
Ma seule étoile est morte, _ et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Gérard de Nerval, les Chimères. Amusant d'ailleurs que ce petit recueil soit vendu avec les "Filles du feu". Humour noir, quand tu nous tiens.
Donc les sensations. Vaste sujet en fait. Ce qu'on ressent nous fait agir, nous motive ou démotive. On est plus ou moins sensible à certaines choses. On s'en rappelle plus ou moins bien. Souvenirs des sensations, des ressentis et des moments agréables, plus ou moins flous selon la mémoire. Consommation de produits pour se sentir bien ou pour se sentir différent, mieux, en paix (si la paix existe quelque part, évidemment). Je suis verbeux, je m'en excuse d'avance.
Pour ma part, j'aimerais fortement ne plus ressentir. Rester sur la logique implacable des machines sans s'embourber dans des marais de relations plus ou moins franches. Ne pas avoir d'espoirs ou de désespoirs incongrus. Bref, ne plus rien ressentir. Le pied d'un certain côté (du mien, je comprends que tout le monde ne soit pas d'accord).
Parce qu'une grande partie de ce que nous faisons repose sur des sensations souvent faussées. Pourquoi détester tel ou aimer tel autre quand on les connait à peine ? Sans ressenti, sans sentiments, il resterait la logique et un strict jeu de gagnant/perdant, limite préférable. Si on pouvait supprimer d'un coup toutes les sensations et les sentiments, l'homme gagnerait en contrôle et en maîtrise.
Ou alors ressentir moins fort. En très atténuer. Plus de cacophonie extérieure, juste à faire un effort pour capter le bruit voulu. Plus de néons, juste des minuscules nuances. Plus d'amour fou, juste des contrats établis, clairs dès le début (tant de fellations par mois contre tant d'autres trucs en échange). Bref, je plane.
Parce que on finit par s'attacher à des gens, apprécier leur présence, vouloir sans doute aller un peu plus loin avec eux, commencer à leur ouvrir certaines portes et à leur dire certains secrets.
Jusqu'à ce qu'ils partent. Ils partent toujours. Et, à la n ième fille qui sort un prétexte relativement bidon pour te plaquer, tu finis par comprendre que ce n'est pas pour toi ce genre de choses et qu'il faudrait que tu arrêtes définitivement d'y penser.
Lecteur, je sens d'un coup ton attention attiré vers un my-life que tu juge croustillant. C'est un peu le contraire en fait. C'est le mec qui est largué au bout du deuxième jour de la relation parce que "ca peut pas marcher". Logiquement, il s'étonne un peu. Et là, c'est le couperet: "je n'ai pas envie de te faire souffrir". Drôle non. Surtout drôle quand la relation vient de commencer et que cela, elle aurait pu le dire avant. Oui, juste avant de te laisser des bons souvenirs et de te faire espérer à un peu plus.
Résumé
la 5ème fois qu'on se fait largueur quelque jour aorès le début, a on vraiment envie de reprendre une existence normale?
Résumé du résumer: allez vous faire foufre?
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