En dehors des délires sur les banlieues, le fait est que quelque chose ne va pas dans ces banlieues.
On a des jeunes sans éducation, sans boulot et peut-être sans avenir vu ce qu'on leur propose ou plutôt ce que l'on ne leur propose pas.
Alors tout n'est pas blanc ou noir, on peut pas imaginer bosser normalement quand on pense que le summum de la réussite c'est tony Montana mais en même temps, y'a aussi (et je pense une large majorité) qui voudrait juste s'intégrer, bosser, consommer, bref, vivre normalement sans être en galère constante.
Bien sûr, on ne règle pas les problèmes en saccageant une bibliothèque (vaut mieux lire les livres que les brûler) mais comme l'a dit une proche des victimes (je cite de mémoire) : "Bien sûr, tout casser c'est pas bien mais si on le fait pas, personne ne nous écoute"
Ca fait des années qu'on promet des changements dans ces banlieues sans que rien ne change sur le fond. C'est pas un panier de basket dont ils ont besoin mais de perspectives d'avenir.
alors bien sûr, on pourrait généraliser sur le gars en survet chargé au bedo qui ne sait pas lire et qui joue au bling bling tendance gangsta east coast avec son gros accent pourri mais c'est pas plus con que de rester prostré chez soi devant son pc comme un nolife parce qu'après tout, les deux sont des nolife et ça ne risque pas de s'arranger. C'est juste la vitrine qui change.
Démarrer pauvre, pas BBR (bleu, blanc, rouge, blanc surtout en fait) à apprendre dans des écoles pourries et savoir que l'université, c'est pas possible, ça ne laisse pas beaucoup de choix de carrière surtout dans un pays dans lequel le chômage baisse parait-il mais dans lequel le nombre de pauvres augmente.
C'est bête à dire mais ça s'est souvent vu : quand on chope des jeunes qui font un peu le con et qu'on les fait bosser (qu'on les integre avec un vrai salaire toussa), ils n'ont plus le temps ni l'envie de faire le con ensuite. Mais quand aujourd'hui ressemble à hier et sera exactement comme demain, c'est à dire sans changement, sans opportunité, oui, il semble logique de se considérer comme en marge d'un système auquel on n'appartient apparemment pas. Le coup des zones franches dans lesquelles pas un seul mec du coin y bosse, c'est quand même assez fort.
Ca excuse les saccages ? Non, ça explique en partie seulement.
Moi ce qui me fait le plus flipper c'est d'imaginer l'avenir de ces jeunes. que vont-ils devenir, que vont-ils faire ? Si on leur refuse l'intégration, évidemment qu'ils vont se marginaliser davantage mais comment,, vers quoi ?
C'est pas la peine d'y envoyer des CRS pour leur foutre sur la gueule, ça ne changera rien à leur situation et il faut reconnaitre qu'en dehors des effets d'annonce, ben leur situation ne s'est pas améliorée au contraire.
En même temps, rien à foutre des gens des banlieues, ils ne votent pas.
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