JOLT avait oublié (oui...) de faire signer une NDA aux CSR (les francophones en tout cas, pour les autres aucune idée) après avoir repris le rôle de MDO. Ils ont sorti un texte extrêmement contraignant fin août 2005, qui est signé depuis par tous les CSR.
Ce texte étend la non-divulgation d'informations confidentielles à un an après l'arrêt de la collaboration, et constitue une reconnaissance a priori et unilatérale de responsabilité en cas de préjudice commercial pouvant être imputé (sur décision de JOLT) au bénévole du fait de "dénigrement". Il interdit également au bénévole d'être salarié d'une entreprise concurrente de JOLT plusieurs mois après le contrat.
Bref, c'est un copier-coller de clause de non-concurrence et de confidentialité d'un contrat de travail britannique.
Il n'y a pas besoin d'être grand clerc pour comprendre qu'il s'agit, dans l'esprit de JOLT, d'une couverture juridique vis-à-vis de son client (Nevrax) : JOLT est chargé d'assurer une prestation selon un cahier des charges, et celui-ci inclut (je suppose) la confidentialité ; en cas de soucis financiers côté client, un avocat un peu malin pourrait utiliser des CSR indélicats pour remettre en cause la prestation tout entière...et refuser de payer, ou tout au moins gagner du temps.
Dans ce contexte, n'importe quel avis tranché, dont on peut dire qu'il tire sa crédibilité de l'emploi du bénévole par JOLT, représente une menace bien réelle, qu'il faut éviter à tout prix. Avec des salariés c'est vite réglé, mais avec des bénévoles (qui n'existent pas juridiquement), il faut biaiser. Ce n'est pas leur emploi qu'ils risquent, mais simplement le fait de devenir "tricards" auprès du CS, et on leur met la pression morale pour bien leur faire comprendre que ce serait "mal pour l'équipe", ou "mauvais pour Ryzom" de dire ceci ou cela, même si ce ceci ou cela est en soi désastreux pour l'équipe et le jeu.
Résultat : les CSR parlent, mais sous leur nom de joueur, et évitent soigneusement tout sujet trop "chaud", de peur de se faire virer, ou mieux : "éteignent" les sujets trop chauds pour bien montrer qu'ils sont "utiles", et garder leur place. Pour certains d'entre eux, être CSR est souvent le dernier truc qui les motive vraiment sur Ryzom, donc perdre ce statut, ou ne plus avoir "son mot à dire", ne plus pouvoir "arranger le coup" pour sa guilde ou ses potes, ou les joueurs en général, est un risque qui ne vaut pas le coup d'être pris. Au pire, ils finissent par piquer une gueulante en interne et à se faire virer (c'est le cas de deux responsables de l'animation ces derniers mois, Xocin et Ciryatan), ou par démissionner sans faire de bruit (j'en rencontre régulièrement, qui me disent "oui, j'étais CSR avec toi, mais je suis parti quand j'ai appris que....")
Concernant la triche, elle a toujours été anecdotique chez les CSR, mais elle prend bien évidemment un caractère plus grave quand elle émane de "l'autorité" : il suffit d'une vache folle pour rendre suspect tout le troupeau, surtout s'il est anonyme. Et pas besoin de chercher bien loin : le guide de base a accès aux tickets, donc aux descriptions de bug exploits. J'ai connu une Senior Guide (qui ne joue plus) qui m'avouait fièrement en utiliser un maximum avec son perso.
Bref, les effets "classiques" d'un staff de bénévoles anonymes, qu'on transforme parce qu'on ne peut pas faire autrement en "salariés gratuits". Sans salaire, le seul moyen de "contrôle" est la pression : j'ai vu comme ça un SG se faire engueuler parce qu'avec ses amis il avait créé une "Alliance Kamiste", et que Nevrax envisageait à l'époque d'en faire une aussi. Son "rôle de CSR" était donc d'inciter ses potes à aller dans l'alliance "officielle", et de ne surtout pas créer de groupe concurrent. Ce CSR a failli être viré pour ça. Et de toute façon, s'il s'était exprimé en public là-dessus, qu'aurait-on dit ? C'est simple : que c'était un "ex-CSR aigri, ayant eu des problèmes relationnels avec le chef", voire qu'il "utilisait ses connaissances de CSR pour favoriser son groupe de potes", et c'était réglé.
Il n'a pas pris ce risque, et a réussi à trouver un arrangement pour rester CSR, en "montrant patte blanche", on va dire. La dernière fois que je l'ai rencontré IG, il tentait lourdement de me faire "avouer" en tell avec un compte joueur qu'il pensait que je ne connaissais pas que "tout ce que j'écrivais, c'était pour me venger de Nevrax" (sic). Donc je ne parlerais pas de conspiration, mais simplement de convergence d'intérêts : Untel a parfois intérêt, pour se faire bien voir, à chercher à faire le malin pour noyer le poisson, pourrir les discussions qui pourraient fâcher, piéger et faire se contredire les "opposants", etc....Réflexe humain bien pénible, mais qu'on retrouve dans n'importe quel milieu professionnel, qu'il soit salarié ou non, du moment qu'il a une hiérarchie et que cette hiérarchie est sensible à la flatterie et aux renvois d'ascenseurs croisés.
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