On parle de déprime ou de dépression ?
Ah l'ignoble dépressif. Celui qui porte en son sein la maladie incompréhensible pour celui qui ne l'a jamais traversé. Celui qui semble geindre, s'abandonner, se laisser aller dans la facilité. On le secoue par les épaules, bien tendrement au début. Les mois passent et l'état ne change pas, voir même se dégrade encore un peu..
Mais bordel de dieu tu vas secouer tes miches petit con ! Tu vas redevenir drôle et créatif comme avant ? Tu vas stopper de suite de te regarder le nombril et de geindre sans discontinuer, sans raisons.
Parce que oui, tu me fous la gerbe, tu me ruines le moral, tu me fais honte, pitié. Et surtout tu me fais peur avec ton mal être. Tu baves lorsque je viens chez toi, las, mou comme un vieux chiffon, la bouche pleine de cachetons et l'oeil injecté. Comme il est facile de me le communiquer.. Je ferais quoi si j'étais contaminé ? Fuite, prendre la fuite. Tourner le dos, oublier.
Se protéger soi-même.
Plus on tente de te secouer les épaules, de te culpabiliser sur ton état, de te faire sentir que la solution est en toi.
Ta faute.
Plus tu te heurtes à ton incapacité de rebondir, de sortir la tête de l'eau.
"Prendre du plaisir dans les petites choses.
Te faire violence.
Relativiser tes maux MON GARS!"
Ton cul est en inox et ton esprit papier.
Si mon avis est le suivant, que je vois les choses ainsi, que je regarde ta maladie comme un caprice, je ne peux rien t'apporter de bien..
Petit imbécile, je vais te faire plus de mal que de tour de magie.
Je vais regarder de loin ton agonie et te rediriger, redigérer vers des professionnels de l'allaitement, position foetus et mamelles suintant de comprimés fourrées dans ta bouche de feignant.
Tu vas comprendre quand que tu crèves pas de faim dans un pays sous-développés, que ta mère ne se meurt pas d'un cancer du colon, que les colons eux mêmes ont plus de raison que toi de geindre ?!
Honte sur toi, tu salis la souche Humaine qui lutte et avance à ta droite, à ta gauche.
Plus je suis près de toi et plus je me trouve moi-même couvert de tâches de gras. Tu me baves dessus, tu refuses de prendre du plaisir, tu..
Tu es la sous-race de notre population.
Le plus amusant n'est-il pas de constater que les malades ne demandent pourtant pas qu'on les aide ? N'est-il pas hilarant de remarquer qu'ils savent d'avance que peu de gens peuvent leur apporter de l'aide et, en conséquence, se taisent ?
Tu tombes sur le bord de la route. Un gars s'approche pour t'aider à te relever.
Hoo hissee..
Hoo hissEuh..
Le gars n'arrive à rien, tu le savais, tu le regardes d'en bas les yeux tendres.
"Putain mais qu'elle idée de tomber !
T'es tellement lourd que je n'arrive pas à t'aider.
Ta position est tellement maladroite que je n'ai pas de prises.
J'ai essayé de t'aider, hein ! Tu leur diras à tous.
Mais t'es trop lourd et trop mal tombé, ta faute si j'arrive à rien."
C'est ça, tu leur diras.