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Allez, c'est (enfin) repartis.
Hoo, te revoilà ? Je pensais ne plus te revoir après une si longue absence. Allons, hâte toi de prendre place, il me tarde de te narrer la suite de notre tragique histoire.
Caledor le Conquérant avait été pour nous un grand souverain, sage et fin stratège, tout en étant implacable avec ses ennemis et l’une des plus fines lames du royaume. Sa perte causa un grand chagrin aux nôtres et, ironiquement quand l’on connaît ce qui se passera ensuite, même le Haut Roi des nains adressa ses condoléances les plus sincères au peuple elfique.
Mais notre glorieux peuple était bien loin d’être démunis ! Notre réseau de forteresse était imprenable et biens garnis en fières guerriers, et notre flotte avait la maîtrise total des océans.
Afin d’éviter tout problème, les effectifs de la Garde Phénix furent doublées et un groupe de hauts mages, avec Fhyrathel à leur tête, s’assura qu’aucun maléfice ne permettrait une incursion dans le concile sacré.
Pourtant, tout ceci fut vain…
Tu le sais sans doute, notre peuple se délecte des subtilités de la politique, parfois au dépends de nombreuses vies. Et le choix que firent les princes cette année là n’aurait pût être mieux pour les plans sordides de Malekith. Désireux de garder une certaine continuité, ils élurent le fils du Conquérant, qui devint Roi Phénix sous le nom de Caledor le Second, dis aussi le Guerrier. Fière, orgueilleux, hautain, suffisant, il n’égalait son père que sur un point : le maniement des armes.
Je me dois cependant de concéder au conseil que le maintient du sang des Caledor sur le trône permis aux nôtres de rester soudés en ces temps troublés, et de poursuivre les fabuleuses visions du père au travers de son fils.
Tiranoc, même si elle ne retrouva jamais sa splendeur d’antan, put se reconstruire. Son régent, le Prince Kelard’hin, était célèbre pour être parvenus à sauver les troupeaux de majestueux coursiers des griffes des Druchii. Il devient encore plus estimé par sa détermination à rebâtir les antiques cités, et à porter secours aux survivants de Nagaryth.
Serathyle Vif-brise, devint lui aussi un grand nom de son époque tout comme son navire, « le Sombre Wyrm ». Ce fut lui qui entrepris de reprendre le contacte avec les colonies les plus éloignées, et qui parvint à se débarrasser de nombres d’espions et d’agitateurs placé par nos cousins dégénérés.
Nous savons que les nains eurent grandes peines à saisir l’ampleur du conflit qui avait séparé notre race. Chez ces petits êtres têtus, le fait de briser un serment d’allégeance n’est simplement pas envisageable. Ils ne purent saisir l’ampleur de la trahison de Malekith, encore connus chez eux pour ses qualités d’ancien ambassadeur. Cette… candeur, leur coûtera fort chère, hélas.
Tandis que nos deux peuples connurent deux siècles de prospérités, le Roi Sorcier lui, ourdit une machination sordide qui fonctionnera au-delà de ses espérances.
Il envoya plusieurs assassins et espions explorer les tunnels secrets des nains, qu’on lui avait fait visiter jadis. Déguisé aux couleurs du Roi Phénix, ces maudits traîtres attaquèrent et pillèrent de nombreuses caravanes, faisant moult victimes parmi le peuple des montagnes.
Le Haut Roi Gotrek Briseur d’Etoile fut très surpris d’apprendre ces actes à l’encontre de son peuple, et exigea de Caledor que les coupables lui soient livrés, et les marchandises remboursés.
Dans sa vanité, Caledor répondis que jamais les Roi Phénix ne se soumettaient aux exigences, ils n’accédaient qu’aux suppliques.
Devant un tel manque de tact, et une suggestion aussi offensante pour le fier peuple des nains, Gotrek fut outré. Sa réponse fut cinglante : Un nain ne suppliait ni elfe ni dieu, et il exigeait en dédommagement de l’insulte prononcé à son encontre le double du prix des marchandises volés.
Notre Roi, sans doute par méconnaissance, commis alors ce qui sera impardonnable pour les nains : il rasa la barbe de l’ambassadeur et le renvoya chez lui. De là vient le nom de cette guerre tragique.
Gotrek était furieux. Devant la honte qu’il éprouva l’ambassadeur prononça le serment des tueurs, et le Haut Roi jura devant son peuple qu’il ferait de même si il ne parvenait pas à faire payer cette dette aux elfes, que ce soit en or ou en vie elfiques…
Le peuple nain, effrayé à l’idée que son roi puisse subir pareil destin, se prépara au pire…
Tandis que la situation s’envenimait, les espions de Malekith continuèrent à semer le trouble et la discorde, attisant les haines et les rancœurs. C’est dans ce contexte qu’une grande armée de nain fit route vers la cité elfique de Tor Alessi dans le but de récupérer leur dû…
Quand le Roi Phénix ouï cela, il se senti outré, insulté dans son honneur. Sans écouter ses conseillers, qui prônaient la prudence et l’apaisement, il rassembla ses armées et fit route vers le vieux continent pour porter secoure à la cité assiégée.
Du haut de la plus majestueuse tour de Lothern, on raconte que se tenait alors le sage Senlhyr, Sénéchal de la cour et devin de grand renom, contemplant la flotte de guerre qui s’éloignait. Ce jour là, il énonça une prophétie dont jamais Caledor ne pris garde. Une prophétie prédisant que chaque guerrier quittant ainsi Ulthuan serait bientôt remplacé par un ancien frère, guettant son tour dans les ténèbres. Ce jour là, le sénéchal versa une unique larme de sang, et se retira pour ne plus jamais prononcer une parole.
Ce conflit dura plusieurs siècles, connaissant des périodes de paix instables et d’autres d’affrontements incessants. Je pourrais de parler durant des jours entiers de tous les héros qui prirent par à ce conflits, cependant je me limiterait à deux d’entre eux. Le seigneur Salendor de Tor Achare et Brok poing de fer, que nous nommions Arhain-Tosaith, « l’ombre sortie de la terre ».
Il te faut comprendre que la surprise des nains fut sans limites quand ils virent arriver les renforts de Caledor. Depuis plusieurs siècles ils ne connaissaient plus que nos frères des colonies, et ne s’attendaient pas à cette impressionnante armée de vétérans. Nos légions de fantassins, coordonnés dans un ordre parfait, porteur de nos plus fines armures d’Ithilmar étaient épaulées par des colonnes de chevaliers aux montures furieuses. Nos mages apportaient avec eux une puissance et des artefacts que les nains eurent de grandes peines à contrer, et les cieux étaient emplis de furieux dragons et de fier prince de Caledor.
Mais les nains sont un peuple qui jamais ne pourra admettre une erreur de jugement. Leur seule réponse fut de lever des troupes dans toutes les forteresses pour nous faire face.
De Karak Azgul parti un fort contingent, composé principalement de mineurs. Les ayant repérés nos forces leurs tendirent une embuscade avec succès. Cependant que nous pensions la victoire acquise, un mineur particulièrement obtus et colérique contre-attaqua furieusement, entraînant ses camarades avec lui et parvenant ainsi à repousser les nôtres qui, surpris, décidèrent de revenir le lendemain les achever.
C’était sans compter sur les capacités de ce mineur, Brok poing de fer. Ce dernier avait une connaissance parfaite des réseaux souterrains, et il parvins à trouver le camp de nos frères durant leurs sommeil. En conjuguant éboulement et attaque éclair, lui et ses compagnons remportèrent une cruel victoire sur notre peuple cette nuit là.
Brok fut alors nommé général, et sa renommé ne cessa de croître. Il volait de victoire en victoire, ses troupes étant pour nous insaisissable, un comble pour une race si lourdaude face à nous !! Sa capacité à surgir à l’arrière de nos armées et à tendre des embuscades devint légendaire.
Mais les héros ne rentre bien souvent dans la légende que quand ils rencontrent une personne capable de leur tenir tête.
La guerre faisait rage depuis un certain temps quand une importante bataille opposa les forces de Caledor à Snorri le Manchot, fils du Haut Roi.
Tandis que les généraux s’affrontaient en combat singulier, les forces de Brok surgirent des tunnels pour faire face à une troupe discipliné et parfaitement prête au combat. A notre tête se trouvait le très jeune Salendor, un commandant autant versé dans l’art du combat que celui de la magie, mais bien plus, un tacticien si brillant qu’on lui prêta même des dons de clairvoyance. C’était un chef d’une grande prestance, avec un sang-froid d’acier. Nous étions fière de servir sous ses ordres. Il avait parfaitement prédit l’attaque de Brok et parvint ainsi à la contrer avec aisance. Fou de rage, le chef nain se jeta sur notre Seigneur, pour le premier de ce qui serra une suite sans fin de duel.
Brok était munis des meilleures runes de protection de son peuple, et sa pioche anéantissait toute objet magique chez ses adversaires. Mais, de toute ma longue vie, je n’ai jamais vu d’elfes plus agiles que le seigneur Salendor. Il n’avait aucun artefact, son agilité, ses talents de mages, et ses sens de tacticiens lui suffisaient.
Quand finalement ils se séparèrent, nous apprîmes avec satisfaction que Caledor avait vaincu le fils du Haut Roi, qui avait périt sous sa lame. Fier de sa victoire, il annonça à l’ost qu’il rentrait en Ulthuan pour la saison de la chasse, et que c’est son frère, Imladrik, qui prendrait le commandement.
Nos troupes furent affectées à la défense d’Athel Maraya. Et c’est sur ce chemin qu’eut lieu la bataille de la Rivière aveugle. Tandis que nous progressions en bon ordre, notre général était troublé par la configuration des lieux. Usant de nos éclaireurs, il découvrit un habile traquenard. La plaine entière était prête à s’effondrer sur notre passage, la main de Brok était ici évidente. Le Seigneur Salendor envoya un groupe de patrouilleur ellyrien traverser la plaine au triple galop pour déclancher les éboulements. Quand les nains surgirent de leurs tunnels, arme au poing et couvert de poussière, ce fut pour se trouver face à nos arcs bandés et nos sorts incantés. Le prestige de Salendor, depuis cet instant, ne cessa plus de croître.
Durant les années qui suivirent, la haine entre ces deux tacticiens devint telle que dès lors qu’ils se retrouvaient sur le champ de bataille ils se jetaient l’un sur l’autre, poursuivant leur duel comme si plus rien au monde n’avait d’importance.
Nous connaissions parfaitement chaque régiment de son armée, tout comme eux connaissaient les nôtres. Nous étions deux armées à la terrible réputations et aux nombreuses victoire, mais jamais, non jamais, une victoire décisive ne fut prononcé entre nos deux groupes.
Voit-tu cette broche ? Elle représente Valaya, la déesse protectrice des nains. C’est le seul trophée qu’il me reste de cette époque, un souvenir de l’un des gardes de Brok que j’ai vaincu en combat singulier. Et pourtant, malgré ces siècles de guerre, jamais je n’ai haïs mes adversaires. Je garderais toujours pour ce peuple un certain respect que je n’aurais jamais pour nos cousins maléfiques…
Mais reprenons donc, mes divagations ne doivent guère t’intéresser…
La revanche de la mort de Snorri survint quand son cousin, Morgrim, parvint à abattre le seigneur Imladrik, ravivant ainsi la flamme des combats. Nul ne sais exactement combien de nobles dragon ce guerrier terrassa, mais son surnom de malheurs des elfes ne fut aucunement usurpé. Nombreux sont les guerriers qui auraient souhaités envoyer ce nain dans la tombe de ses ancêtres…
Quelques cycles plus tard eut lieu ce qui restera pour moi la bataille la plus tragique de cette guerre. Avec le Seigneur Salendor nous étions affectés à la défense de la colonie d’Athel Maraya. Nous étions en très large infériorité numérique, et le nombre de machines de guerres de nos adversaires ne laissait guère planer de doutes quand à la survie de nos murailles. Nous avons tenus trois jours et trois nuits, durant lesquelles nos dragons flambèrent nombre de machines et de guerriers imprudents. Et quand les murailles tombèrent enfin, alors que venait l’obscurité, Brok et ses troupes surgirent. Notre seigneur était prêt. Les dragons incendièrent systématiquement les bâtiments pris par les nains, tandis que nos archers et nos balistes étaient placés sur les ponts et les tours de la cité aux endroits stratégiques.
Mais le bombardement ne cessa pas pour autant. Les tirs incendiaires, les torches des nains et les flammes de nos dragons eurent tôt fait de transformer la cité en un véritable brasier. Et au cœur de ce brasier, dans les hauteurs de la cité, Salendor et Brok s’affrontaient, inconscient à nos injonctions de se mettre à l’abris.
L’endurance légendaire et l’armure runique du nain le protégeaient en parti des flammes, tandis que les sorts de notre seigneur lui permettaient de repousser la chaleur du brasier.
Cependant, nous comprîmes, nains et elfes, que la cité était perdue. Après une ultime tentative de retrouver et raisonner nos généraux, nous fumes forcé d’évacuer Athel Maraya. Ma dernière vision de ces deux adversaires acharnés et celle de deux ombres enflammés, l’une tourbillonnante et l’autre inébranlable…
Nous n’avons retrouvé nulle trace de Salendor, hélas.
Lassé de ces résultats incertains, Caledor le Guerrier revint dans le vieux monde, déterminé à achever ce conflit. Nos forces, comme celles des nains, étaient au bord de l’épuisement. Notre Roi Phénix pris alors une décision qui lui coûtera fort chère. Renvoyant ses généraux, il dirigea lui même le quatorzième siège de Tor Alessi. Dans une tactique insensée, il chargea droit dans l’infanterie d’élite des nains. C’est là qu’après une lutte acharnée il rencontra finalement son destin sous la lame du Haut Roi Gotrek, qui saisi la couronne des Rois Phénix et déclara que cette dernière mettait fin à la guerre, son honneur étant enfin réparé.
Ce vol futile n’as toujours pas été recouvré, et cela malgré nos demandes incessantes.
Pour récupérer ce symbole de notre peuple, nous étions tous prêt à mourir, et les plans d’assaut contre Karaz-a-Karak, même si ils étaient sans grands espoir de succès, furent échafaudés.
Ce combat n’eut jamais lieu. Nous comprimes enfin toute la perfidie du Roi Sorcier quand un grand aigle épuisé vint nous apporter des nouvelles d’Ulthuan : les Druchii avaient débarqués. Nos forces étaient exsangue, notre Roi Phénix décapité, et notre flotte disséminé.
Les nains, eux, eurent à affronter les vagues des Orques et des hommes rats. Nombre de leurs cités furent perdus à jamais dans le conflit qui suivit.
L’avenir semblait bien sombre, à nouveau.
Revient dans quelques jours mon jeune ami. Je te conterais alors le règne de Caladryel le Pacifique, et de son compagnon Tethlis.
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