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Voici avec un peu de retard la suite de ces récits. Je vous remercie pour ces encouragements
Haaa, allons, aide donc un ancien à prendre place, je vois dans ton regard que tu brûles de connaître le règne de notre troisième Roi Phénix.
Notre race était dans la confusion la plus complète. Le désarroi était si grand que nul poursuite ne fut coordonnée à l’encontre des serviteurs de Malekith, qui parvint à trouver refuge dans les citadelles glacées de Nagaryth. Les rares Princes survivants, après avoir pris connaissance de l’horreur de la situation, tinrent un conseil en urgence avec Cerandhir, le grand prêtre du temple, et Melanar, le capitaine de la Garde Phénix.
Le constat était amer. Plusieurs lignés s’étaient éteintes à jamais, et certains royaumes se retrouvèrent ainsi privé de Princes en l’âge de guerroyer pour de nombreuses années.
Il était impératif de nommer le nouveau roi. Mais là ou la jeune race des humains auraient sous doute nommé le plus bruyant et opportunistes des leurs pour palier aux impératifs du moment, nous sûmes faire le bon choix. Les avis étaient partagés, certains défendant l’idée que le roi se devait d’être un grand sorcier pour faire barrage à l’ignoble Morathi et ses sorcières, d’autres préférant un grand commandant, fourbu à la politique de la capital, tel que Melanar.
Ce dernier rejeta rapidement l’idée, arguant que la perte de son honneur après le massacre qui avait eut lieu lui interdisait cet honneur. Par contre, il avança un autre nom, Imrik de Caledor, qui devenait Prince de facto après l’assassinat de son frère. Il était le petit-fils du grand sorcier Caledor, et c’est en son honneur qu’il prit comme nom de souverain Caledor Ier.
Certes, ses talents magiques ne pouvaient être comparés à ceux de son ancêtre, par contre son génie tactique faisait la fierté de sa patrie. Son laconisme légendaire et sa détermination dite sans faille pesèrent bien lourd dans la balance. Une fois la décision entérinée, un messager fut envoyé en Chrace, où le futur roi chassait en compagnie de son ami fidèle Koradel.
Quand le messager trouva Caledor, et lui apprit qu’il était le nouveau Roi Phénix, sa seule question fut « pourquoi ? ».
Un froncement de sourcils marqua son émotion face aux agissements de Malekith, et l’annonce de l’assassinat des princes lui extorqua un interminable et sinistre commentaire pour un elfe si peu loquace : « Mauvais, très mauvais ».
Enfourchant sa monture, pour retourner le plus prestement possible annoncer la venu de Caledor au conseil, le messager demanda encore au Caledorien ce qu’il comptait entreprendre. Le fixa d’un air froid, sa seul réponse fut : « La guerre ».
Caledor ne le savait pas encore, mais le premier acte de cette guerre allait bouleverser notre organisation militaire.
A son insu, le messager avait en effet été suivit par une petite troupe de quelques douzaines d’assassins du cent fois maudit Malekith.
Ils préparèrent une embuscade dans l’une des forets inhospitalière de Chrace, souhaitant ne laisser aucune chance à Caledor.
Laisse moi te parler de ce royaume qu’est Chrace mon jeune ami. Tout comme Cothique, c’est une terre inhospitalière, emplis de créatures dangereuses et de grands pics perpétuellement enneigés. Mais là ou Nagaryth est une terre lugubre, Chrace conserve une beauté sauvage unique. Ses habitants ont gardés un lien très fort avec la nature, et cherche à échapper à la civilisation le plus possible. Leurs archers ont acquis une solide réputation face aux envahisseurs Druchii, mais la plus célèbre de leur troupe reste les Lion Blancs. Pour être considéré comme adulte en ce royaume, il faut traquer, abattre et dépecer, seul et à main nu, l’un des ces terribles fauves au pelage immaculée. Pour cette tradition, et les conditions de vis qu’il leur faut affronter, les guerriers de Chrace sont considérés comme les plus forts de notre race. Le fait qu’ils combattent souvent avec d’énormes haches tranchantes renforce d’ailleurs cette image.
Mais si les Lions Blancs sont si célèbres, ce n’est ni pour leurs forces, ni pour avoir terrassés un fauve durant leurs enfances, même pas pour leurs talents de coureur des bois.
Non, Si ils sont si célèbres, c’est pour leurs déterminations et leurs courages, et tu vas mieux comprendre dans un instant.
Caledor avait décidé de partir immédiatement, sans attendre la garde rapproché censé l’escorter. Il quitta Tor Achare avec pour seul compagnon Koradel, qui se faisait fort de lui montrer un chemin rapide.
Ils faisaient route depuis moins d’une demi-journée quand Koradel compris que quelque chose n’allait pas. Le vieux ranger se sentait observé, et le fait qu’aucune traces de pas ne venait marquer le paysage dans cette forêt pourtant emplis de chasseurs n’était pas pour le rassurer. Tandis qu’il replaçait sa fourrure de lion blanc, un carreau de ficha dans son torse, le jetant à bas de sa monture.
Caledor compris immédiatement à qui il avait affaire. Il dégaina son arme et parvint de justesse à faire ricocher les carreaux suivant sur son écu familial.
Les assassins étaient confiants. Leurs carreau étaient empoisonnés, ce qui les assuraient que le compagnon de leur cible ne se relèverait pas, et même si ce dernier parvenait à leurs échapper, les autres groupes se chargeraient de lui. Ils sortirent lentement des fourrées, encerclant le fier Caledorien qui, étonnamment, ne semblait pas le moins du monde désemparé.
Les Druchii avaient dégainés leurs épées, souhaitant terminer le travail à la main. De plus ils se doutaient que l’armure du prince devait être enchantée contre les projectiles. Ce qu’ils ignoraient par contre, et qui se révéla à eux quand la tête de trois des assassins vola de leurs épaules, était le fait que les fourrures de lion blanc n’étaient pas que de simples manteaux mais aussi l’une des meilleures protections possibles face aux projectiles ! Koradel hurlait bestialement son cri de guerre face à des Druchii hébétés qui se retrouvèrent pris entre la hache colossale du guerrier et la fine lame virevoltante du Prince héritier.
Mais malgré la prouesse de nos deux guerriers, c’est à groupe de bûcherons qu’ils durent leur salut. Largement dépassé, leur soulagement égala la surprise des assassins quand un groupe d’une vingtaine de bûcheron se lança avec hargne dans la mêlée.
Mis au courant de la situation par les explications de Koradel, ils expliquèrent à Caledor qu’ils pouvaient le conduire à travers bois en direction de la mer intérieur à Avelorn, d’où il pourrait embarquer pour la capitale. Ce dernier acquiesça d’un signe de la tête et confia sa monture à ceux qui resterait s’occuper des blessés.
La suite fait partie des légendes Chracienne. Il leur fallut plusieurs jours d’une folle épopée de courses-poursuites et de combats acharnés pour enfin atteindre leur but. Et quelle ne fut pas la surprise de la cour de la Reine Eternelle, qui, il est utile de le rappeler, est escortée par une troupe des plus splendides vierges surentraîné du royaume, quand elles virent surgirent des bois cette troupe hirsute de guerriers, couverts de sang et de carreau d’arbalètes fichées dans leurs fourrures, épuisés mais soudée autour d’un personnage d’une grande prestance qui, si il paraissait aussi avoir traversé de grandes épreuves, conservait une dignité royal !
Tandis que la garde de la Reine se mettait en ordre de défense, ne sachant comment réagir, Caledor s’approcha de celle qui serait bientôt sa femme et, répondant aux injonctions des gardes, déclara simplement « un bateau ».
Plus tard, quand on lui demanda pourquoi il n’avait pas patienté pour être escorté de sa garde, il argua qu’il n’existait pas dans tout le royaume de gardes plus fiables que ces Lions Blancs de Chrace. Depuis ce jour, jamais notre Roi Phénix de part au combat sans cette garde fidèle et inébranlable, qui jamais ne fut entaché du moindre déshonneur. Rapidement, de nombreux seigneurs se dotèrent d’une garde de ces féroces combattants, qui devinrent un atout de poids dans les guerres à venir, et une assurance vie inestimable face aux assassins Druchii.
Il s’embarqua en grande hâte pour le temple d’Asuryan, où il effectua le rituel de traversé des flammes sacrées avec succès. Cependant, il ne participa pas à la cérémonie d’union avec la Reine Eternelle, la situation du royaume était suffisamment urgente.
Les rapports parlaient déjà des armées qui quittaient Nagaryth, brandissant bien haut les bannières de Malekith. Caledor réunis ses généraux, et adressa un message à l’ensemble de son peuple, demandant à tous les vrais elfes de se ranger sous sa bannière.
Dès le début du conflit, la différence entre les armées fidèles à Caledor et celles du traître étaient marquantes. Les elfes de Nagaryth étaient de féroces vétérans ayant combattus aux côté d’Aenarion durant les pires périodes de sa folie, ils avaient avec eux de nombreuses créatures étranges capturés dans les montagnes qu’ils jetaient dans la mêlées.
Caledor en revanche pouvait compter sur ses fidèles chevaucheurs de dragons et sur les légions de la Garde Phénix dirigé d’une main de fer par un Melanar avide de revanche.
En revanche, dans le pays, la situation n’était pas partout aussi évidente. A Cothique, les navires se livraient batailles à même les ports des cités portuaire, dans la confusion la plus total. En Chrace, les villages reculés ne savaient jamais si les voyageurs leur étaient hostiles ou non. A Saphery, les royaumes des mages, le chaos était de mise. Plusieurs mages brillants se révélèrent être des adeptes des arts sombres, et les duels magiques faisaient rages à chaque coin de rues. Des éclaires, des pluies de flammes et des tremblements de terres s’alternaient avec des ombres mouvantes et dévoreuses d’âmes tandis que les habitants dénués de pouvoir ne savaient comment réagir. Le point culminant fut l’affrontement de Fhyrathel Porte-étoile et de ses fidèles face à Khoraldys et ses déviants qui soutenaient Malekith. Durant deux journées entières ils livrèrent batailles dans le village de Tor Alnir. Les sortilèges les plus sombres et destructeurs fusèrent dans les airs, croisant des éclaires et des blocs de glaces tandis que des flammes surnaturelles boutaient le feu au village entier.
Ayant évacué le village, les habitants horrifiés virent alors plusieurs météores incandescents pleuvoir sur Tor Alnir.
Alors le silence se fit dans les ruines du hameau, et l’on raconte que seul Fhyrathel et trois de ses apprentis avaient survécus à ce massacre. Pourtant nous apprîmes plus tard que Khoraldys également avait échappé à ce massacre, et avait rejoint son sombre seigneur.
Petit à petit, épaulé par les hommes de Caledor, les sbires de Malekith furent chassés de Saphery, et trouvèrent refuges chez Malekith qui nécessitaient leurs talents pour un funeste projet.
Pour cela, il usa également d’un personnage dont le fait d’évoquer le nom m’inspire le plus grand dégoût. Hotek, l’un des grands prêtres de Vaul, avait trahi ses engagements. Dérobant le marteau sacré de la Forge de Vaul, et s’associant aux mages renégats de Saphery, il dirigea une équipe d’armuriers pour créer la tristement célèbre armure noire de Malekith. Doté des plus sombres enchantement, porteuse de la rune de Slaanesh, c’est elle qui à permis à Malekith de recouvrer une grande partie de ses forces. Cette abomination fut soudée à même son corps, rendu insensible à la chaleur après le passage par les flammes d’Asuryan. La couronne de fer qu’il avait jadis découvert fut elle aussi ajouté à son heaume, augmentant ainsi ses pouvoirs déjà redoutables.
Depuis ce jour, Malekith emplie d’effrois tous ceux qui le contemplent. Porteur de la rune de Slaanesh, et de celle de Khaine sur son épée, il parvient encore à assouvir un dragon noir sanguinaire déformé par le chaos. Depuis ce jour, il est connu comme le Roi Sorcier. L’un de ses premiers actes fut d’arrêter et de torturer les dernières familles nobles de Nagaryth qui ne lui était pas entièrement soumise. Se sacrifiant pour ralentir les soldats venus anéantir sa lignée, Eoloran le Fier permis à son fils, Eothlir, de fuir rejoindre Caledor avec son petit-fils Alith Anar. Eoloran périt après de longues tortures dans les sombres cachots d’Anlec, faisant ainsi d’Eothlir et de son fils les ultimes nobles de Nagaryth à soutenir la couronne.
Enfin prêt, Malekith put prendre le commandement de ses troupes. Tiranoc et Ellyrion étaient déjà à genoux, plusieurs cités ayant étaient prises par traîtrises. Les colonies du vieux monde étaient elles dans la perplexité la plus total, recevant des émissaires de ce qui était pour eux, les deux Roi Phénix.
Et si durant les treize années suivantes, le Roi Sorcier remporta nombres de victoires, ses partisans se faisaient de moins en moins nombreux. Comprenant sa nature diabolique, seuls les plus féroces et le plus sanguinaires restaient sous sa bannière. De l’autre côté, Caledor se révéla un brillant stratège. Il parvenait, malgré ses moyens limités, à tendre de mortelles embuscades aux troupes de Nagaryth, et sur les champs de bataille son utilisation judicieuse des chevaucheurs de dragons des légions de Melanar lui permettait de compenser aisément le manque d’expérience de ses troupes, et son infériorité numérique.
Les sorciers de Saphery, menés par Fhyrathel, dissipaient tout les maléfices lancés à son encontre, et ses fidèles Lions Blancs empêchèrent un nombre considérable de tentatives d’assassinat, à la grande frustration du Roi Sorcier.
C’est sur la plaine de Maledor, à la frontière du territoire de Nagaryth que Malekith et Caledor se firent enfin face. Notre Roi Phénix pouvait compter alors compter sur les troupes de tous les royaumes, qu’il était parvenu à unifier à nouveau sous sa bannière. Malekith avait rassemblé sa plus puissante armée, et était certain de sa victoire, sans doute trop.
Le génie tactique de Caledor, la ténacité de sa garde personnel, et le sacrifice de nombreux braves qui luttèrent jusqu’à la mort, tel Eothlir qui parvint à anéantir une batterie de balistes avec ses éclaireurs avant de perdre la vie face à une monstrueuse hydre du chaos, permirent d’infliger une cuisante défaite au Roi Sorcier. Ce dernier fut même obligée de fuir le combat sur son char de guerre, son dragon ayant péris face à la lame de Caledor.
Après cette humiliation, le peuple de Nagaryth sombra encore plus profondément dans la folie. Pour faire face aux forces unifiées de tout Ulthuan, ils recoururent à la magie noire de plus en plus fréquemment, invoquant de sombres démons, et s’alliant ouvertement au Chaos. Ainsi leur véritable nature fut révélée aux yeux des nôtres, et depuis ce jour, nous les nommons les elfes noirs.
Devinant que la défaite était inéluctable, le roi sorcier élabora un plan de la dernière chance, comme le fit jadis le grand Caledor durant la guerre contre le chaos. Il réunit les plus grand sorciers qui étaient à son service et leurs exposa son plan démentiel. Ils allaient anéantir le vortex, et offrir pleinement le monde aux forces du chaos. Avec de tels alliés, ils deviendraient forcement des Dieux pour le monde, leurs dit il encore, et leur vengeance serait sans fin !
Si la plupart des mages furent séduits par ce projet, il en est un qui retrouva ses esprits et compris dans quelle folie cela plongerait le monde. Profitant de la nuit, il s’enfuit du pays et alla prévenir le Roi Phénix de cette folie. Urathion d’Ullar, tel est le nom de ce brave qui nous permis de nous préparer et de réagir face à cette folie. Hélas, il périt peu après, assassiné par les sbires de celui qu’il avait enfin renié.
Tandis que le Roi Sorcier et ses mages commencèrent le rituel, la totalité des sorciers de Saphery lancèrent une offensive magique pour contrecarrer les agissements du traître. Hélas, les pouvoirs de ce dernier étaient trop puissants. Il parvient à prendre le dessus, et le cataclysme commença…
La terre se mit à trembler, une lumière surnaturelle envahit les montagnes tandis que des rires sadiques se faisaient entendre. Les forces du chaos se préparaient à déferler à nouveau sur le monde ! Dans le camp du Roi Phénix, Caledor lui-même implorait les dieux et ses ancêtres de lui venir en aide, de cesser cette folie.
Sentant la barrière qui les retenaient faiblirent, les forces du chaos se mêlèrent au concert des incantations des elfes noirs. La réalité sembla vaciller tandis que le ciel changeait constamment de couleur, et que la mer se déchaînait. Dans un dernier rire de triomphe du Roi Sorcier, les ultimes protections s’effondrèrent tandis qu’un sinistre nuage de la magie la plus noir englobait le vortex.
Cependant, les elfes noirs n’avaient pas pensé à tout. Alors que le désespoir avait pris place dans le cœur de Caledor, de puissants faisceaux de lumière pure percèrent le sombre nuage. Auréolé d’une puissance sans limite, ils firent leur apparition dans les cieux, les sorciers elfes piégés en créant le vortex refusaient de voir ainsi la destruction de leur œuvre. Dans une colère froide, ils invoquèrent une énergie emmagasinée durant près de deux milles ans, et le libérèrent droit sur le royaume de Nagaryth. Touché de plein fouet, la plupart des sorciers Druchii furent instantanément changées en pierre. Devant tant de puissance, la terre elle-même se brisa, et le royaume de Nagaryth tout entier fut secoué tel un cheval fou ! Le choc fut tel que Tiranoc également fut submergé par les eaux, et que sur Ulthuan entières presque tous les monuments datant du règne de Bel Shanaar s’effondrèrent dans le cataclysme. Un mur d’eau de miles pieds de haut déferla sur les côtes des Druchii, provoquant la mort de plusieurs dizaines de milliers d’elfes. Durant deux nuits sans fin, des éclaires dardèrent la terre, frappant les derniers édifices et les ultimes survivants qui n’avaient pas trouvé de refuges. Le choc fut ressenti à travers la terre entière, et même les chroniques naines en font références dans leurs archives.
Hélas, durant cette panique, le Roi Sorcier parvient à user de ses forces affaiblies à jamais pour, avec les ultimes mages survivants, à lancer de puissants sorts de magie noirs sur leurs donjons, qu’ils firent s’élever hors de terre pour y trouver refuge tandis que l’enfer se déchaînait autour d’eux. C’est de cette façon que ces forteresses flottants furent crées, et prirent le nom d’arches noires.
Profitant de ce que nos frères fidèles à Caledor étaient affaiblis eux aussi, les survivants du peuple de Nagaryth parvinrent à prendre la fuite et à se réfugier dans les sombres terres du nord. Là ils s’établirent et nommèrent cette nouvelle terre Naggaroth. Cependant quelques arches demeurèrent sur la mère, pour former la puissance navale des Druchii, redoutables forteresses navales qui deviendront avec les siècles une menace pour tout les peuples.
Il s’ensuivit une période de paix relative, ou chacun rebâti ce qui pouvait l’être. Caledor fit de son mieux pour se tenir prêt, persuadé que les Druchii tenteraient de revenir.
Et c’est ce qu’il advint. Il réorganisa ses armées dans un but défensif, et prépara une puissante flotte de guerre capable de s’opposer et de défaire toutes approches de nos territoires. Malheuresement, ces efforts conduirent à l’abandon des relations avec les colonies, par manque de moyen, Caledor faisant le choix difficile de se consacrer avant tout à défendre son pays. Enfin il ordonna la construction d’un réseau d’imprenables forteresses, pour bloquer les accès aux royaumes adjacents à Nagaryth.
Quand les Druchii revinrent, ils se heurtèrent à un peuple déterminé à ne plus les laisser les menacer. La Porte du Griffon fut la première des forteresses achevée, et elle devint le symbole de la ténacité face au Roi Sorcier. De nos jours, cette porte tient toujours grâce à des générations de braves dévoués à sa protection.
Durant plus de trois siècles, nos forces luttèrent contre les Druchii. C’était une lutte âpre, longue et difficile. Nous parvenions à les repousser, mais il était difficile de raser leurs avant-postes et de les renvoyer définitivement à la mer. Un premier grand succès fut remporté quand le joyau de notre flotte, le vaisseau dragon Indraugnir, parvint à envoyer par le fond le Palais de l’Oublie Joyeux. C’était la première fois qu’une arche noire était coulée, mais ce ne fut pas la dernière. Dès ce moment notre suprématie navale devint de plus en plus évidente, nous permettant d’empêcher de plus en plus de raides sur nos terres. Avec les années, les derniers elfes noirs furent jetés hors de nos terres, et nous pûmes enfin avoir l’initiative de l’attaque.
Caledor conduit plusieurs expéditions dans le but de vaincre les suppôts de Malekith, l’objectif premier étant de reprendre l’île Blafarde, où reposait l’épée de Khaine. L’île, durant les décennies suivantes changea souvent de propriétaire, mais lors de la 549èm année de son règne, Caledor parvint à se l’approprier définitivement. Espérant lui aussi retrouver les restes du grand Aenarion, il passa un certain temps à arpenter l’île, sans succès. Avant de partir, il contempla également l’arme maudite. On raconte qu’il subit longtemps les appels de la lame, et qu’il resta ainsi à l’écouter, la tête sur le côté. Mais finalement il s’en détourna, et repartis pour Ulthuan.
Mais les dieux sont parfois cruels ! Alors que la flotte, victorieuse, rentrait sur nos terres, une tempête dispersa la flotte, et le navire de notre Roi se retrouva séparé des autres. Une fois la tempête calmée, les marins constatèrent avec horreur qu’ils se retrouvaient face à plusieurs arches noires, dans un navire abîmé, incapable de reprendre le large.
Selon les dires, les seules paroles de Caledor en cette journée furent « aux armes ».
Sur le navire en flamme, pas un seul Asurs ne se rendit ni ne fut capturés. Tous luttèrent jusqu’à la mort, défendant le château arrière où le Roi Phénix et ses Lions Blancs résistaient avec la férocité légendaire des animaux dont ils portaient la fourrure.
Koradel, qui n’avait pas quitté le Roi depuis son couronnement, fut le dernier à tomber, victimes des corsaires.
Le Roi Phénix était encerclé, seul. Il comprit que cette fois, on le voulait vivant, pour assouvir la vengeance de Malekith. Alors, se rappelant ce jour où pour la première fois il avait tiré l’épée contre son peuple, il se redressa, et rengaina. Et, sans un mot, il se lança dans les flots glacés, son armure l’entraînant irrémédiablement dans les ténèbres.
Triste fin pour un si grand roi !
Voici son histoire mon jeune ami, et l’histoire de la déchirure, qui sépara notre peuple à jamais…
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