Publié par gnark
Je ne vois pas ce que tu trouve a y redire excepté une allergie primaire du privée ... l'etat continu de remplir son role de proposer des services (et bien sur il les fait lui même si il ne trouve personne pour s'en charger) qui deviendront moins cher ... voir même des qu'ils seront rentable le contribuable n'aura plus rien a payer.
Ce système fonctionne déjà et notamment dans le cadre du transport Corse-Continent et inversement.
Mais il montre rapidement ses limites en termes de politiques publiques.
Prenons un exemple que ça soit clair :
-> cas d'une ligne de bus pour aller desservir un village paumé subventionnée pour que cette ligne puise exister. L'investissement structurel pour une entreprise privée n'est pas extrêmement lourd, un bus de plus, quelques chauffeurs. Ok. Maintenant tu analyses le dossier de façon financière, l'Etat (toi le contribuable) va donc subventionner cette ligne pour la mettre à l'équilibre. Normal n'est ce pas ? Jusque là on est d'accord.
Seulement voilà, pour une entreprise privée ça ne marche plus. Le simple état d'équilibre ne lui suffit pas, il faut qu'elle entre en zone bénéficiaire pour que cela fonctionne c'est à dire que techniquement la subvention publique ait une des deux utilités suivantes :
- soit générer du bénéfice directement.
- soit permettre en état déficitaire de nourrir un processus de dumping (ce qui est le cas pour Corsica Ferries par exemple qui reçoit des subventions de la Corse pour dumper le marché avec ses passages à 5 €).
Tu comprendras bien quand même, j'espère, que ces deux situations sont inacceptables dans une logique publique. Les contribuables n'ont pas ni à payer pour faire dégager du bénéfices à une entreprise privée, ni à payer pour nourrir des procédés de dumping. L'entreprise privée ne peut pas se satisfaire du principe d'équilibre financier qui existe dans le domaine public. Son bus qui tournait avec ses chauffeurs sera donc redéployé naturellement (et ce n'est absolument pas un reproche de ma part, c'est tout à fait naturel) vers une ligne qui va laisser entrevoir, elle, des bénéfices.
La technique "à l'anglaise" que tu mets en avant est une bonne technique sauf qu'elle ne marche pas. Elle consiste à se placer dans une position d'attente, proposant l'équilibre financier à quiconque viendrait sur la ligne de bus en question, sauf que bien sûr personne ne viendra puisqu'on ne peut y atteindre que l'équilibre et non le profit et évidemment c'est "économique", personne ne venant pas de subvention, pas de dépenses.. Ou encore cas accessoire, comme quelqu'un le faisait remarquer plus haut de manière fort juste, il y a escroquerie sur les coûts réels du marché public, c'est à dire que l'entreprise privée reçoit plus qu'elle ne devrait (dégageant ainsi des bénéfices) ; si tu estimes par ailleurs normal que les contribuables subventionne les bénéfices d'une entreprise privée, ça fonctionnera dans le cas contraire, on trouvera quand même à y redire, n'est ce pas ?
Publié par popoyopo
Jusqu'ici, ce gouvernement comme ceux qui l'ont suivi ont toujours épongé les dettes. Sauf que ce gouvernement a posé le problème spécifique à la SNCM et s'est déclaré volontaire pour le résoudre. Je trouve cela très bien
.
Je t'invite à prendre connaissance des termes de la négociation entre l'Etat français et Bruxelles lors de la re-capitalisation de la SNCM à hauteur de 66 millions d'euros.
Publié par popoyopo
Je ne vois pas encore pourquoi tu dis qu'on "donne" la SNCM a une société privée. Les repreneurs ne se pressent pas non plus pour perdre leur argent dans ce piège, et ils ont raison.
Tout à fait. Les "vrais" intervenants du marché des transports maritimes ont jeté l'éponge malgré l'offre alléchante, financement de la dette par l'Etat, financement du plan social par l'Etat, coût global vraiment préférentiel... On a donc été chercher
les copains,
un fabricant de farces et attrapes *, une société de capital risque spécialisée dans les investissement courts** au nom soo british, qui n'a rien de british d'ailleurs.
Intéressant de constater que tous les intervenants industriels, en particulier ceux déjà présents dans le domaine du transport maritime, avaient tous demandé une privatisation progressive pour éviter notamment la cacophonie actuelle. Bien évidemment la solution n'a pas été choisie, elle aurait pu marcher.
* véridique
** autre nom plus joli pour les fossoyeurs d'actifs d'entreprises, même si Butler s'enorgueillit de mettre deux fois plus de temps que le reste de la profession (7 ans au lieu de 3) par humanité sociale sans doute.