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Coin-coin le Canapin
Un client a imprimé des photos de nanas en string.
Bon, on ferait pas un deal ? Genre on s'échange nos boulots ?
Parce que le tient à l'air pas mal gratiné aussi
Sinon là, cet aprèm, epic lulz. Bon, imo il fallait y être, donc je vais tenter de vous raconter le truc comme il faut, mais sur le moment c'était juste énorme.
Donc go. Je sais pas pour vous, mais moi, en tant que client, les gosses insupportables dans les super-marchés j'ai toujours envie de leur faire subir des sévices de toutes sortes. Vous savez, le gamin qui court, crie, fait tomber des trucs, etc... celui à propos duquel vous vous dites qu'en fait vous le mettriez bien en cellule avec pedobear juste pour rire.
Ben cet aprèm, j'en ai eu un.
Basiquement, je suis un bête caissier, mais il m'arrive aussi de filer un coup de main en rayon quand les collègues sont dans le jus. C'est ce qui est arrivé aujourd'hui. Donc je suis obligé de me faire chier à courir dans tous les sens, parce que j'ai une chaine du froid à pas briser pour ranger la crèmerie, que je dois retourner à ma caisse sur demande et qu'en plus je dois me fader les questions à la con genre "Vous travaillez ici ?" ... "Non, mon trip à moi c'est de mettre des foutues bombes de crème fraiche en rayon"
Donc bon, je suis peinard à ranger mes trucs en rayon quand un gosse me passe devant en courant, précédé par ces espèces de mini caddie pour enfant que seul Satan a pu concevoir.
Il passe en s'égosillant et en courant comme un con une fois, puis deux. A la troisième je me dis qu'on est un magasin de proximité, qu'on a pas mal de personnes agées qui viennent chez nous et que bon, c'est pas top quoi.
Je prends donc ma voix de gros méchant, je l'arrête, lui fais de grands yeux et lui sort un truc genre "Bon jeune homme, va falloir se calmer là. Donne moi cette caddie et retourne près de tes parents !".
Et là, LOL WUT oO ? Le gamin me ri au nez, il embarque la caddie et se barre en courant.
Je vous cache pas qu'à vingt-six ans, quand on s'est fait chier à faire des études et qu'on occupe le job juste pour payer l'appart et la bouffe en attendant d'avoir terminé son mémoire, ça donne juste envie de lui faire des trucs avec des rasoirs et du gros sel.
Je laisse couler, aucune envie d'avoir l'air d'un con en pourchassant un gosse, et je continue à remplir mon rayon.
Jusque là en fait c'est pas marrant, je le vois bien en me relisant, mais il fallait bien poser le décor. Parce qu'après, ça devient juste fendard.
A un moment, je l'entend revenir (pas dur vu comment il gueulait ce petit con) et je me dis que là, ça va chier. Ben en fait non, çà a été mieux que ça.
Le gamin négocie son tournant façon Fangio, part légèrement de côté par rapport à ses prévisions et file tout droit sur la palette que je finissais.
En gros, son caddie de mes deux prends une bordure en bois de quinze centimètres pour une vingtaine de kilos.
Autant dire qu'elle bouge pas d'un poil mais que lui s'écrase dessus comme une merde, bascule par dessus, me fait un très joli roulé-boulé et termine par s'affaler comme une merde sur la trentaine de yaourt que je devais encore ranger.
Et un pot de yaourt type Danio, ça a jamais été fait pour supporter la chute d'un sale gosse.
Donc là, c'est plus fort que moi, je me commence un fou rire (techniquement en fait n'importe qui se serait marré) et je m'éloigne un peu histoire qu'on m'emmerde pas pour quelque raison que ce soit.
Et là, avec un timing absolument énorme, trois choses se passent et elles sont suivies par un quatrième évènement.
D'abord le chiard se relève, en larme et pique une grosse crise de colère. Il entreprend donc de déverser sa frustration sur la palette en question.
Il nous rentre un tout bon coup de pied dedans (c'est con un gosse, oui, parfois) mais, exactement au même moment, son père entre en scène.
Il se trouve donc face à son fils, couvert de yaourt, qui continue à frapper dans ceux-ci.
Ni une ni deux, le papa s'énerve et avant que quiconque ait eu le temps de dire ouf (c'est pas comme si j'étais le seul à me marrer) le gosse prend une baffe et une belle engueulade.
Le papa, juste après, réalise ce que son fils a fait et, fait étonnant, cherche à contacter un membre du personnel pour lui dire qu'il est assuré, toussa toussa (bon, on a perdu l'équivalent de quarante euros, c'est pas comme si c'était énorme, mais soit, monsieur est bien élevé, c'est cool).
Forcément, c'est moi qu'il appelle, puisque j'étais pas très loin.
Je le rassure, lui dit que bon, pertes et profits, on va pas en faire un drame et, sur l'entre-fait, la maman se pointe. Et là, le point d'orgue de ma journée est atteint.
Parce que le père il refile le gosse à sa mère et me confie qu'il est ingérable et que si je pouvais, en tant que personne adulte qu'il ne connaît pas, le sermonner, ça serait pas mal.
Le gamin est reparti en pensant que le groupe Carefour possédait une brigade spécialement destinée à suivre les enfants turbulent et qu'elle était associée avec la police.
Je lui ai cependant assuré que s'il devait aller en prison, je me débrouillerais pour témoigner pour lui devant un tribunal et que ça lui éviterait sans doute de se retrouver dans la même cellule que celle d'un kidnappeur d'enfant.
J'oublierai sans doute bien des choses dans ma vie. Mais la tête du gamin quand j'ai commencé à parler de brigade spéciale, de prison et du reste, jamais.
Je serai grabataire, parkinsonien et j'aurai la maladie d'Alhzeimer que jamais je pourrai oublier son changement de comportement. Passer de

à

, ça valait de l'or en barre.
Y a même des fois où je me dis que ce boulot, je l'aime, rien que pour des choses comme ça