Publié par Patatoïde Funèbre
Ce n'est pas le film lui-même qui déchaîne passions et multiplicité sémantique, mais les polémiques à caractère idéologique auxquelles il renvoit.
Bref, c'est moins une multiplicité d'interprétations qu'une diversité d'opinion (voire de passions). Ce n'est pas le film qui est labyrinthique, c'est la grande décharge idéologique qui gît derrière, et son dédale d'ordures mentales.
Le film mime la complexité inhérentes aux grandes oeuvres en nous proposant des données paradoxales : tout y est dédoublement et contradiction. Même la fin n'y échappe pas : bien que le double délirant ait été défait, le film culmine dans l'effondrement du système (et dans le tube pseudo-ontologique des pixies).
Hélas, paradoxe n'a jamais équivalu à complexité. Dans le vrai chef-d'oeuvre, le sens est difficile car profond. Dans le pseudo chef-d'oeuvre, il l'est car construit tout exprès pour court-circuiter la compréhension. Ce qui fait qu'il ne suffit pas de produire du non-sens pour toucher au génie.
Comme souligné plus haut, la critique de l'occident proposé par fight club est indigente. Ce qui n'empêcherait nullement le film d'être bon, si la mise en scène n'était pas également clinquante et même, pour tout dire, prétentieuse.
De plus, je n'arrive pas à comprendre comment certains peuvent encore prendre les idéaux fumeux de Tyler comme le véritable sens de l'oeuvre alors même que l'oeuvre les désavoue clairement. Voir déclarer : ce film est une charge contre l'occident est réellement étonnant. Il s'agit sans doute de reconquérir un certain libre arbitre, une certaine liberté, mais cela se fait aussi bien au détriment des forces aliénantes de la société - le petit job administratif minable - que du sommaire bricolage poético-terroriste de Tyler.
L'insistance qu'il peut y avoir à condamner ne fait écho qu'à l'étonnante euphorie qui règne autour du film. Comme déjà suggéré, le fait même que la critique sociale sous-jacente au film puisse provoquer un tel consensus ne peut manquer d'être suspect. Mais ce n'est pas dans la vieille marmite nihiliste qu'on fait les meilleures soupes, même épicées d'une certaine poésie de l'absurde.
Une analyse élégante et interessante, bien que légerement méprisante.
Toutefois, je ne suis absolument pas d'accord sur un point: bein sur que le film finit par désavouer Tyler (pas assez franchement, toutefois). mais trop tard. Le film ne désavoue pas le fight club, il désavoue ce qu'il devient. Pourtant, qu'est ce que le fight club? Pas un simple club de boxe, pas un sport, mais un endroit ou l'on prend plaisir a massacrer autrui, a détruire quelque chose de "beau".
Il y a aussi le coté "petit malin" de Tyler, qui montre que ce que le film désapprouve, ce n'est pas Tyler, mais ce qu'il devient avec le Projet Chaos.
il aurait pu etre possible que le film essaye de nous mener en bateau, de nous faire aimer une pourriture avant de nous montrer que c'en etait une. Mais, avec l'ensemble d'images de "liberté", d'"anticonformisme", avec la couche de "vérités sur le monde" qu'il nous assène, le film cherche clairement a créer une sympathie pour Tyler, non pas pour nous pieger, mais parce que le point de vue du film est que le fight club est une "rebellion adéquate contre la société pourrie", alors qu'elle n'est pas constructive et franchement anti-éthique.
Pour ma part, je n'ai pas perçu fight club comme un film a prendre au premier degré ; il est bien entendu que Tyler est un malade dangereux, faisant preuve d'un fascisme radicale et qu'il n'est un modèle pour personne...oui, comme le disait un précédent poste, l'histoire tend à le rendre sympathique, mais quel être normalement équilibré voudrait suivre un tel allumé ?
Réponse:
Puis un homme libre et sans contraintes comme Tyler est sauvage comme un animal en laissant l'homme standard de notre société actuelle derrière lui.
Il veut pas se déhumaniser mais juste retrouver les vrais valeurs de la vie.
D'aileurs, les valeurs vraies, c'est quoi? Ah oui, l'Homme Viril, le vrai, qui sait se battre, qui a des couilles, lui. Qui va mettre son pain dans le visage du voisin, lui, jusqu'a le faire saigner.
Bref, quelqu'un qui plutot que d'essayer d'agir en etre humain, de trouver une solution aux problemes de la société, ou au moins, qui essayera de se détacher d'elle la ou elle se dégrade, l'agresse, ou le deshumanise, se comportera comme se comportent les lézards -dans leurs mauvais aspects- (pas besoin d'aller jusqu'au singe).
De mouton, il passe à lézard... une évolution a rebourd.
A se demander si la violence, justement, ne fait pas partie du conformisme de la société, par certains cotés.
Comme déjà suggéré, le fait même que la critique sociale sous-jacente au film puisse provoquer un tel consensus ne peut manquer d'être suspect.
"Les gens sont des moutons. Mais au fait, c'est nous, les gens. Ah non, pas moi, les autres...."