Publié par diesnieves
La seule chose que la physique quantique a apportée à cette biologie est une expérience de diffraction aux rayon X dont l'interprétation à permis de déterminer la forme de la molécule. Et c'est tout !!! [...]
Effectivement, je me suis un peu emballé sur cet exemple. A ma décharge, mes connaissance en biologie sont très axés sur la biochimie et sur la biologie moléculaire, qui utilise des résultats de chimie, ainsi que des méthodes d'analyse qui doivent beaucoup à la mécanique quantique. Concernant le "c'est tout", je pense que c'est loin d'être le cas, même si les effets employés sont plus détournés et moins directs qu'en physique ou en chimie. En particulier, pas mal de méthodes d'analyse chimique n'auraient pas vu le jour, même si leur utilisation ne demande pas de connaissance particulières.
Publié par PNJ
Faut pas pousser non plus, les première diodes ont été inventées à peu près en même temps que la mécanique quantique poussait ses premiers cris en se demandant si elle existait réellement (début 1900). Dire que les applications ne seraient jamais arrivées sans la théorie alors qu'ils sont quelques fois arrivés avant elle, c'est n'importe quoi. Par exemple, l'effet transistor a été découvert par hasard. Ils analysaient la répartition de la tension dans la jonction PN d'une diode, rien à voire avec le résultat d'une théorie préalable donc.
Comment tu traites les propriétés de zones P ou N sans mécanique quantique et sans principe d'exclusion de Pauli? Comment tu crées un matériau semi-conducteur dopé avec une pureté supérieure à 10
-12 qui est nécessaire pour faire apparaître les effets de jonction quand tu n'as pas la mécanique quantique? Comment tu sais qu'en ayant une telle pureté tu auras des effets intéressants? Et si tu purifies, par hasard, à 10
-10, que tu n'observe rien, auras-tu l'idée de continuer à pousser jusqu'à 10
-12, alors que tu ne sais même pas s'il y a quelque chose à observer... Sans compter qu'au lieu de chercher à le faire directement sur du silicium et du germanium, tu vas à la place chercher en parallèle sur l'ensemble des éléments ayant des phases solides à température ambiante, et pas seulement sur la colonne du carbone...
Bref, sans mécanique quantique, ils n'auraient pas connu les semi-conducteurs dopés, et donc, ils n'auraient pas analysé la répartition de tension dans une jonction pn.
Note d'ailleurs que s'ils n'avaient pas trouvé par hasard les transistors, quelques années après, étaient créés les transistors à effet de champ, selon une prédiction développée en 1925-1929, et dont les obstacles ont pu être vaincus grâce à l'étude, toujours quantique, des SC dopés. Bref, ce hasard là n'a changé qu'une poignée d'années dans l'affaire, mais rien de bien énorme.
Pour les premières diodes, je parlais bien dans ma phrase de semi-conducteurs. Que des tubes à vide tels que celui de Fleming aient existé auparavant, je ne le conteste pas. Maintenant, la miniaturisation des composants s'est faite grâce à l'étude des semi-conducteurs et à l'utilisation de semi-conducteurs dopés P ou N, qui nécessitent bien de la physique statistique quantique pour les expliquer et les prévoir.
L'étude des semi-conducteurs s'est développée entre 1929 et 1939, et l'idée de leur emploi de manière massive s'est imposée dans la même période. Auparavant, leur utilisation restait extrèmement ponctuelle, et peu de crédits de recherche étaient affectés à leur étude. Les premiers semi-conducteurs dopés P ou N ont été créés en 1940. La première jonction pn a été développée en 1941. Dans ces deux cas la mécanique quantique était déjà plus que généralisée dans les équipes de recherche en matière condensée... Bref, les premiers chercheurs à avoir réalisé une jonction pn connaissaient la mécanique quantique, et la mécanique quantique avait déjà prédit que les semi-conducteurs auraient des propriétés intéressantes et qu'il fallait faire des recherches et des essais dessus...
En gros, le Silicium avait été isolé plus d'un siècle auparavant, l'électricité n'était plus un trop grand mystère depuis plusieurs dizaines d'années (mettons un peu plus de 50 ans avec Maxwell pour faire gros), mais on a attendu le développement des théories quantiques pour étudier de manière intensive leurs propriétés...
Le fait que le transistor ait été créé avec une grande part de hasard ne change rien au fait que sans théorie quantique, les trois quarts des chercheurs qui travaillaient dans des domaines voisins auraient été en train de travailler sur d'autres domaines à la place.
Certes, la technologie aurait sûrement évolué quand même. Mais la plupart des dévelopements technologiques majeurs datant d'après l'entre deux guerres doit quelque part en amont au cours de son développement quelque chose à la mécanique quantique. Quand à la découverte par hasard de transistors à semi-conducteurs sans connaitre la mécanique quantique, je n'y crois pas une seconde. Le chemin à parcourir en aveugle est bien trop grand. Historiquement, ceux qui l'ont développé connaissaient les semi-conducteurs dopés, ils pouvaient en produire, ils connaissaient les jonctions pn et leurs propriétés, leurs travaux étaient financés...
Bref, pour répondre à ta première phrase, non, je ne pousse pas. Avec des tubes à vide, on ne fait pas la même chose qu'avec des diodes modernes, et on ne les miniaturise pas autant. Quand chaque diode fait un centimètre de haut, on ne crée pas de téléphone portable.