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Publié par Racen
Tu y étais pour balancer de telles inepties ?
non mais des amis y étaient.
Qu'est ce qui te permet d'affirmer que les violences policières que je relate sont des inepties ?
Deux témoignages :
O.G.M. et C.R.S.
L’HISTOIRE D’AMOUR
Samedi, à Valdivienne, devait se dérouler pacifiquement un fauchage de maïs génétiquement modifié. Le début de la manifestation s’était déroulé dans la joie et la bonne humeur. La convivialité était au rendez-vous en cet après-midi ensoleillé. On commençait à se diriger vers les champs dans l’allégresse.
Et puis soudainement, les C.R.S. (Compagnies Républicaines de Sécurité) nous ont envoyé un signe fort d’hospitalité, en l’occurrence une première bombe lacrymogène. Répondant à cette chaleureuse invitation et désireux de faire connaissance avec ces personnes, nous décidons de continuer à avancer. Une chaîne humaine se forme en tête du cortège pour leur montrer que nous aussi, venions pacifiquement. Nous n’étions plus qu’à environ 300 mètres. Mais pris d’impatience et dans un élan de bonté et de générosité, qualités trop rares dans ce monde barbare, ceux-ci nous proposaient un feu d’artifice de bombes lacrymogènes qui vous brûlent les yeux et vous fait tirer des larmes (à moins que ce soit l’émotion due aux retrouvailles avec les C.R.S. qui nous ait fait pleurer à gros bouillons). A cela s’ajoutait des gaz vomitifs, substituts parfaits du laxatif pour ceux qui ont des problèmes de digestion. Chose bizarre (vous avez dit bizarre ?), l’emploi de ces gaz vomitifs n’a pas été évoqué dans les médias : omission volontaire ? auto-censure ? bienséance envers le gouvernement ? Peut-être aurons-nous la réponse un jour ; le jour de la Saint-Glinglin (depuis que je l’attends celui-là, car on m’a promis tellement de choses pour ce jour !). Enfin bref, suite à ce bombardement j’essayais tant bien que mal de me dégager de l’épais nuage qu’étaient en train de former les gaz. J’étouffais, je cherchais ma respiration, j’essayais d’absorber de l’air. J’avançais sans savoir dans quelle direction je me dirigeais. Un moment j’ai cru y passer et pour une fois je suis malheureusement très sérieux. Quand tout à coup, paradoxe pour moi qui suis athée, je vis une lumière divine. Bon d’accord, ce n’était que le soleil, mais sur le coup, ce fut un réel miracle pour moi, car je retrouvais peu à peu une respiration normale. J’avais l’impression de revivre, même s’il m’a fallu cinq bonnes minutes avant de pouvoir me remettre de mes émotions…Finalement, le plus insupportable et le plus méprisable pour moi, c’est que l’attaque a été lancée sans sommation, sans avertissement au préalable. Tous les manifestants ont été surpris par les jets aussi soudains des bombes lacrymogènes. On n’a pas eu le temps de se préparer pour faire face à cette agression.
Pourtant, le spectacle que les C.R.S. avaient décidé de nous offrir cordialement n’en était qu’à ces prémices. Ces représentants de l’ordre (et pourtant je peux vous jurer qu’il y avait un sacré bordel !) continuaient à nous balancer des grenades lacrymogènes a tire-larigot. Ils tiraient indifféremment dans le tas alors qu’il y avait des enfants de dix ans parmi les manifestants. Mais l’autorité est aveugle…Au fil des minutes, le spectacle plongeait un peu plus dans l’horreur. Devant moi, des manifestants ensanglantés étaient transportés plus loin pour qu’on leur prodigue les premiers soins. On avait l’impression d’être dans un film de guerre (toute proportion gardée au niveau des blessures). Pantalons lacérés, chaussures trouées…plus tard on apprendra que les C.R.S. ont utilisé des grenades offensives contre les manifestants (faut-il le rappeler, mais leur utilisation aussi aura été victime du silence médiatique). Pourquoi ? Ceci était bel et bien une manifestation pacifique. Les C.R.S. n’ont jamais été agressés, pas le moindre gravillon ne leur a été jeté à la figure. Sans aucune violence, on a tenté de s’approcher des barrières qui encerclaient le champ de maïs. Nous sommes arrivés à deux mètres d’eux. Aucune provocation n’est provenue de notre part et pourtant ils ne se sont pas gênés pour lancer de nouvelles bombes lacrymogènes (je sais ce que vous devez vous dire : ils avaient un sacré stock !… et vous avez raison !) . Ce n’étaient plus des hommes que nous avions devant nous, mais des robots qui exécutaient au pied et à la lettre les ordres qu’on avait dû leur donner.
Dès lors, plusieurs interrogations émergent. Pourquoi dans une démocratie, l’autorité s’attribue-t-elle le droit de briser une grève qui jusque-là n’avait rien d’illégal ?! Sur le coup, la liberté d’expression et d’opinion a été bafouée. Il y a une loi en France qui met en avant la présomption d’innocence. Nous n’avions commis aucun acte illégal jusqu’à ce que nous soyons attaqués. Et que dire de la violence de ces attaques ? Sur place, ils étaient 300 militaires pour 500 manifestants. Nous devions être particulièrement bien armés pour entraîner autant de précautions, car même les prisons françaises ne sont pas aussi bien gardées ! A moins que l’on considère que le la voie de la non-violence et la voie de la raison soient des armes dangereuses qui risquent de placer le monde du néo-libéralisme dans une situation bancale. Si, dans une démocratie, la violence devient le seul moyen de répliquer pour le gouvernement face à ses opposants, il y a des craintes à avoir. Il fallait être là pour voir les mines désabusées des manifestants qui exprimaient à la fois toute leur impuissance et toute leur colère. Le dégoût se lisait aussi sur les visages quand on voyait des personnes PACIFIQUES ensanglantées. Le travail de boucher des C.R.S. eut finalement raison de nous et nous dûmes nous résigner à battre en retraite.
Un jour, Isaac Asimov a dit : « La violence est le dernier refuge de l’incompétence. » Ce jour-là, ce fut la violence qui l’emporta. Et une démocratie qui règne grâce à la violence n’est pas totalement une démocratie. Au contraire, elle s’accapare par-là une des caractéristiques les plus néfastes de la dictature. Il faut à tout prix éviter d’entrer dans un état policier.
En effet, la désobéissance civile a souvent été évoqué au cours de cette manifestation. Rappelons pour rafraîchir certaines mémoires que, pendant la Seconde Guerre Mondiale, les résistants dont on vante tant les mérites ont, eux aussi, eu recours à cette « désobéissance civile ». Et s’ils s’étaient soumis aux lois nazies c’est notre actuelle démocratie qui n’aurait peut-être pas vu le jour. Ils ont risqué leur vie ou sont morts pour avoir désobéi. Quand la loi ordonnait de livrer les juifs aux autorités certains s’y sont opposés et aujourd’hui c’est bien eux qu’on félicite et non ceux qui se sont soumis bassement à la loi. Tous les manifestants présents étaient pleinement conscients et responsables de leurs actes et se seraient livrés aux autorités sans la moindre rébellion.
Finalement, ce qui aura marqué cette tentative (à moitié) manquée du fauchage d’une parcelle de maïs transgénique, c’est l’atteinte à des valeurs fondamentales de la démocratie comme le droit à la manifestation, ainsi que le regard plutôt consensuel des médias vis-à-vis du gouvernement lors de cet événement. Cette journée est bien la preuve que les libertés acquises et pour lesquelles tant de gens se sont battus auparavant doivent être perpétuellement défendues même si notre pays connaît la démocratie depuis plus d’un demi-siècle.
Erwan, manifestant de 18 ans
et :
XXXXXXXXXX Thierry
Auch le : 8 septembre 2004
Monsieur le préfet ;
Ce fut un drôle de dimanche à la campagne !
Nous partîmes joyeux mais allons chut, il ne faut pas le dire aux enfants.
Depuis, beaucoup ont lu les journaux, regardé la télévision. Ils n’étaient pas là et ont entendu qu’il s’était passé quelque chose dans le Gers. Dans le Gers ? Là où le bonheur est dans le près ? Alors ils ont cherché les images, ils ont cherché les sons de ce dimanche à la campagne.
Moi, j’y étais, tout simplement.
Tout simplement, je ne suis pas anarchiste, je ne suis pas écologiste, je ne suis pas syndiqué, je ne suis pas militant politique, je ne suis pas paysan... mais qu’est-ce que je fichais là ! Je crois que je suis tout cela à la fois et que j’ai obéi à moi-même, à ce que je crois être de ma responsabilité, de mon devoir et ce, même si je n’ai aucune carte ou pancarte.
...
Il ne faut pas le dire aux enfants.
...
Non ce n'était pas la guerre à ce dimanche à la campagne.
Oui, nous aurions pu avoir plus de blessés graves.
Mais la violence que nous avons subie ne nous incombe pas.
C'est l'Etat, par vous-même monsieur le préfet, qui a choisi d’employer des méthodes de combat, des chiens sans muselière (j’en témoignerais devant tous les tribunaux qu’il faudra), des projectiles divers comme des bombes lacrymogènes de plusieurs sortes (aveuglantes, urticantes...), des balles en caoutchouc, des bombes « soufflantes », un hélicoptère qui lançait aussi des bombes et ceci face à des pacifistes par définition totalement désarmés et notamment des femmes et des enfants.
Oui, oui nous revendiquons que les femmes et les enfants étaient devant.
Et alors?
Aurait-il fallu mettre devant des hommes de plus de 100 kg et de 1m80? C'est sûr que ceux en face de nous qui souhaitent la violence ci seraient mieux retrouvés. C'est sûr que ceux-là auraient été plus à l'aise pour laisser éclater leur propre violence.
Ceci dit, ils ne se sont pas trop retenus non plus!
Ils ont effectivement frappé violemment ces mêmes femmes et enfants. Beaucoup de personnes, journalistes ou pas, des images vidéo ou des photos, témoigneraient aussi de tirs tendus qui visaient directement des personnes ce qui est illégal et vous le savez.
Que ceux-là mêmes ne viennent pas dire maintenant, parce qu'ils découvrent 70 blessés sans vouloir encore les voir, qu'ils ont faits du maintien de l'ordre car la disproportion est trop forte. C'est comme si, parce que quelqu'un vous avait grillé la priorité en voiture monsieur le préfet, vous aviez envoyé contre lui un char qui aurait pulvérisé son véhicule.
Que ceux-là mêmes ne viennent pas dire maintenant qu’il n’y a eu que deux blessés légers parmi nous et dix gendarmes. Comment respecter l’Etat s’il n’est même pas capable d’assumer les conséquences de ses actes ? Il suffit tout simplement aux journalistes présents sur place de dire ce que eux ont vu sur le terrain. Ce que eux ont vu dans les ambulances des pompiers. Il suffit tout simplement de publier les certificats médicaux faits aux urgences d’Auch, Purpan et ailleurs ! Moi-même, j’ai amené à l’hôpital deux personnes. Une a un tympan crevé et une incapacité de 21 jours et l’autre, ma compagne, une surdité et une incapacité de 6 jours. Sur place nous avons rencontré un monsieur qui venait d’avoir la jambe cassée et plâtrée. Il était déjà plus de minuit et beaucoup étaient passés dans l’après-midi. Le médecin nous a même dit qu’ils avaient été avertis par la gendarmerie dès le matin qu’il y aurait du monde dirigé vers l’hôpital. Allons monsieur le préfet, un peu de courage, assumez les chiffres !
J'ai toujours cru que la riposte devait être proportionnelle à l'attaque. Je crois même qu’il s’agit d’un point de droit. L'Etat a donc agi hors de la morale pour avoir frappé sans considération des personnes sans défense et hors la loi par certains moyens utilisés. Et tout cela pour des intérêts privés de firmes multinationales, avec notre argent. A ce sujet, pourriez-vous monsieur le préfet avoir aussi le courage de publier la facture de ce dimanche à la campagne offert aux multinationales. Je suis moi-même propriétaire d’un bois qui est régulièrement vandalisé chaque année par des chercheurs... de champignons. Je vous demanderai bientôt de venir protéger mon bois avec les mêmes moyens.
A moins que...
A moins que la violence de ce jour-là soit aussi dans une certaine logique. Celle de nous entraîner sur un terrain perdu d'avance pour nous c'est à dire de devenir de moins en moins pacifiste et de plus en plus préparés à riposter.
......
Faut-il le dire à nos enfants?
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C'est vrai qu'après un dimanche à la campagne comme celui-là, en fin d'après midi, lorsque tu as vomi plusieurs fois et qu'il n'y a plus que de la bille qui remonte. Lorsque ta peau s'est enflammée de toute part, lorsque tes yeux sont au plus rouge, lorsque tu te fais insulter par les gendarmes qui attendent que tu répliques, je n'avais jamais vu cela avant, lorsque tu vois tes amis et ta compagne blessés qui disparaissent dans un fourgon de pompiers (qui ont été interdits d'approcher semble t-il car se sont les blessés qui devaient les rejoindre), lorsque tu vois des enfants ou des adultes pleurer... après tout cela, tu as envie de bouffer du flic. Tu as envie d'en prendre un pour toi tout seul et de te le faire avec sadisme. Certains d'entre eux étaient des enfants de 18 ans... ridicules dans leurs habits idéologiquement trop grands pour eux! Ridicules et perdus dans un champ...
Mais il ne faut pas aller dans cette voie.
J'ai 40 ans et j'en ai passé 20 à contrôler ma propre violence alors ce n'est pas vous monsieur le préfet qui allez aujourd'hui me faire craquer. Je ne boufferais pas du flic même si je n'accepte pas l'excuse que j'ai entendu sur le site de la part d'un gendarme qui disait qu'il n'avait pas eu le choix de faire ce métier... Je ne veux plus entendre cela depuis longtemps car on a toujours le choix, voire même plusieurs choix. Je n'accepte pas que l'on vienne me dire que l'on tape sur les autres à la place du chômage. Là aussi, il y a d'autres alternatives, on n'est pas toujours obligé de choisir entre le blanc ou le noir, le salop ou le héros...
Ce n'était qu'un après-midi à la campagne et il y en aura d'autres. Beaucoup d'entre nous ne sont pas des habitués de la guérilla et ne veulent surtout pas le devenir.
Ces mêmes personnes continueront à venir à mains nues et avec leurs enfants. Il est possible même qu’il y en ait plus car vous savez comment ça se passe lorsqu’on estime avoir été injustement violenté, les mouvements se renforcent. Ce dimanche là, tout le monde n’était pas devant, dans le tumulte et la fureur de certains hommes. Je connais beaucoup de personnes qui s’étaient déplacées ou avaient déplacées leurs enfants pour un cours d'éducation civique à distance et ils ont vu par eux-mêmes, ils ont pensé d'eux-mêmes.
Chacun à une place à prendre. Entre regarder le spectacle à la télé et prendre des coups, nous aussi nous avons de multiples choix, de multiples places à occuper... Etre là pour témoigner c'est important.
Etre là pour juger par soi-même.
Je voulais vous laisser ces quelques mots, vous en ferez ce que vous voudrez.
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Et nos enfants...
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Pour ma compagne, il est possible que la blessure ne soit pas grave et qu'elle devienne souvenir. Oui, c'est possible.
Mais dites vous bien qu'elle n'était pas venue sur le champ pour faire sa maligne, ni pour la pose télé, ni pour une médaille. Elle était consciente du danger mais elle n'est pas venue non plus pour prendre une grenade dans le dos alors qu'elle secourait une autre femme blessée et à terre.
Ma compagne a injustement été agressée alors qu'elle venait occuper SA place de citoyenne et faucher UN épi de maïs, un simple épi de maïs, une fleur en fait...
Il y a des fleurs qui font mal... individuellement et collectivement.
Les OGM restent pour moi une saloperie et c'est pour cela qu'il faut obliger à ce qu'il n'y ait pas d'expérimentations en pleins champs mais en serres sécurisées.
Que l'on ne vienne pas me dire que nous sommes contre la science ou alors je demande que le monsieur "la science" qui a inventé l'amiante vienne aujourd'hui se justifier devant les morts ; que le monsieur AZF aussi ; que le monsieur qui a dit qu'on pouvait moins chauffer les poches de sang offertes par des donneurs et revendues ensuite... toujours des morts ; que le monsieur qui a dit que les poules ne risquaient rien avec la dioxine ; que les vaches pouvaient manger de la viande ainsi que les poissons et les poules encore ; que les fraises peuvent être élevées avec des biberons de fertilisants... stop, la tête me tourne! Où sont-ils aujourd'hui ces "messieurs la science"?...
Si, encore une chose monsieur le préfet, le 16 septembre dans le Gers, alors que le Conseil Général a subventionné à coup de millions d'euros la filière Bio, des producteurs Bio vont eux-mêmes... faucher leur propre récolte et vous ne serez certainement pas là. Pourquoi vont-ils faire cette folie? Pour la télé? Non pas. Par solidarité avec nous? Même pas. Tout simplement parce qu'ils étaient voisins de producteurs d'OGM que vous avez défendu et que leur culture est classée de ce fait impropre à la consommation et invendable!!! Un comble! Ceux qui produisent propre grâce à nos subventions vont devoir arracher leur culture pour des semenciers multimillionnaires qui produisent pollué!!! Au secours ! Le monde est fou !
Il sera où le "monsieur la science" dans 5 ou 10 ou 20 ans quand on comptera les premiers morts? Où serez vous vous-même ? Qui viendra soutenir nos enfants qui devront nettoyer de la planète nos propres saloperies et notre lâcheté? Y arriveront-ils?
Qu'est-ce qu'on va leur raconter à nos enfants pour nous justifier?
On a toujours le choix. On ne doit pas se faire enfermer entre oui pour les OGM ou sinon nous revenons au moyen-âge. Il faut en finir avec les savants fous et maîtriser le développement hors de la pression économique libérale.
Allez. Rêvons un peu tous les deux. Et si je me trompais ? Et si après 20 ans de culture sous serres sécurisées, on s’apercevait que les OGM c’étaient très bien ?
Alors j’en mangerais 10 fois par jour mais je ne ferais pas mon mea culpa pour autant car je resterais fier d’avoir fait parti de ceux qui ont obligé à prendre toutes les précautions nécessaires pour en arriver là. Et vous ?
Mais le rêve se termine déjà puisque pour moi, à ce jour, c’est tout l’inverse qui est en marche.
Monsieur le préfet, je ne vous connais pas et je n’y tiens pas non plus. Je me moque de savoir que vous avez comme d’autres avant vous, échoué pour sécuriser la Corse et que vous soyez militaire ou ancien militaire. Mais dîtes-moi monsieur le préfet, comment vous apprend t-on à l’école de préfet à rentrer chez vous tranquillement après une journée pareille ? Comment vous apprend t-on à regarder votre enfant ou petit enfant dans les yeux et lui dire tranquillement « tu sais, aujourd’hui j’ai été matraquer des enfants comme toi et aussi des femmes et aussi des personnes âgées et aussi des hommes » ; « Tu sais, c’est de leur faute aussi car ils faisaient des bêtises ». « Mais non, ne pleures pas, je ne te matraquerai pas si tu fais une bêtise... ». Quel livre monsieur le préfet vous conseille t-on de lire pour vous endormir ? Dîtes-moi, monsieur le préfet, lorsque vous fermez les yeux, vous entendez toujours les cris ? Dîtes-moi, monsieur le préfet, alors qu’aujourd’hui vous pérorez dans les journaux, qu’auriez vous dit à votre enfant si un autre enfant était mort ce jour-là ? « Tu sais, c’est de sa faute aussi car il coupait des fleurs ». « Arrêtes de pleurer, oui tu peux allé jouer dans le jardin mais ne touches pas aux fleurs... ».
Je crois qu'on peut maintenant le dire aux enfants...
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