Avec la bourse et l'or qui lui restait Lina décida de la dépenser dans le voyage en bateau, elle le prit à Eauprofonde. Les longues steppes Rashméne lui avait appris a courir sur de grandes distances. Et ce n'est qu'une dizaine de jours plus tard qu'elle arriva à Eauprofonde. Elle opta pour le Sud, Port Calim semblait la destination qui lui convenait le mieux.
Le Calimshan est un pays qui vit en autocratie, il n'y a pas de nobles ni vraiment de roi. Ils vivent principalement de mercantilisme et cela leur permet de subsister et de faire de leur principale ville Port Calim un pôle incontournable des villes du Sud.
L'esclavagisme, les pots de vins, la tromperie, et les meurtres sont les activités les plus en vue de cette ville. bref, c'est une ville qui ne vit que par la richesse dédaignant ceux qui ont recours à la charité ou à l'aventure pour subsister.
C'est avec une mine résolue que Lina monta sur le pont du "Fringant". Déja l'odeur de la sueur des marins mélangés aux effluves des docks retournait bien des coeurs fragiles. Les mouettes piaillaient autour des bateaux quittant les quais. Le soleil et une fine brise balayait un temps soi peu les méchantes odeurs poisseuses. Un marin accueuilla la jeune semi-elfe sur son pont par un sourire torve. Sa jambe droite était soutenue par un bout de bois et son chapeau à plume était plus que défréchi. Lina ne manqua pas de remarquer les regards soutenus des marins qui travaillaient torses nus à la montées des sacs et autres containers de cuirs, de cuivres et d'or provenant principalement du sud de la Haute-Forêt. Le capitaine ouvra grand les bras et c'est avec un grand sourire qu'il parla à Lina
- Bonjour, bonjour charmante demoiselle, bienvenue sur le pont du Fringant. Que puis-je pour vous ?
- Une traversée. Dit simplement Lina
- Mon bateau passe par toutes les villes les plus réputées de la côtés des épées pour terminer à Port Calim...
- Je sais, Port Calim ira très bien
- Mmmh...L'esprit du marin réagissait au quart de tour. Je vois que vous voulez quitter cette partie de Féérune au plus vite, et puis Port Calim c'est pas la porte à coté je dis 500 po la traversée.
Les yeux de la barbare se plissèrent et elle sera la poignée de son épée, ses jointures blanchirent. Les yeux inquisiteurs des marins pesaient sur elle comme une lourde chape de plomb. Elle le sentie aussitôt et desserra l'étreinte de la garde de son épée. son instinct l'avait averti qu'une ou deux dagues étaient sorties de leur fourreau. Seul le visage du capitaine du navire n'avait pas sourcillé, il continuait même à sourire, mais elle en était sure qu'il savait que ses hommes étaient prêt à tout pour le défendre. Elle détacha la bourse à son côté et l'ouvrit, seul 100 po bien pesée devait se trouver dans ce sac. Insuffisant.
- Je ne vois qu'une seule solution. Confirma le capitaine montrant un peu trop ses dents blanches au goût de Lina le travail !
- Que voulez vous que je fasses ?
- Et bien...je pourrai avoir toute sortes d'activités intéressantes pour vous, mais je penses que ca ne serait pas convenable, donc je crois qu'aider mes hommes a charger le navire, décharger aux différents ports et ensuite ramer avec eux pourrait compenser votre repas et votre traversée. Qu'en dites vous ?
Elle soupesa le regard de cet homme, Elle ne pouvait pas avoir confiance en lui, la nuit elle ne devrait dormir que d'un oeil, faire attention qu'une dague ne se ballade pas trop près de son cou et surtout garder son épée à portée de main.
- C'est d'accord..Quel sont les escales ?
- Il y a la porte de Baldur, Athkatla, Muran, Vélène puis nous filerons directement pour Port Calim. Finit il dans un sourire à pierre fendre.
- Bien.
Elle quitta le pont du navire et se dirigea vers une caisse, deux hommes regardèrent la jeune femme, des rires étouffés s'échappèrent de leur bouche.
- Attention de ne pas te casser un ongle, chérie !
Elle se baissa sans dire mot et souleva la caisse sans aucune difficulté les hommes perdirent un peu de leur sourire, il était inutile de répondre par la violence, peut être plus tard mais pas maintenant.
- Je la déposes ou ? Demanda t'elle au capitaine.
- Euh...la...en bas... Cette fois ci elle le voyait il ne souriait plus de moquerie, mais de respect. Pour Lina ca lui suffisait....pour le moment
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