Recherche Mëryl Désespérément

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Contre toute attente, Mariko s'habitua rapidement à ce deuxième sabre. Oh bien sûr elle n'était pas encore au niveau de Darcia, loin de là, mais plus l'entraînement avançait, plus elle commençait à penser que l'apprentissage ne serait pas aussi fastidieux qu'elle l'avait imaginé.

En fait, elle découvrait une nouvelle forme de combat. Alors qu'avant ses pieds étaient fermement ancrés au sol pour une meilleure stabilité pendant que ses deux mains tenaient la garde d'Higesori de toute leur force, maintenant elle était constamment obligée de se déplacer et de virevolter afin de parer et d'attaquer avec ses deux armes. Cette fluidité était grisante. Trop peut-être.

Dans son enthousiasme, la jeune semi-esprit commis quelques fautes que son maître ne manqua pas de sermonner...
Après qu'elle ait eu compris le premier paragraphe du livre, elle le lâcha aussi vite. Un rapport de nécromancie dans cette bourgade oubliée? Mais réflexion faite, cela lui avait permit de réchapper aux nombreuses destructions dont ce genre de livres fait preuve. Félis ramassa le carnet miteux du bout des doigts. La nécromancie... l'art des morts. Cela ne lui était pas étranger.

La tieffeline en avait déjà lu là bas à Château-Suif, son tuteur était furieux quand il a découvert ce qu'elle lisait. L'introduction du carnet fait les mêmes promesses de puissance qui caractérise la peur que cet art induit. Mais pourquoi? Pourquoi une telle peur de la nécromancie? De tout temps l'homme a peur de la mort. Félis avait toujours été attirée par cela, elle se posait tellement de questions. Ce n'était pas tant la puissance qui l'intéressait mais le savoir.

Sa raison lui sembla basculer dangereusement, non, elle combattait suffisamment ses démons intérieurs pour en rajouter. Mais pourquoi la nécromancie était elle donc maléfique? En quoi faire animer des squelettes était un acte mauvais par rapport aux invocations d'autres créatures autrement plus destructrices? Les questions s'empilaient sur les anciennes. Night poussa un cri lugubre qui la fit sursauter, comme s'il savait...


-Je ne fais rien de mal, lui répondit Félis avec un geste agacé.

Sur ce, elle se décida à continuer de lire... peut-être comprendrait elle mieux et cela la détournerait un peu de ses dilemmes habituels. Le pseudo-dragon ouvrit brusquement la fenêtre et alla voler plus loin. Surprise par cette brusque fuite, Félis referma la fenêtre en le regardant partir.

-C'est ça oui... toi aussi tu m'abandonnes...

Puis elle retourna s'asseoir en prenant garde de ne pas effilocher plus le contenu des pages anciennes.
Le petit groupe resta 3 longs jours dans le petit village de Palishuck. Un montagnard leur indiqua un sentier qui serpentait à travers les bois de conifères et qui se perdait plus loin dans la neige. Cet étrange chemin était en fait un escalier dont chaque marche se distinguait sur le sol aisément. Ici en terre battue, plus loin taillée dans la pierre, là en bois, et bien plus haut certainement taillée dans la glace...

Ce même montagnard les mis en garde contre les gobelins qui pullulaient dans la région, ainsi que contre les yétis, particulièrement gros et vindicatifs dans cette région de l'épine dorsale du monde.

Puis il parla du dragon. Un vieux dragon blanc, gardien de la montagne : Rauhozel’înbaach-Lôlag Rosshvâ’Chkonn !

Mariko écouta distraitement les racontars du vieil homme, les yeux fixés sur les sommets que l'on ne pouvait distinguer à travers les nuages...
Un dragon blanc dans un royaume de glace, quoi de plus naturel en somme se dit Séréna à elle-même en fixant elle aussi les sommets.

Comme elle s'y attendait, Joshua en profita pour répondre. Il était devenu sa petite voix, un peu comme une seconde conscience. Mais loin de s'en accommoder, la magicienne le supportait de moins en moins... Pourtant elle cachait bien cet état de fait. Si bien que le mage lui-même ne semblait pas l'avoir compris.

Les flammes sont très efficaces contre ce genre de monstre et ton répertoire en la matière est plutôt fournis... Rapidité et précision seront les maîtres mots !
S'il est possible de négocier j'aime autant, rétorqua Séréna. Souviens-toi de notre confrontation avec le dragon d'améthiste sous le lac d'Alvencys !


Cette fois, Joshua se tint quoit... Ce qui ne fut pas pour déplaire à Séréna qui sourit et fit signe à ses compagnons qu'elle était prête pour le départ...
(Un dragon blanc... ça ne se marie pas tellement avec mes origines de dragon noir)

-En fait Mariko, avant de partir, tentons de contacter Mëryl voulez vous?

La voix de Félis était étrangement rauque. Aucun de ces compagnons ne l'avait vue durant les trois jours, cloîtrée dans sa chambre et descendant de temps à autre pour manger. Dans ses yeux, quelque chose la préoccupait visiblement même si elle tentait de ne rien en montrer.
- Allons nous asseoir sur ce banc là-bas. Nous y serons plus tranquilles. De plus, nous attendons encore notre guide, nous avons le temps.

Lorsque les deux étranges jeunes femmes furent assises l'une en face de l'autre, Mariko reprit la parole :

- Il faut faire le vide dans votre esprit. Essayer de ne penser qu'à une seule chose. Personnellement, lorsque je veux atteindre ce repos que procure la méditation, je ferme les yeux et essaye de fixer l'intérieur de mon front, comme si je voulais ouvrir une fenêtre ou un troisième oeil que je n'ai pas. Détendez-vous, relâchez tous vos muscles et concentrez-vous...
Félis suivit docilement les instructions de Mariko. Elle contracta un à un ses muscles avant de les détendre progressivement. Elle relâcha sa respiration et commença à se concentrer. Tout devenait léger, impalpable... il faut se concentrer sur Mëryl et Mariko, se concentrer sur... elles...
Mariko nota que la respiration de Félis ralentissait petit à petit. Elle hocha la tête, satisfaite de voir que sa méthode fonctionnait si bien.

Dire qu'elles avaient failli s'entre-tuer quelques jours auparavant !

La semi-esprit était curieuse d'en savoir plus sur les origines de Félis. Tant de sangs différents coulaient dans ses veines ! Elle trouvait déjà que sa propre ascendance n'était pas de tout repos au quotidien, mais en sa compagne de voyage, elle avait trouvé à qui parler !

Elle chassa ses pensées et se concentra à son tour sur la forme vaporeuse qu'elle avait déjà entre aperçut aux portes de la mort. Elle aussi chercha Mëryl.
L'esprit de Félis se rattacha aux côtés de celui de Mariko. Curieusement, elle sentait qu'il fallait aller plus loin, encore plus loin. Sa main éthérée tendue vers le plafond, elle ne comprit pas ce qu'il se passa. De la pièce de l'auberge, elles se retrouvèrent soudain bien haut dans le ciel. Quelles sensations étranges se dit Félis, elle se demanda si Mariko avait connu cela auparavant de sa nature de semi-esprit. Jamais elle n'était allé aussi loin ainsi. Comme si cela était inéluctable, son instinct guidé survola les montagnes.

Dans un appel sourd aux vivants, elle se mit à chanter, à la fois pour se rassurer mais aussi pour tenter de prévenir Mëryl. Tout semblait flou autour d'elle, les formes n'existaient plus, seul le silence et des couleurs mouvantes répondaient à sa vision. Dans des dimensions tout aussi irréelles, la silhouette de l'elfe se détacha alors clairement, élément à peu près réaliste parmi ce paysage étrange.


(Mëryl?)
Mëryl hocha la tête. Elle était tournée moitié vers la montagne, où se trouvait son corps, moitié vers Félis et Mariko qui flottaient près d'elle. Son fin visage éthéré reflétait une peur intense...

- Comment avez-vous réussit ? Est-il là ? Je l'ai vu l'autre soir !
Aërandis avait passé trois jours dans les montagnes finalement. Lorsqu'il revint, à l'aube du troisième jour, il semblait beaucoup plus frais qu'à son départ, mais en même temps, quelque chose s'était assombri dans son regard. Mais lorsqu'il eu rejoint ses compagnons de route, il s'efforça d'afficher une mine réjouit afin de ne pas trop les inquiéter.

La seule chose qui semblait le préoccuper, c'était la suite de leur voyage. Et bien qu'il semblait avoir quelques renseignements sur ce qui les attendait, il ne faisait qu'étaler son ignorance devant ceux qui le questionnait.
(Qui Mëryl? Qui vous fait si peur, qui avez vous donc vu?)

Félis s'agenouilla, elle avait tellement du mal à voir les alentours, seules l'elfe et Mariko lui paraissaient nettes. Maladroitement, elle prit la forme éthérée de Mêryl dans ses bras tremblotants.

(Il faut tout nous dire, tout ce qui pourrait nous renseigner sur ce qui nous attend... là-haut dans la montagne. Tels que je connais les moines, je parie qu'ils nous tendent des épreuves bien vicieuses pour soi-disant éprouver nos "capacités".)

La tieffeline sourit d'une manière ironique qui se voulait apaisante pour Mëryl.

(Soyez courageuse, malgré les dangers qui entraveront notre route... Je vous jure sur les Ténèbres qui sont ma patrie, que nous viendrons vous chercher et vous rendre au monde. Votre soeur vous attend aussi, racontez nous tout ce que vous pourrez je vous en prie.)
- Il veut se venger. Il veut se venger !

Mëryl semblait paniquée. Elle se dégagea de l'emprise de Félis, et tel un trait de lumière argentée disparue dans les nuées, regagnant le temple des 8000 marches et son corps, dans une sécurité qu'elle savait maintenant compromise.

Oui, elle était paniquée. Le démon revenait pour se venger. Elle l'avait renvoyé dans les abysses, et maintenant il allait le lui faire payer. Hélas, elle n'avait plus aucun pouvoir pour lutter contre Vlâad...
Lorsque l'elfe paniquée rompit l'étreinte, Félis crut qu'elle allait revenir brusquement à son corps. Déjà les paysages recommençaient leur ballet fantasmagorique. Elle se sentit comme aspiré dans un tourbillon malgré tous ses efforts pour rester. De toute la force de son esprit, elle hurla à Mëryl.

(Mëryl! Dites nous un nom! Une race! Dites nous qui vous veut du mal! Le temps presse, Mëryl, songez qu'on n'est là que pour vous aider! Réveillez vous, le monde est là avec ses dangers et ses doutes! Réapprenez à vivre! Songez à votre soeur qui vous aime et qui vous attend! Il faut qu'on sache! Nous affronterons le danger s'il le faut mais on doit... SAVOIR!)
Aërandis entendit le cri de Félis retentir dans toute l'auberge. Lui se trouvait encore attablé au rez-de-chaussée dans la salle commune, mais il réagit au quart de tour. Il empoigna sa harpe, et se rua dans les escaliers qu'il grimpa quatre à quatre. Lorsqu'il arriva devant la chambre, la porte était fermée à clef, mais il ne se posa pas la moindre question: d'un violent coup de pied il fit sauter la serrure et rentra en trombe dans la petite chambre où se trouvait Mariko et Félis. Il ne comprenait pas exactement ce qui avait bien pu se passer, il se tourna alors vers Mariko: "Mariko, que s'est-il passé ? Pourquoi a-t-elle criée ?"
Mariko ouvrit les yeux lorsque la porte vola en éclat.

- Je ne sais pas, Félis est allée bien au-delà de ce que j'imaginais. Je l'ai perdu lorsque nous avons atteint le toit de l'auberge. Elle a dû rencontrer Mëryl. Venez, il faut la réveiller !
Je t'en prie, ne me ramène pas...

Démon à visage d'enfant!

Que fais tu?!

Pourquoi as tu fait ça? Pourquoi!

Rien n'est finit, tout commence après tout...


Félis s'écroula à terre, emplie de spasmes convulsifs pendant un instant. Elle semblait avoir perdu connaissance les yeux grands ouverts, vides. A l'intérieur, son coeur voulait exploser sous l'effet d'un chagrin, intense, comme une faille ancienne. En poussant son hurlement, elle se réveilla soudain. Il y eut un long moment de silence où elle ne put prononcer un mot avant d'ajouter.

-Lifh...
Aërandis se tenait accroupit prêt de la tieffeline. Lorsque celle-ci parut reprendre enfin ses esprits, il la souleva doucement et la posa dans son lit. Il ne savait pas vraiment si elle était encore consciente ou non, mais pour le moment, le problème n'était pas là. Il se contenta alors de lui murmurer: "Reposez vous maintenant, c'est ce que vous avez de mieux à faire, vous nous raconterez après si vous le souhaitez."

Puis il sortit de la chambre et invita Mariko à le suivre. Une fois dans le couloir, il referma la porte derrière eux et se tourna vers Mariko: "Dites, que vous est-il arrivé ?"
Mariko était gênée. Elle se sentait responsable. La tête basse, les yeux perdus dans le plancher elle raconta comment Félis et elle avaient décidées de prendre contact avec Mëryl. Comment elles s'étaient concentrées, comment enfin elles s'étaient envolées hors de leurs corps. Puis elle raconta comment, épuisée elle avait laissée Félis seule, au-delà du plafond et comment elle était revenue, abandonnant leur compagne aux cieux éthérés.

Oui, elle se sentait coupable.


- Pardonnez-moi. parvint-elle enfin à articuler.
Malgré la bouillie qui faisait office de pensées à Félis, rien que le mot "se reposer" la mit hors d'elle. Les jambes flageolantes, elle se leva rapidement et ouvrit la porte.

-Je... un ennemi nous menace effectivement, ou plus précisément Mëryl. Quelqu'un qui lui en veut, puissant d'après son air horrifié. Il ne doit pas être loin. Nous devons trouver un plan rapidement avant qu'il ne soit trop tard.

Sa fierté la poussait à ne rien montrer de ce qu'elle ressentait. Pourtant, elle avait une sensation horrible, comme celle d'une mère auquel on aurait arraché son enfant. Et elle sut que cela venait de sa première vie. Pour la première fois, depuis des années, Félis avait enfin récupéré un souvenir net de ce mystère. Le visage d'une adolescente, aux mêmes origines que Mariko, de longs cheveux noirs. Elle la connaissait, même très bien. Ce souvenir où elle la tenait entre ses bras, nue et s'enfonçant une dague dans le ventre et cette phrase "ne me ramène pas".

Félis se sentait devenir folle.


(Non, c'est juste un effet de mon subconscient, un traumatisme dû à cet exercice de conscience. Cette fille n'existe que dans ma tête...)

Un sentiment de lassitude la prit, c'était trop pour elle. Ses origines, ces souvenirs, ce sentiment d'abandon. Qu'est ce qu'elle aurait donné pour être normale, même au prix d'un terrible ennui. L'envie était son plus terrible péché. Elle regarda Mariko, voyant la honte faire rougir son front et lui fit un sourire de réconfort, au prix d'un terrible effort. Puis elle regarda le scalde discrètement, la méfiance prenant le pas sur le reste de ses sentiments. Pourquoi l'aidait il? Comment pouvait il la considérer comme un compagnon? Il pourrait très bien la poignarder dans l'état qu'elle était, et à vrai dire, elle lui en serait presque reconnaissante. Elle détourna la tête et essaya de faire de l'ordre dans ses pensées.
Aërandis sourit en entendant les paroles de Felis, il avait proféré les mêmes il y a quelques jours, mais il s'abstint de lui resservir ses réponses. Et, sans crier gare, il donna un voyant coup à la tieffeline au niveau du plexus solaire. Vue la force du coup et l'état de la tieffeline, celle-ci tomba immédiatement inconsciente. Il l'attrapa par la hanche avant qu'elle ne tombe par terre, puis la souleva du sol pour aller la reposer sur son lit, comme il l'avait fait il y a quelques minutes. Il la déshabilla avant de la laisser sous une chaude couverture puis il ressortit.

Mariko l'attendait encore dans le couloir, il se tourna doucement vers elle puis lui dit:"Nous partons demain, auriez vous l'obligeance de prévenir les autres ?"
- Oui da, je m'en occupe maître scalde. Et la semi-esprit, encore confuse, traversa toute l'auberge à la recherche des autres compagnons, pour les avertir de l'imminence du départ.
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