Recherche Mëryl Désespérément

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Mariko adopta une garde haute, sa favorite. Un déplacement d'air lui appris qu'un gobelin se ruait à l'attaque derrière elle. Elle se retourna vivement, et d'un geste calculé décolla la tête du présomptueux de ses épaules, puis elle retourna son sabre contre elle-même, le fit passer sous son aisselle et transperça un deuxième ennemi. N'ayant pas le temps pour reprendre une position défensive, elle libéra sa main gauche, et paume en avant l'aplatit contre la face pustuleuse d'un troisième gobelin qui tomba à la renverse, le nez éclaté. Mariko enfonça son coude droit dans la trachée d'un quatrième ennemi, lui brisant la colonne pour le compte, et en prenant appuis sur le premier cadavre, effectua un saut périlleux arrière pour finalement se retrouver face aux trois derniers voleurs de chevaux qui durent se retourner pour lui faire face. Les gobelins n'eurent pas le temps de se ruer à l'attaque, que déjà, d'un enchaînement d'estoc et de taille Mariko venait d'en tuer deux autre, accompagnée d'un chant grivois d'Higesori. Le dernier gob, effrayé par tant d'efficacité lâcha son sabre rouillé et prit ses jambes à son cou, dédaignant les menaces du démon qui tempêtaient sous son crâne, fort heureusement encore attaché à son cou.

Finalement, la semi esprit se retourna pour regarder comment se débrouillaient ses amis. Elle n'omit pas de transpercer le gobelin à qui elle avait cassé le nez et qui gémissait à ses pieds.

Pour mieux observer ses compagnons, elle souffla sur une mèche rebelle qui lui cachait la vue, et décida, en observant le monceau de cadavres, qu'ils n'avaient pas besoin d'elle, aussi, entreprit-elle de calmer les chevaux, affolés par tout ce tapage...
La démone faisait ravage parmi les gobelins. Sans maîtrise, avec fureur, son cimeterre dessinait d'étranges arabesques dans les airs. Elle compta alors sur l'intimidation pour finir le combat au plus vite, et poussa un rugissement digne de ses origines, dévoilant ses canines pointues.
Darcia n'avait pas hésité une seule seconde cette fois. A peine le premier gobelin en vue, il avait récupéré son double-lame et avait fendu l'air de son arme. Il ne faisait plus qu'un avec le combat, il tourbillonnait dans une danse hypnotique, son mouvement nullement freiner par les chairs et les os qu'il déchiquetait à tout va. Le sang gobelin était projeté à travers le lieu du combat, rougissant le champ de bataille comme jamais.

Le Kensaï glissa sur une pierre ensanglantée, et se rattrapa de justesse avant de se faire embrocher par un gobelin avec une lance. Il grogna un bon coup, ce qui fit fuir le malheureux peau-verte. Darcia grimpa alors sur un rocher surélevé et observa les gobelins en déroute, un léger sourire aux lèvres.
Séréna avait elle aussi sortit son épée, une lame de Gardien... et forte de l'entraînement fournit par Naphylis, elle faisait front aux gobelins, aux côtés d'Eleldor...
De temps en temps, d'une simple torsion du poignet, elle projetait de énergie magique brute sur ses adversaires, les corps désarticulés s'écrasant dix mètres plus loin... Elle s'autorisait même, sous le couvert des lames de son amant, à semer la mort par le feu, brûlant une vingtaine d'ennemis à chaque assaut !
La horde de peaux vertes reflua aussi vite qu'elle s'était jeté à l'assaut. Vlâad abandonna son emprise sur leurs esprits et reporta son attention sur l'elfe honnit qu'il avait senti avant de perdre la raison et de lancer son début d'armée sur les aventuriers.

- Peu importe, je n'ai qu'à les suivre à distance pour retrouver cette souillon !

Et il s'en retourna dans l'ombre, guettant l'instant où il pourrait enfin assouvir sa sinistre vengeance...
Aërandis était à bout de force après cette bataille, mais les autres ne devait pas s'en rendre compte. Il alla s'asseoir près du feu et ne tarda pas à sombrer dans un profond sommeil. Son sommeil était agité, à un moment, il semblait attaqué par une horde d'ennemis dangereux contre lesquels il ne pouvait que fuir, à d'autres, il criait comme un damné soumis aux tortures des flammes infernales. Dans tous les cas, il semblait souffrir intensément aux deux bras. Finalement, il finit par se calmer et par retrouver un repos silencieux.
Mariko ne s'était même pas retourner pour voir les gobelins s'enfuir. Elle termina de calmer les chevaux, puis vint rejoindre les autres près du feu de camp. Elle nettoya Higesori en le passant dans les flammes, et fait curieux, loin de noircir la lame, le feu la fit rougeoyer puis briller, la laissant propre comme au premier jour. La semi-esprit rangea son katana et observa leur guide, visiblement pris dans les rets d'un horrible cauchemar.

- Ne croyez-vous pas que nous devrions faire quelque chose pour lui ? Demanda-t-elle aux autres membres du groupe, et sans attendre de réponse, elle alla le couvrir d'une seconde couverture, espérant ainsi soulager son sommeil.
-Laissez moi faire... fit d'un ton neutre la tieffeline. Laquelle alla s'asseoir près d'Aërandis et entrepris de soigner et de bander ses blessures du mieux qu'elle pouvait. Son visage évoquait celui d'un masque de marbre, les pupilles agrandies par la fureur du combat et qui la rendait encore plus irréelle d'ordinaire.

-Nous devons atteindre au plus vite le prochain village. Les environs pourraient avoir des oreilles, quand nous serons en sûreté, je vous dirai ce qu'il s'est passé...
Le petit groupe remballa ses affaires et, c'est à la lueur des étoiles qu'ils cheminèrent jusqu'à Palishuck, petit bourg perdu au pied de l'épine dorsale du monde.

A cette heure, le village entier était encore endormi, et le garde de faction semblait avoir fait de même puisqu'il fallut qu'Higesori braille toutes sortes d'insanités sur sa mère pour qu'il daigne ouvrir les portes, un regard mauvais planté dans les yeux de Mariko, rouge comme une pivoine...
Félis demanda avec tact à l'un des gardes ensommeillés où se trouvait l'auberge la plus proche. Il leur indiqua ce qu'ils voulaient avant de retourner à son poste, plutôt énervé. Félis avait dû mettre Aërandis devant elle sur son cheval pour éviter qu'il tombe.
Une fois rendus, il fallut encore réveiller le tavernier qui n'avait apparemment pas l'habitude des clients. Les chambres payés, elle monta Aërandis du mieux qu'elle put dans l'une d'elle. Elle pouvait remercier son entraînement guerrier. La tiefeline l'allongea sur le lit et mit la couverture avant de se tourner vers ses compagnons et leur raconter son entretien avec Mëryl. Son aile noire était toujours présente, elle put remercier également la nuit d'avoir camouflé cela à la vue des gardes.


-J'ignore quelle menace a pu lui faire pousser un cri pareil mais je crains le pire... J'essayerai sans doute de la recontacter, par contre il me faudra votre aide Dame Mariko. Ces séances de méditation sont épuisantes et difficiles, vous êtes une semi-esprit et vous avez également hérité de la sagesse de vos maîtres. Vous connaissez mieux que moi ces choses là, à deux, nous pourrions certainement... enfin avec votre accord bien sûr.
Aërandis se réveilla allongé dans un lit... Un lit ? si ses souvenirs étaient justes, il s'était endormi en pleine montagne, que faisait-il ici, et comment était-il arrivé là. Ses blessures le lançait encore, mais cela ne l'empêcha pas de sortir de la chambre afin d'élucider son mystère. Il n'était vêtu que de ses braies, et les vertiges probablement dus à la fièvre l'obligeait à s'appuyer contre le mur pour ne pas tomber. Il finit par retrouver ses amis assis dans la salle commune en train de discuter. Il rassembla alors toute son énergie pour aller s'asseoir avec eux sans avoir besoin de s'appuyer sur quoique ce soit.

-"Excusez-moi, mais que faisons nous ici ?"
Félis lui rapporta les derniers événements passés et comment il avait atterri dans sa chambre avant de rajouter d'une voix impersonnelle.

-Vous devriez aller vous recoucher, vous êtes encore pâle et peu remis de vos blessures.
-La fierté est une chose, savoir s'arrêter en est une autre, Sir Aërandis. Je propose qu'on prenne le temps de se reposer, Mëryl n'est pas en danger là-haut et nous devons avoir toutes nos forces pour continuer. Sans vouloir être présomptueuse bien sûr... je ne fais que proposer. ajouta t'elle en hochant poliment la tête.
-"Excusez-moi, mes je connais les secrets des discours, et il ne sera pas si facile de me tenir à l'écart, car je suis le seul ici, il me semble, à connaître les sentiers perdus de l'épine dorsale du monde, qui plus est, l'attaque des gobelins cachait quelqu'un de plus puissant, perdre du temps ici, c'est lui laisser plus de temps pour organiser la prochaine embuscade, alors hâtons nous, chaque minute est précieuse."
Mariko qui fixait depuis un moment son verre releva la tête et parla enfin :

- Sans vouloir contredire notre guide, dont nous aurons grand besoin dans les jours à venir, je crois effectivement qu'un peu de repos ne ferait de mal à personne. Moi y compris. De plus, je repensais à l'idée de Félis d'essayer d'établir un nouveau contact avec Mëryl. Apparemment, cette dernière à conservé certains pouvoirs, dont celui de se mouvoir sous une forme astrale. Nous pouvons donc en déduire qu'elle sait ce qui nous attend. Alors je pense que ce qu'elle sait peu s'avérer primordial pour l'accomplissement de notre quête. Bref, Félis, je suis votre homme ! Mariko se tourna vers Darcia : - Est-ce bien comme cela qu'on dit ?
-Nous essayerons demain alors. Il vaut mieux que certains profitent du reste de la nuit.

La tieffeline les salua en se levant puis sortit hors de l'auberge. La nuit était fraîche, le village silencieux. En contemplant le paysage, elle se dit qu'il était un peu comme à son image, sombre et froid. N'ayant pas sommeil, Félis visita ainsi le village, espérant peut-être trouver l'emplacement d'une bibliothèque quelque part.
Votre homme ? lança doucement Darcia à Mariko.

Vous m'intéressez beaucoup moins tout à coup dit il sur un ton amusé.

Mais pour être sérieux, en élevant un peu la voix, je pense qu'un peu de repos serait mérité. Qui plus est c'est une petite bourgade et même si nous étions attaqués, les villageois seraient sûrement prêts à se défendre. Et puis ma foi ... une puissance derrière les Gobelins ? Il n'en faut pas beaucoup pour contrôler ces petits êtres, alors j'attendrais d'avoir une meilleur preuve de sa puissance avant de me hâter ...
La semi-démone s'arrêta soudain et entra dans une sombre ruelle formée entre deux maisons. La main appuyée sur le mur, l'autre plaqué sur la bouche, de violentes nausées l'avaient prise. Elle finit par cracher du sang, du sang noir. Les crises allaient reprendre, elle savait ce que cela signifiait. La part démoniaque était trop grande, il fallait trouver une solution et vite. Elle ne voulait pas succomber, elle ne succomberait pas!

En se relevant péniblement, elle s'essuya les lèvres et sortit dans la fraîcheur bleutée. Tout semblait si paisible. Après encore un peu de marche forcée, elle trouva ce qu'elle cherchait, du moins l'espérait elle. Une bâtisse plutôt humble avec pour enseigne un livre, elle irait dès demain se promit Félis. Epuisée, elle se laissa tomber dans une autre ruelle, et s'endormit ainsi, assise dans la pénombre.
Bien avant que le soleil ne vint éclairer les premières maisons, les habitants de Palishuck, des montagnards endurcis étaient déjà dehors, vaquant à leurs occupations. Mariko, réveillée par le brouhaha de la rue, sorti directement dans l'arrière cours de l'auberge et commença quelques exercices pour s'assouplir les muscles, fatigués par le voyage et les combats...
Darcia était perché sur la fenêtre de sa chambre d'auberge, observant Mariko avec intérêt. Puis, petit à petit, il descendit à terre en se servant des saillies laissées par les pierres brutes du bâtiment. Il portait dans le dos son double-lame, et en ceinture un autre katana qu'il avait acheter juste avant la nuit au forgeron du coin. Assez rustique, l'arme était cependant bien équilibrée. La garde était taillée dans un os d'un quelconque animal, solide, entourée de lanières de cuirs et de tissus noir pour permettre une parfaite adhérence de la main. Un symbole de dragon était gravé au bout de la garde, semblant avoir été taillé très récemment par le maître d'arme.

Bonjour Mariko ... permettez moi de vous offrir ceci.

Il lui tendit l'arme.

Votre deuxième katana. Plus vite vous vous entraînerez à utiliser deux armes à la fois, plus nous arriverons rapidement à l'enseignement supérieur pour devenir Maître ès Arme du Dragon d'Or, la partie la plus longue.

Puis, sans un mot supplémentaire, juste un sourire, il se mit en garde avec son hast-épée.
En se réveillant un peu plus tard, Félis sourit en voyant l'aube. Elle se leva en s'étirant un peu. Puis elle entra dans la bibliothèque. Celle-ci était petite et renfermée, maintenue par un humble vieillard et son petit-fils. Il ne vit apparemment aucune objection à ce qu'elle déambula parmi les quelques étagères, ne voyant que la vague silhouette d'une jeune fille par-delà ses lunettes embrumées.

La tieffeline effleura avec nostalgie les couvertures poussiéreuses. Château-Suif lui manquait, elle avait toujours cette soif de connaissance qui la tenaillait. Elle passa la matinée ainsi sans manger ni boire et un bon bout de l'après midi à en lire.

Très affaiblie, elle paya un livre au hasard qu'elle voulait emporter en souvenir et qu'elle n'avait pas eu le temps de lire complètement. Félis retourna à l'auberge, prit un repas rapide et monta dans sa chambre en évitant pour l'instant ses compagnons.

Ce livre l'intriguait au plus haut point. Déjà c'était de loin le plus miteux de tous avec son écriture maladroite et sa couverture abîmée. Puis il contenait à peine quelques pages. Elle décida de passer sa soirée à le décrypter. Son pseudo-dragon, en revanche, ne voyait pas cela d'un bon oeil curieusement mais elle ne s'en aperçut pas.
Mariko hésita quelques secondes avant de se saisir de l'arme. Bien sur elle avait entendu maintes histoires sur des guerriers solitaires, passés maîtres dans l'art du combat à deux sabres, mais elle ne s'était jamais senti capable d'une telle maîtrise. Elle se sentait plus en sécurité avec ses deux mains sur la garde d'Higesori. Néanmoins, consciente de l'honneur que lui faisait Darcia de la prendre comme élève, elle fini par prendre le deuxième katana dans sa main gauche.

Le sabre était équilibré, et la lame, bien que grossière semblait de bonne facture. L'acier en était un peu terne, il n'avait pas l'éclat immaculé d'Higesori, mais sa solidité ne faisait aucun doute.


- Peuh ! Que vas-tu faire d'une telle babiole ? demanda Higesori visiblement jaloux.

- Je vais apprendre. Voilà ce que je vais faire. Par où commençons-nous Senseï ?
Apprendre à équilibrer votre corps et à parer les coups avec vos deux armes. J'effectuerais des attaques, d'abord lentes, puis de plus en plus rapides. A chaque erreur, on recommence du début.

Alors il joignit le geste à la parole et commença des attaques à vitesses croissantes, recommençant à chaque fois qu'elle ne parvenait pas à synchroniser ses mains de façon à parer de façon correcte.
Aërandis n'appréciait pas l'idée de rester dans ce village. Après tout, s'était un nomade. Mais en même temps, quelques jours de repos ne lui feraient pas de mal, et ça il le savait mieux que quiconque. Même s'il était aussi conscient que ces quelques jours n'apporteraient vraisemblablement aucune amélioration notable de son état. Décidemment, il exécrait sa propre faiblesse.

Il dormit tard le lendemain matin, puis, voyant que tous ses compagnons de routes étaient partis vaquer à leurs occupations, il décida d'aller faire un petit tour dans la montagne, cela lui permettrait de se détendre un peu.
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