Publié par Crevard Ingenieux
Non, l'indignité, c'est qu'il y ait des gens pauvres, en précarité, ou dans une situation de survie, et que tout ne soit pas fait pour les en sortir. Vouloir à tout prix réduire le chômage (en réalité : les chiffres du chômage), et notamment au prix de la pauvreté ou de la précarité, c'est avoir complètement perdu de vue les valeurs humanistes les plus élémentaires (et ce n'est pas faute pourtant de pointer ces écueils chez les pays qui ont appliqué des politiques similaires). Passer de la situation d'un être humain qui gagne N euros par mois grâce à des aides sociales en étant au chômage à ce même être humain qui doit travailler pour gagner ces mêmes N euros est une grave régression.
Et... En quoi est-ce que réduire le chômage ne permet pas de réduire la précarité, la survie, la pauvreté ?
On vit dans un modèle de société de consommation (modèle qu' aucun politique sérieux ne remet en cause en France aujourd'hui), où la place sociale d'une personne est encore définie par son rôle productif, son apport personnel à la collectivité par ses actions ou ses œuvres. Dans ce monde là, réduire la pauvreté c'est donner un travail.
J'ai aucun souci à ce qu'on parle de changer le monde (après tout je suis déjà convaincu qu'on va tout droit vers l'effondrement), mais la politique suit les évolutions de la société, elle ne les précède pas. Donc avant de chercher le changement politique, il faut chercher le changement sociétal.
Un jour, on vivra peut-être dans un monde où la règle sociale n'imposera plus de poser dans les 20 premières secondes à un inconnu "qu'est-ce que tu fais dans la vie"... Mais tant que ce n'est pas le cas, on se mesurera la nouille avec le travail.
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