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Sujet qui fait relativement peu parler en France, par rapport au monde anglo-saxon, une guerre culturelle fait rage sur internet.
Qui oppose partisans de la "justice sociale" (un fourre-tout englobant surtout le féminisme, militantisme LGBTO* et l'anti-racisme, mais plus un militantisme sociétal que social, contrairement à ce que le terme pourrait laisser penser) critiquant (et accusés de vouloir prendre le contrôle de) la culture populaire, et divers groupes entendant officiellement défendre leur aspect favori de cette dernière (jeux vidéos, rock métal, littérature de genre, culture lulz des forums, art de la drague, etc...), ou la "neutralité" de tel ou tel espace d'internet, mais généralement lourdement influencés, voire indissociables de mouvement nettement plus politisés (masculinistes, libertariens, E-Droite, etc...). (* O pour Others, la reconnaissance d'un certain nombre d'autres groupes comme minorités oppressées -assexuels, otherkins, demi-sexuels, etc- étant souvent reliée, à tort ou à raison, au concept de SJW, au moins dans leur caricature) Les grandes batailles de cette guerre culturelle prennent la forme d'une succession de "-gates" (on ne sait trop pourquoi, c'est devenu une tradition de les appeler comme ça, souvent pour en faire des hashtags sur twitter) : en dehors du désormais célèbre gamergate (déjà discuté ici), on peut maintenant citer un metalgate (contre-attaque contre une critique du machisme/racisme des paroles de métal), un puppiesgate (écrivains/fans de SF regroupés sous le label "sad puppies" accusant les prix littéraires décernés dans des conventions d'être influencés par des considérations politiques, et tentant d'imposer leurs choix lors des derniers Hugo), un comicsgate (réaction contre la féminisation ou la transformation en membres de minorités de certains personnages de comics lors des réécritures d'univers comme Marvel Ultimate, ou à l'outrage féministe contre une couverture de batgirl, selon les version), un shirtgate (outrage féministe sur twitter à propos du t-shirt 'sexiste' porté par un scientifique, suivie d'une forte réaction anti-féministe), un wikigate (accusant wikipedia de promouvoir une certaine vision du monde en censurant le point de vue des divers gaters, ou au contraire d'avoir viré certains administrateurs qui leur résistaient, selon les camps), et un redditgate (réaction à un changement de politique de reddit, fermant certains forums accusés de favoriser le harcèlement, qui a récemment entrainé la démission de la directrice du site) ou encore chans/forums/boards-gate selon les versions (... d'une théorie qui voit dans les changements de politiques de plusieurs plate-formes de forums, telles 4chan et reddit, le signe d'une vaste conspiration des "social justice warriors" pour museler leurs contradicteurs ou imposer le politiquement correct). Mais au delà de ces plus ou moins grandes batailles c'est de perpétuelles escarmouches qui opposent "SJWs" et "bigots" sur tout sujet d'actualité en rapport avec le féminisme ou le racisme, avec toujours les mêmes tendances inquiétantes à dériver en harcèlement, avec révélations de données personnelles, menaces, etc... (pas nécessairement toujours dans le même sens). (Une parenthèse sur ce terme de Social Justice Warrior, issu de ceux qui les critiquent, dont la définition est très variable. Souvent ceux qui l'utilisent se défendent d'être opposés aux causes concernées en disant que "Social Justice Warrior" ne désigne que des gens utilisant ces thématiques pour se faire mousser, pour le plaisir de déclencher des flame wars, ou encore imposer leurs goûts personnels, en gros des hypocrites, ce qui correspond à la définition de l'urban dictionnary. Pourtant ils ne se priveront pas de l'utiliser contre toute personne en désaccord avec leur vision du monde, et évoquent régulièrement de vastes complots pour imposer les vues de la part des "SJWs", qui seraient une sorte d'avant garde d'élites cherchant à diviser le peuple en focalisant son attention sur des sujets sociétaux. Par ailleurs une tendance récente est une réappropriation du terme par l'autre camp, de plus en plus de personnes adoptant le label SJW, tout en lui donnant une connotation positive, sur les plateformes appréciées des féministes comme tumblr, de nombreux bloggers se définissent désormais comme tel. ) Grosso modo dans toutes ces luttes les arguments sont les mêmes (et assez similaires dans les 2 sens) : Les SJWs sont accusés de : - se concentrer sur des détails plutôt que sur les vrais problèmes de la société (la vieille opposition sociétal vs social) - d'avoir une approche identitaire et haineuse de leurs causes (de haine de l'homme blanc occidental mâle hétéro) - de velléités de censure de tout ce qui leur déplait - de volonté de contrôler des espaces / influencer des représentations culturelles sans en avoir la légitimité (d'être des faux-fans ne se mêlant d'un sujet culturel qu'en raison de leurs agendas politiques, ou faux-utilisateurs ne s'inscrivant à un espace de discussion que pour en prendre le contrôle) - de faire partie d'une vaste conspiration de l'extrême gauche / des mouvements LGBTO et anti-racistes pour imposer partout le "politiquement correct" (voire aussi des élites contre le peuple) Les "gaters" (ou autre nom donné à leurs adversaires, "puppies", etc... selon les cas) sont accusés de : - défendre en tant que "normalité" une vision du monde qui n'est que celle de l'homme blanc occidental mâle hétéro (en gros de n'accepter femmes et minorités que si elles adoptent leur propre point de vue) - faire de la défense de telle ou telle sous-culture ou espace du net un prétexte pour étaler leurs idées réactionnaires (et par conséquent d'être aussi des faux-fans uniquement là pour défendre un agenda) - de défense de la liberté d'expression à géométrie variable (en gros de s'en réclamer à tout bout de champ, mais de ne pas soutenir celle des critiques) - de faire partie d'une vaste conspiration de l'extrême droite / des mouvements masculinistes pour multiplier ces affrontements "culturels" (Et les deux camps de se livrer à divers harcèlements, pressions économiques pour imposer leurs vues, manipulations, etc... naturellement.) Mais plutôt que d'entrer d'avantage dans le détail de leurs nombreux affrontements pour compter les points (ou dans les théories conspirationnistes évoquant des groupes organisés qui les expliquent) ce que je trouverais plus intéressant, serait de déterminer ce que la multiplication de ces conflits virtuels signifie en terme d'évolution de la société. En gros, sont-ce ces échauffourées un résultat du succès du féminisme et de l'anti-racisme, générant une réaction qui n'attend qu'un prétexte pour s'exprimer, mais qui n'est que résistance désespérée à un progrès inéluctable ? Ou au contraire de leur échec vu comme ils rencontrent d'énormes résistances même quand ils ne critiquent que des détails relativement insignifiants ? Ou encore d'une régression de ces mouvements qui préfèrent se consacrer aux dits détails, et à la guerre virtuelle contre les bigots d'internet, qu'à des problèmes sociaux plus important, et à celle contre les vrais détenteurs d'un pouvoir, économique par exemple ? Une simple conséquence d'internet mettant en relation des personnes aux opinions très opposées qui se seraient ignorées auparavant ? L'arrivée dans le débat public d'une génération radicale (dans les deux camps) adepte de la diabolisation de ses adversaires, et sans scrupules quant à comment les traiter (voir doxages etc...) ? Un phénomène lié à la culture américaine et destiné à rester cantonné au web anglophone, ou verra ton ces guerres culturelles prendre autant d'ampleur ici (au pays qui donne des prix littéraires à Houellebecq j'en doute un peu) ? Etc... |
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La "Cultural War" ("sjw" vs "bigots") signe de progrès ou de régression ?
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#393901
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#393901 |
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Quand on laisse internet aux cons, ils font des conneries avec. J'ai pas grand chose de plus à en dire. Ces gens ne sont personne.
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Même Le Monde n'arrive pas à faire un article sans être un minimum condescendant vis à vis de ces personnes.
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#204887
Invité
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#204887 |
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Un intéressante article sur le gamergate résultant de la polarisation de la vie politique américaine aboutissant à la politisation de tout (et qui rend logique aussi la multiplication de conflits similaires qui a suivi).
Au passage carrément inquiétante pour une démocratie l'évolution décrite dans les premiers paragraphes (ptit extrait...). ![]() ![]() Citation :
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#177225
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#177225 |
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Il me paraît difficile d'identifier GamerGate à un mouvement de gauche, c'est un peu plus compliqué.
Au passage je rencontre de plus en plus l'opposition "sjw" contre "sow", pour "social outrage warriors". Mais bigots n'est pas mal non plus. Pour moi le souci vient aussi de l'ignorance totale dans lequel se trouve l'internaute moyen vis à vis de la sociologie et des raisonnements pratiqués par celle-ci. w/e, je suis partie prenante dans l'histoire, mon avis vaut peau d'zob. Dernière modification par Heathcliff ; 18/07/2015 à 17h54. |
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#393901
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#393901 |
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En d'autres termes il a politisé un certain nombre de sujets sociétaux, opinions ou estimations de faits, en décidant que le "camp" politique devait déterminer la réponse à ces questions (ou inversement). Dans les réponses qu'il classe comme de droite : Although it is not an excuse for unequal standards, innate differences between the genders exist and should be discussed. -> la réponse à un débat éternel entre inné et acquis ou sur les le féminin et le masculin (ou autres genres si on ne parle pas des physiques) n'a rien à voir avec un axe droite/gauche, quant à penser que les différences doivent être discuttées, les millions de personnes qui trouvent intéressant le discours des Hommes viennent de Mars et essais assimilés seraient elles toutes réactionnaires ? Et qu'en est il de ceux des gays qui s'estiment l'être et être différents depuis toujours ? There is an epidemic of sexual assault on American campuses. -> ne pas être d'accord avec cette description d'un "fait" absolument pas scientifiquement établi (il est impossible de déterminer si le nombre d'assauts augmente ou s'ils sont simplement signalés plus souvent en raison de la sensibilisation accrue au problème dans ce milieu), n'a rien à voir avec l'axe droite/gauche. Political movements designed to advance the interests of particular genders, races, or sexual identities are inherently divisive and discriminatory -> être contre le communautarisme a peu à voir avec l'axe droite/gauche, rien n'interdit de penser qu'un mouvement universaliste défendrait mieux les intérêts de tout le monde que des mouvements isolés se souciant d'intérêts particuliers. If there is a feminist movement, there should also be a men's rights movement. -> être partisan du communautarisme n'a rien à voir avec l'axe droite/gauche, rien n'interdit de penser que la société évoluerait mieux si chaque groupe était représenté par un mouvement défendant ses intérêts (ou que ce soit juste logique). Par ailleurs la question est absurde vu que la MRA existe déjà depuis des décennies. (mais la contradiction entre ces 2 réponses est amusante^^) Words like racism, misogyny and homophobia are losing their meaning through increasing misuse -> opinion que tous ceux qui voudraient qu'ils conservent un poids important plutôt que d'être usés comme anathèmes quotidiens peuvent avoir, et naturelle de la part de gens qui s'estiment accusés à tort de telles choses comme les gamergaters. Son analyse est basée sur l'idée "quelqu'un de gauche / de droite doit typiquement répondre ça", alors que la majorité des questions qu'il met en valeur sont sur d'autres axes (communautarisme/universalisme, inné/acquis, adhésion ou pas au discours de certains médias sur un fait de société, adhésion ou pas aux thèses sociologiques actuellement dominantes, etc...). Ce qui serait un peu comme leur demander s'il fallait décerner un oscar à "12 years a slave" et classer à droite ceux qui doutent de ses qualités filmiques (d'un autre coté, comme dit plus haut, dans la société américaine, tout le problème est que la réponse à ce genre de question est effectivement déterminé par la tribu politique à laquelle quelqu'un s'identifie et non son opinion de cinéphile). Enfin, je joue un peu l'avocat du diable là. Il est clair que les gens ayant donné l'ensemble de ces réponses doivent être un brin beaucoup masculinistes et quelque peu réactionnaires. Mais prises isolément, aucune des questions mises en valeur n'est un clair marqueur imo. Surtout quand en plus il trouve une excuse pour ne pas mettre en valeur les réponses qui ne vont pas dans le sens de sa grille d'analyse, comme celles sur le mariage gay, l'avortement, ou la reconnaissance du réchauffement climatique, qui sont pourtant des sujets bien plus politiques. (edit : j'avais oublié en cours de route que l'auteur de l'article n'était pas celui de l'étude) Dernière modification par Twan ; 18/07/2015 à 19h41. |
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Le cinquième anniversaire du gamergate et quelque affaire récente rendant le sujet incontournable sur le Salon (où j'ai cru comprendre qu'il n'était pas totalement bienvenu du point de vue de la modération
![]() En parlant de ceux ci l'influence de mouvements comme le gamergate dans les tactiques de l'ED (ou est ce l'inverse), a été récemment pointée par des titres comme le New York Times (Everything is gamergate), et l'influence soit de la mouvance qu'il a fait naitre, soit de la guerre (pop-) culturelle en général dans le succès de Trump est une thèse explicative ayant fait l'objet d'articles réguliers depuis 2016 (dans la presse culturelle progressiste genre Salon , Vice , etc... principalement), tandis que d'autres articles insistent sur comment sa présidence, ayant accentué les clivages, a contribué à politiser d'avantage les sujets culturels (Vox). (vu passé plein d'autres articles développant -et mieux- ces analyses, mais du mal à retrouver ceux parlant en particulier des conflits agitant la culture populaire, le terme "culture war" étant aussi employé dans un sens bien plus large, pour évoquer par exemple les débats sur les minorités sexuelles, la religion ou l'immigration ce n'est pas un bon critère de recherche). A titre personnel de geek et amateur de dramas en ligne ayant étudié ces sujets d'un peu plus près, je trouve que la grande presse progressiste déforme et exagère largement les choses quand elle évoque des mouvements comme les divers ...gate pour les analyser sous le seul angle "tactique de l'ED". Sur l'origine/composition/infiltration du gamergate, par exemple, cette réponse au dossier du NYT me semble bien plus factuelle que l'épouvantail que s'en est peu à peu construit la gauche US), ou établir une filiation directe entre les anti-SJW et l'alt-right ou même l'électorat conservateur (là où je suis bien placé pour savoir que plein de monde a du mal avec certains délires de la gauche sociétale appliqués à la pop culture, tout en votant très à gauche ; et où ma propre vision de ce qui se cache souvent derrière la gauche intersectionnelle est plutôt celle du Vampire Castle décrit par Mark Fisher, une stratégie déployée par la petite bourgeoisie pour minimiser l'importance des relations de classe en les noyant sous un fatra d'autres identités, et pouvoir apparaitre comme relevants à gauche, avec plein de prétextes pour faire la leçon aux vrais prolos - mais en mes moments d'autocritique je me dis aussi que ça peut être ma propre stratégie de petit bourgeois homme et blanc d'adhérer à ce point de vue, parce que bon déjà qu'il y a les prolo s'il fallait en plus se soucier des minorités et des femmes, on aurait jamais la parole, quoi ![]() Ceci étant dit, il est indéniable qu'on ne peut plus nier l'importance des conflits relatifs à la culture populaire, orchestrés ou non, dans la structuration politique des individus, ni le très grand talent de l'extrême-droite pour ce qui est de les exploiter. La génération montante passe facilement 10 fois* plus de temps à débattre de contenus culturels (ou d’évènements agitant des communautés en ligne) pouvant avoir une portée politique que de politique du monde réel, et le nombre de millenials dont l'identité politique découle d'opinions développées à l'origine dans un fandom, de quel camp ils ont choisi dans telle ou telle flame war qui les agitent avant même d'en voir les implications, me semble un facteur que toutes les tendances politiques vont avoir de plus en plus à prendre en compte. * ok c'est une donnée pifométrique et purement issue de l'observation de quelques neveux et nièces Après la réponse à y apporter est elle de s'investir dans ces débats et de politiser encore plus les choses, d'essayer de convertir les attachements affectifs à telle œuvre ou personnage en adhésions idéologiques, ou de tenter de contrer ce phénomène en promouvant d'avantage de distanciation, d'essayer de faire réaliser que détester le point de vue du camp x sur un sujet aussi anecdotique que peut l'être une œuvre de fiction n'est pas une bonne raison pour rejoindre le y, même si l'opinion en question fera que les x vous y classeront... (Anecdote lue sur Westeros.org il y a quelques années pour illustrer : une mère qui vient y demander sur le forum offtopic des conseils pour ouvrir les yeux à son fils étudiant qui fait une période à fond MRA et un brin alt-right ; tout étant parti selon elle de son attachement au personnage de Tyrion qui lui avait fait se prendre la tête avec des fans de Sansa dans une autre communauté GoT ; après s'être probablement fait traiter quelques centaines de fois de sexiste pour avoir défendu des choses comme son acceptation initiale du mariage arrangé, il aurait été conduit par des gens partageant son point de vue dans ce débat à aller voir des vidéos de la mouvance "Red Pill" etc..., et en l'espace de 2-3 mois s'était transformé en obsédé des méfaits du féminisme, et capable de citer des auteurs de la pertinence de Sargon of Akkad sur le sujet - et bientôt sur d'autres comme la culture occidentale en péril, sans raison personnelle a priori d'adopter ces points de vue ; ce n'est que le hasard du fait que sa mère discutait à l'occasion de GoT avec lui, qui lui avait fait réaliser l'origine de son engagement, et de penser dès lors que d'autres amateurs pourraient la secourir. Et le plus amusant, après quelques conseils à la mère désespérée -principalement de Sansans lui suggérant de faire livre les livres à son gosse ou de le diriger vers leurs essais sur la question, qu'il réalise enfin que Tyrion est vraiment une ordure phallocrate ![]() ![]() Enfin... D'un coté il est tout à fait bon et légitime qu'une œuvre de culture populaire porte des messages étant l'objet d'autant de débats ayant une portée politique, d'un autre plein d'autres facteurs que les opinions politiques, identification, attachement affectif, polarisation, et relations qui se forment influencent les débats des fandoms... ce qui devient un drame quand certains en viennent à se cristalliser dans l'identité politique que leur accolent (ou qui emmerdent le plus) leurs adversaires dans ce type d'échanges jusqu'à devenir de véritables caricatures de ce qu'ils leur reprochent. Oui je sais, je pars un peu dans tous les sens et m'éloigne complètement du sujet des premiers paragraphes... C'est que ça me fait soudain m'interroger sur comment les identités (politiques) se construisent. Certains pourraient au contraire défendre l'idée qu'un débat entre fans, ou autre événement clivant comme le gamergate, est une sorte de "révélateur", où même les gens qui ne pensent pas rejoindre un camp pour raisons politiques le font en fait car ça touche des convictions pas encore conscientes. Personnellement je suis plus dans l'idée que l'identité se construit beaucoup en opposition, qu'à force d'affronter telle tendance et d'être assimilé par elle à telle autre, fut ce sur un sujet insignifiant et sur lequel les gens se positionnent un peu au hasard au départ, une personne peut en arriver à s'identifier aux gens de son camp jusqu'à se mettre à partager des idées n'ayant pas grand chose à voir avec le sujet de départ, parce que ses alliés les mettent en avant ou que ses adversaires vous y ramènent en vous catégorisant (voir c'est ce regard de l'autre qui vous conduit à vous enfoncer dans une identité, comme décrit dans Réflexions sur la question juive de Sartre). Ce qui rend le genre de débats semi-politiques qui parcourent fandoms et communautés diverses, et les catégorisations qui les accompagnent, plutôt pernicieux de mon point de vue (enfin pour ceux qui passent assez de temps à y participer au point que ça ait une grosse influence bien entendu, mais ce genre de geeks étant de plus en plus nombreux l'univers est évidemment condamné). Enfin donc, euh... voilà, que pensez vous de ces sujets divers et on ne peut plus variés ? (ou comment partir sur un truc, en arriver à 8 autres, sans oublier d'en passer par des apartés ironiques et des parenthèses interminables ; et de passer 3h à rédiger un post avant de se dire qu'il en devient limite illisible ; j'arrêterai donc là, même s'il y a aussi 82 épisodes récents de ces guerres culturelles que j'étais à l'origine tenté d'évoquer, histoire de combler le fossé entre ce sujet de 2015 et maintenant, ça pourrait peut être finir par être un peu trop long, je félicite ceci étant dit ceux qui sont allé jusqu'ici dans cet interminable voyage dans mon cerveau torturé dont cette parenthèse finale est la parfaite illustration ![]() |
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