[Scission] Eragon

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Publié par Azraëll
Bien vu l'aveugle.

pour les oreilles pointus, vu le viol littéraire et l'étron cinématographique qu'est cette adaptation en film, ils allaient pas pousser le délire jusqu'à faire du bon maquillage t'as vu.
J'avoue ne pas l'avoir regardé assez loin pour avoir l'arrivée d'Arya. C'est dire.

Ceci dit, le 2ème bouquin lui-même était pas ouf et faisait un peu sentir la jeunesse de l'auteur, si bien que j'ai jamais lu le 3ème. Je crois qu'il y en a eu un 4ème ensuite.
Je crois que j'ai lu jusqu'à ce que sa copine elfe tue une "ombre", enfin le machin méchant qui remplace le corps d'un magicien. Ca doit être le troisième ou quatrième. Quand j'y repense, j'étais sacrément courageux de lire ça. Je pense que l'auteur adore les livres de formation (pas sûr que ce soit le bon terme en littérature, quelqu'un me rafraîchira la mémoire, mais c'est un genre qui existe dès le XVie) où le héros se forme peu à peu. Dans ce registre il se répétait souvent. Par exemple, trois fois, le héros à dû voir "son corps s'affûter et devenir plus performant". Au début, tout seul, quand il fait de la chasse, une autre fois avec son maître et une troisième fois avec des elfes.

Dernière modification par Moquette ; 20/08/2014 à 14h27.
Tu veux parler des récits initiatiques? Parce-que pour le coup j'aurais tendance à croire que c'est vieux comme la parole.

Blague à part, le terme que tu cherches c'est "Roman d'apprentissage", je pense. Après c'est un style qui se concentre surtout sur l'aspect "apprentissage intellectuel/philosophique" et, ne connaissant pas la série en question, je ne suis pas persuadé que ce soit exactement ce que tu décris.

Dernière modification par Herlatt ; 20/08/2014 à 14h40.
L'équivalent du Shonen quoi. Nan mais je crois que l'auteur avec 14 ans à l'origine. Donc le premier bouquin c'est marrant, gentillet, mais le 2ème ça se ressent beaucoup trop. Le coup du pote qui en fait est le demi-frère mais qui se sent rejeté et qui change de camps, zomg. Tous les classiques au niveau du mentor, le classique "le dernier des, sauf l'autre qu'a trahi là", etc...

Mais bon, ça marquera pas les esprits de la génération suivante pour qu'ils pensent qu'Arya vient de ça
Il me semblait qu'il avait plutôt 19 ans à l'époque. Ce qui reste encore assez honorable pour des tomes comme ça.

Citation :
Après c'est un style qui se concentre surtout sur l'aspect "apprentissage intellectuel/philosophique" et, ne connaissant pas la série en question, je ne suis pas persuadé que ce soit exactement ce que tu décris.
Du moins, il y a une certaine idée du renforcement de l'être là-dedans, d'entraînement et le mentor le forme aussi philosophiquement, il me semble. Mais tu as raison, je pense que ce n'est pas exactement pareil. Tu as dit que c'était aussi vieux que le monde, il y a un texte antique dans lequel on décrit la formation d'un héros jusqu'à son apothéose ? Il me semblait qu'on commençait le récit toujours quand ils sont déjà formés. J'ai d'avantage souvenirs du XVIe siècle puis qu'on a la naissance de l'imprimerie et que certains auteurs vont défendre les thèses "humanistes" d'où des récits décrivant ce genre de formation pour en vanter les qualités.

Dernière modification par Moquette ; 20/08/2014 à 14h50.
Non mais Eragon c'est simplement le monomyth du héros appliqué à la lettre, sans même y réfléchir.
Structurellement, c'est d'un classicisme et d'une fadeur incroyable.

C'est surtout ça le soucis, ces bouquins contiennent 0,00% d'originalité.
Absolument tout est emprunté ailleurs, sans même être interprété, déguisé ou inspiré.

C'est chiant et obvious au dernier degré, mais quand t'es ado, ça se lit facilement. T'as souvent pas encore assez de bagages et de clefs pour considérer réellement le livre.
Du coup, j'en ai lu 3 tomes sur 4 : 3
J'aimais bien les deux frères (cousin/frère, spareil) du héros qui sont bien moins fade et lisse que lui (tout en étant aussi standard bien évidemment)

Quand je pense que j'ai déjà rencontré de jeunes auteur (avec déjà des publications à leur actifs) qui considère Eragon comme leur livre préféré.
Chaud.

edit: ha si, un bon élément du livre, même si volé aussi à des dizaine d'autres œuvres, c'est que le "grand méchant" est assez réussi dans son approche: On ne le voit jamais, tout le monde en parle, on apprend des bribes de son histoire au fur et à mesure, et au bout de 3 tomes, on en a encore jamais vu le bout d'une botte.
C'est pas mal ça.

Dernière modification par Azraëll ; 20/08/2014 à 15h12.
Citation :
Publié par Moquette
Il me semblait qu'il avait plutôt 19 ans à l'époque. Ce qui reste encore assez honorable pour des tomes comme ça.
Ah ouais, il a 2 ans de plus que moi et je devais avoir 19-20 ans quand le second tome est sorti. Putain du coup c'est chaud.

Autant l'intro du héros, j'avoue, c'est chiant d'innover là-dessus.

Le premier tome c'est la mise en place d'un monde, et là je suis en désaccord avec Azraëll, même si tout est emprunté, dire "dans mon monde, la magie est comme ça, les créatures qui existent c'est ça, etc...", même si tu ne crées pas les éléments qui composent, tu crées le monde.

Un peu comme si j'écris "ahvjhzer^vjhçàjf&". J'ai pas créé les caractères, mais j'ai créé le mot . Je trouve cet exemple assez représentatif .

Mais partant de là, ouais, le second est d'une atroce fadeur.


Martin créé pas grand chose non plus d'ailleurs. On se rend compte à quel point tout est emprunté. Même les cartes ressemblent à nos cartes orientées différemment. Les grandes batailles ressemblent à des batailles historiques, les lignées à des dynasties, etc... Pas franchement de nouvelles créatures, pas de révolution. Mais une construction différente.
(oui, ces deux dernières lignes sont une tentative foireuse de faire croire que tout ceci n'est pas honteusement HS).

Edit : Même Tolkien d'ailleurs, a plus ré-écrit que créé. Les elfes sont passés de lutins à esprits sylvains anorexiques, d'autres créatures ont été modifiées, mais il en a créé peu.
Citation :
Publié par Kwint`
De nos jours, si t'arrives à créer un truc vraiment nouveau et qui n'évoque aucune référence, franchement gg.
Non mais oui, "créer" c'est toujours régurgiter ce qui t'as s'inspiré ailleurs.
Mais il y a quand même une différence entre s'inspirer d'un truc ou se l'approprier pour en développer un point de vue qui t'intéresse, et faire du patchwork comme Eragon.
Surtout si c'est pour caser ça à coup de marteau dans les cases étroites du monomyth.

C'est un peu les ingrédient tout basique de la fantasy.

C'est très classique, c'est sur ça que j'appuie tout mon jugement précédent, c'est classique et fade.

On a vu la même chose partout ailleurs, en mieux.
Je répondais plutôt à Kwild. Dire qu'Eragon c'est que de la repompe, je suis tout à fait d'accord. Mais après commencer à évoquer le fait que Martin s'inspire d'autres choses, et que finalement Tolkien aussi, ça devient plus très pertinent (enfin, c'est très intéressant, mais là c'est pas la question quoi).
(je rebondissais sur vous d'eux en fait, le quote n'était qu'accessoire pour amorcer ma phrase)

ça reste pertinent, mais ça va dans mon sens.
Mettre des dragons, des elfes et des nains tolkieniens, la structure monomyth star-warsienne au mot près, etc, etc, c'est une incorporation très différente de celle de jouer sur les événements historique pour les remodeler ensemble et en créer une histoire particulière, ou prendre le mythe des lutins, fées et nymphes pour en pondre les elfes sylvains.
on est carrément plus dans l’interprétation personnelle là.
Citation :
Publié par Kwint`
Je répondais plutôt à Kwild. Dire qu'Eragon c'est que de la repompe, je suis tout à fait d'accord. Mais après commencer à évoquer le fait que Martin s'inspire d'autres choses, et que finalement Tolkien aussi, ça devient plus très pertinent (enfin, c'est très intéressant, mais là c'est pas la question quoi).
J'essayais surtout de me trouver une excuse pour avoir lu le second bouquin en excusant le premier de manquer d'originalité .
Enfin ce que je veux dire c'est que le tort d'Eragon c'est pas de ne pas créer, c'est plus complexe que ça.

Je critique pas le travail de Tolkien et de Martin, loin de là. Eux ont réussi à faire quelque chose sans nécessairement créer, à adapter quoi. Paolini, raté.
Bah, Eragon, ca a beau être classique, pour un ado qui se met à lire, ca me semble pas mal, il aura pas la culture pour trouver ca classique, ca se lit facilement, et y a une fin (parce que quand y a pas de fin ca peut irriter aussi).
Bon, après perso je mets ca au même niveau que la bit lit, mais dans le même genre quasiment, y a une série hyper connu, l'épée de vérité (Le monde est en danger, je devient tres fort et resoud le danger, mais en devenant fort j'ai permis à un nouveau danger encore plus grand d'arriver, le tout ad vitam nauseam...).
Bref, j'ai lu tout Eragon, ca se lit bien dans les transports en commun, c'est l'equivalent typique du blockbuster americain en livre, t'as aucune surprise, mais ca te divertit.
L'épée de vérité, j'avais trouvé ça sympa au début.

Pi vers le tome 6-7, ça devient :
Bon, le gros-gros problème en cours, j'attends que les gens se sortent les doigts avant de m'en occuper, parce que je vais pas faire ça tout seul. Oh, et ma magie s'est tellement développée qu'elle me guide intuitivement vers les bons trucs à faire, même des trucs genre me permettre de créer la recette d'un plat ultra-compliqué alors que j'ai jamais fait de cuisine.
Franchement c'est devenu ma définition du Deus Ex Machina.

Et tu divises la taille de chaque tome en deux si tu retires la répétition ad nauseam de plus ou moins ça :
Richard dégaina son épée. C'était l'épée de vérité, l'épée du vrai sourcier de vérité. Le mot "VÉRITÉ" était gravé sur son pommeau en relief et Richard le sentait contre sa paume. L'épée lui avait été transmise par son mentor et ami, Zedd, qui s'était avéré être son grand père et le "premier sorcier". Richard était ainsi le sourcier légitime.
En dégainant l'épée, retentit une note métallique caractéristique. En tant que sourcier de vérité, Richard bénéficiait des connaissances et expériences de combat des sourciers précédents ayant manié l'épée, lui permettant intuitivement de de "danser avec la mort" et de combattre n'importe quel adversaire. Mais la vraie puissance du sourcier de vérité n'était pas dans l'épée, mais bien dans le sourcier lui-même. L'épée n'avait pas de pouvoir quand maniée par un autre, et Richard avait toutes ses capacités quand bien-même il maniait une autre épée.
Ouais enfin, l'épée de vérité, c'était déjà pas top dès le début ^^
Mais plus d'un point de vue de style.
(et tu te bouffes aussi la structure du monomyth, mais dans un univers moins classique que d'habitude)

Par contre j'avais bien aimé le tome 3, va savoir pourquoi.
Mais c'est le genre de livre, je suis incapable de te raconter l'histoire d'un des tomes, c'est confus et insipides, j'ai tout oublier à part deux trois éléments particuliers.
Haha, l'épée de vérité, le truc où tout est cousu de fil blanc dès le début... j'ai lu les chroniques de Krondor juste avant et j'ai trouvé ça moins téléphoné, c'est dire (mais bien pire niveau style etc, quand même). Et les "it was rapture" à chaque fois qu'ils font je sais plus quel truc magique, c'est lourd à la fin.
Mais sinon, le tome 1 se suffit à lui-même et est vraiment plutôt cool quand même. Même quand c'est prévisible, quand certains passages sont vraiment prenants et bien écrits (les mord sith, l'étouffement dans la montagne, la torture), ça peut être top quand même. Et heureusement.
Citation :
Publié par Azraëll
Mettre des dragons, des elfes et des nains tolkieniens, la structure monomyth star-warsienne au mot près, etc, etc, c'est une incorporation très différente de celle de jouer sur les événements historique pour les remodeler ensemble et en créer une histoire particulière, ou prendre le mythe des lutins, fées et nymphes pour en pondre les elfes sylvains.
on est carrément plus dans l’interprétation personnelle là.
Comment ça starwarsienne, alors que star wars se base justement sur tout ce qui...
BREF
J'avais bien rigolé quand l'épée de vérité se lance de façon à peine couverte dans une critique du socialisme/communisme. C'est triste et drôle à la fois.

Genre le père de la sorcière, artisan forgeron de talent qui fait du haut de gamme qui meurt. La mère reprend le truc et impose de recruter des gens sans xp, sans talent, sans rien, juste parce qu'il faut laisser sa chance à tout le monde et parce que 20 employés c'est pas assez, on peut en payer 40, la qualité des produits s'effondre, les clients se barrent, tout le monde est à la rue.

Et Richard c'est le seul de la ville qui dit aux mecs "bon, on habite un taudis, mais si on se sort les doigts nous-même, on peut repeindre les murs, réparer les marches en bois, faire un potager, allez les mecs". Réponse : "Mais c'est pas notre boulot, on a pas le droit, on va le prendre à quelqu'un". Là, il devrait répondre "ben là on paie personne pour le faire donc c'est pas fait donc autant le faire nous-même, non ?", mais même pas, ils font tout court, et c'est trop bieeeeen, il a créé une communauté de gens qui se sortent les doigts !
Et il devient super riche parce que quand on lui explique que l'usine va pas pouvoir tourner parce que le mec qui amène les matières premières il est malade et qu'on peut pas lui piquer son boulot d'amener les matières premières, BEN LUI SI, IL LE FAIT ! Et il se fait payer pour ça. Et c'est génial pour tout le monde.


Nan, c'est beau comme écriture l'épée de vérité xD. Franchement c'est naze, mais c'était drôle.


Sinon je suis le seul à trouver que le grand méchant dans 300, Xerxes, il ressemble vachement à Jagang ?
C'est dans L'empire des vaincus tout ça, non? T'as lu loin quand même, moi j'ai pas pu dépasser le 6eme.

Et sinon ouais Jagang est dix fois moins abusé que xerxes.
Il a juste un anneau et une chaine au nez.
xerxescomics1.jpg

Citation :
Publié par Kwint`
Comment ça starwarsienne, alors que star wars se base justement sur tout ce qui...
BREF
Je sais bien, mais tout le monde a vu star wars, c'est un bon exemple a utiliser pour faire les comparaisons.

Dernière modification par Azraëll ; 21/08/2014 à 11h02.
Citation :
Publié par Kwild
Genre le père de la sorcière, artisan forgeron de talent qui fait du haut de gamme qui meurt. La mère reprend le truc et impose de recruter des gens sans xp, sans talent, sans rien, juste parce qu'il faut laisser sa chance à tout le monde et parce que 20 employés c'est pas assez, on peut en payer 40, la qualité des produits s'effondre, les clients se barrent, tout le monde est à la rue.

Et Richard c'est le seul de la ville qui dit aux mecs "bon, on habite un taudis, mais si on se sort les doigts nous-même, on peut repeindre les murs, réparer les marches en bois, faire un potager, allez les mecs". Réponse : "Mais c'est pas notre boulot, on a pas le droit, on va le prendre à quelqu'un". Là, il devrait répondre "ben là on paie personne pour le faire donc c'est pas fait donc autant le faire nous-même, non ?", mais même pas, ils font tout court, et c'est trop bieeeeen, il a créé une communauté de gens qui se sortent les doigts !
Et il devient super riche parce que quand on lui explique que l'usine va pas pouvoir tourner parce que le mec qui amène les matières premières il est malade et qu'on peut pas lui piquer son boulot d'amener les matières premières, BEN LUI SI, IL LE FAIT ! Et il se fait payer pour ça. Et c'est génial pour tout le monde.
Ouai enfin ca a pas grande prétention. Tu retrouves le même schéma narratif dans "La révolte d'Atlas" d'Ayn Rand sauf que c'est considéré comme de la philo et que c'est le 2e lire le plus lu derrière la bible aux Etats-Unis.

Et putain la révolte d'Atlas ... c'est 600 pages de Troll. Et c'est étudié à la FAC !
Citation :
Publié par Azraëll
C'est dans L'empire des vaincus tout ça, non? T'as lu loin quand même, moi j'ai pas pu dépasser le 6eme.

Et sinon ouais Jagang est dix fois moins abusé que xerxes.
Il a juste un anneau et une chaine au nez.
Le truc dans la ville ultra coco là, c'est dans le 6eme, la foi des réprouvés.

Le truc @"Ma magie me guide intuitivement pour faire une recette complexe à 3 pages de la fin et donc un deus ex machina de ouf", c'était dans le 8, l'empire de vaincus

Le 9 pour le coup se finit avec un cliffhanger (enfin ça se dicute...) mais je crois que j'avais pas lu le 10 quand même.


Ca a l'air marrant la révolte d'Atlas
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