Comme le dit Aloïsius, il y a énormément de domaines scientifiques, en général assez jeunes, qui continuent de progresser rapidement. Même les disciplines les plus anciennes comme l'astronomie ou la physique continuent de progresser. En physique c'est assez largement écranté par la physique des particules qui elle semble stagner, mais la physique c'est très vaste, vu que ça s'étend de l'échelle des particules fondamentales jusqu'à celui de l'univers. Et entre ces 2 extrêmes il existe plein de discipline qui progressent (nucléaire, atomique, optique quantique, matière condensée, ... ) mais qui intéressent beaucoup moins le grand public parce que c'est pas "les ultimes secrets de la matière" ou "les secrets de l'origine de l'univers" comme aiment dire les journalistes (en général ignares en sciences).
Sinon des facteurs possibles pour un ralentissement/arrêt du progrès scientifique (en laissant de cotés les éventuelles guerres et cataclysmes):
- Manque d'énergie et/ou de matière premières à cause de nôtre mode de consommation actuel.
- La possible "finitude" des lois de la physique elles-mêmes. Parce qu'on a quand même découvert énormément de choses au 20ème siècle, et rien ne nous dit qu'il reste plus à découvrir. Certains croient qu'il y a une infinité de couches qui se superposent (atome -> noyaux -> nucléons -> quarks -> ?), mais personnellement je suis pas vraiment partisan de cette hypothèse, même si je n'ai aucune idée de quelle sera la dernière couche.
Alors après, même si on trouve les lois ultimes de la physique, ça ne veut pas dire qu'on aura tout compris à toutes les échelles de la matière, mais ça posera forcément une limite à ce qu'il est possible de faire/découvrir dans tous les autres domaines. Et puis même si on arrive pas à "finir" la physique, les autres domaines ne sont pas non plus extensibles à l'infini. On aura beau faire toutes les modifications génétiques que l'on veut, elles nous feront jamais léviter.
- Relier au 2 premiers, on a aussi le problème, dans certaines disciplines, on sera confronter à l'impossibilité de réaliser les expériences pour tester nos théories. Par exemple, pour faire de la physique des particules on a besoin d'accélérateurs de particules, et un des paramètres importants sur lequel on peut jouer pour atteindre des énergies plus élevées c'est la taille de l'accélérateur. Le LHC fait déjà 27 km de circonférence, on peut se laisser aller à imaginer que dans le futur, on pourra gagner un ordre de grandeur (270 km), mais après ça va devenir difficile vu qu'on atteint des ordres de grandeurs comparable à la taille de la Terre. On pourra toujours jouer sur d'autres paramètres (champ magnétique) ou essayer de changer carrément de technique (accélération avec des plasma ?) mais on se retrouvera probablement bloquer à un moment ou à un autre.
Et sans expérience, plus de science possible, on sera obligé d'abandonner le terrain aux philosophes ou autres "penseurs" qui pourront raconter tout et n'importe quoi sans avoir peur de se faire réfuter. Bon c'est déjà peut-être le cas dans certaines branches de la physique ...
Cela recoupe je pense ce que voulait dire Andromalius un peu plus haut, les limites "d'échelles" si je puis dire.
- Choix socio-économiques. Si le peuple et ses élus, par manque de confiance dans la science ou par vision économique court-termiste, décide de baisser les budgets de la recherche et le nombres de postes disponibles. Et malheureusement, cela m'a l'air d'être déjà plus ou moins le cas dans nos pays, en tout cas dans certains domaines.
Relier à ça, on peut aussi citer la désaffection des étudiants pour les études scientifiques, qui à moyen terme peut devenir problématique.
- Limites du cerveau humain ? Bon j'ai confiance, on est quand même pas mauvais du tout, et puis j'espère que nos amis biologistes pourront essayer de remédier à ce problème si jamais il se pose. Au pire on fera tourner les ordinateurs pendant qu'on sera à la plage, d'ailleurs dommage qu'on en soit pas déjà à ce stade ...
Après en ce qui nous concerne à court et moyen terme, je pense que les progrès de l'informatique et l'augmentation de notre puissance de calcul peuvent nous aider à continuer à faire avancer la science à bon rythme. Quand on pense que je croise dans mon laboratoire des gens qui ont fait tourner des calculs à l'aide de carte perforées et qu'aujourd'hui je peux utiliser des ordinateurs pétaflopiques, je me dis qu'il y a de l'espoir.
Mais même là, à moins de changer complètement notre technologie (ordinateurs quantiques ?), on sera bien un jour limité par la taille ou l'énergie que demanderont ces ordinateurs. Par exemple, essayer de résoudre exactement le problème à N corps quantique demande, il me semble, à partir d'un moment des ordinateurs ayant les dimensions du système solaire voir beaucoup plus (quand N est grand il faut beaucoup de matière pour stocker tous les éléments de matrices).
Enfin de toute façon, on a encore un peu de marge avant d'être bloqué.
Dernière modification par Jargal ; 02/07/2013 à 21h54.
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