Les jeux vidéos, dont Dofus, sont souvent accusés d'être responsable de l'échec scolaire et de l'isolement social de certains.
J'aimerais avoir votre avis sur la question.
Quant à moi, je vais brièvement donner mon avis :
Au sujet des résultats scolaires :
Je ne pense pas que le jeu soit responsable en lui-même de l'échec scolaire. Ce n'est pas parce qu'un adolescent passe du temps devant son ordinateur à jouer au lieu de faire ses devoirs que c'est le jeu qui en est en cause. Ce qui est en cause, c'est son manque de motivation, manque de motivation allant jusqu'à la procrastination... Le jeu est seulement un composant de cette procrastination,s'il ne jouait pas à Dofus sur l'ordinateur, ce n'est pas pour cela qu'il ferait ses devoirs. A la place, il écrirait des poèmes, ferait des tours avec ses stabilos, lirait des bandes dessinées qu'il a déjà lues dix fois, jouerait avec son téléphone, écouterait les infos à la télé, rangerait sa chambre... Bref, n'importe quoi plutôt que de faire ses devoirs.
Ca nous est tous arrivé à un moment ou à un autre, et ce n'est pas pour cela que l'on a de mauvaises notes. En effet, ces épisodes arrivent de temps en temps. Quand cela dure tout le temps, ça relève un peu comme de l'isolement social.
Au sujet de l'isolement social :
Là encore, les jeux ne sont pas la cause de l'isolement. Je pense que ce qui arrive avant c'est l'isolement et que le jeu est un des moyens de se protéger. De se protéger du monde qui l'entoure. Un renfermement sur soi et un refuge dans le jeu peuvent être des signes d'une dépression. C'est une maladie, et plutôt que chercher à couper l'adolescent du jeu, il faudrait plutôt chercher ce qui l'a poussé à s'y réfugier. Peut-être est-il victime de moqueries, ça lui a fait perdre confiance. Dans le jeu, il est fort, il a une équipe, des amis sur qui compter. Choses qu'il n'a pas dans la vraie vie. Alors, pour oublier sa peine à l'insérer dans son lycée, il se réfugie derrière le jeu vidéo.
Une personne équilibrée peut très bien passer du temps dans le jeu vidéo durant ses temps libres parce qu'elle aime ça. Mais quand le jeu vidéo passe avant les anniversaires des amis et des repas, ce n'est pas normal. Jouer à un jeu est un loisir comme un autre, certains vont dessiner, d'autre vont écrire, d'autre vont collectionner des cartes...
Au sujet de l'addiction :
Il est vrai que les jeux vidéos peuvent entraîner une addiction, mais je pense que c'est seulement chez les personnes étant "à risque", un joueur lambda n'aura jamais ce genre de problème.
Quand ça entraîne une addiction, c'est un désordre psychologique, la raison peut être la même que dans l'isolement social, la dépression, le besoin de reconnaissance, chose plus aisée dans le jeu.
Quand une personne est accro à un jeu, c'est très difficile de l'en sortir, comme pour les drogues, des mécanismes de compensations se font visibles lorsque le jeu ne marche pas par exemple : Ca peut être de la colère, un repli sur soi, des tics...
Pour les enfants :
Un enfant ne regarde pas un dessin animé, il le vit. C'est pour ça qu'il peut regarder le même dessin animé dix fois d'affilé sans s'ennuyer. Dans le jeu, c'est pareil, l'enfant ne joue pas, il devient en quelque sorte son personnage.
C'est un peu exagéré ce que je dis parce que c'est l'enfant de six ou sept ans qui devient le personnage dont il met le costume; mais pour des enfants plus âgés, je ne pense pas que la dissociation soit encore faite. Mais c'est pareil pour n'importe quel jeu. Allez dire à un enfant que c'est son dernier tour de tourniquet ou de balançoire, il va râler, marchander, peut-être pleurer, insister, se montrer agressif. Puis après, il va se calmer. Ben c'est pareil pour les jeux vidéos, ce n'est pas ça qui les rend coléreux une fois que c'est fini, c'est simplement de devoir arrêter une activité à laquelle ils prenaient du plaisir.
Il ne faut pas faire de raccourci et dire qu'à cause de ça les enfants deviennent accro parce que quand ça s'arrêtent ils ont un tel comportement. C'est le comportement qu'ils adoptent dans ce genre de cas, quelque soit l'activité, donc ce n'est pas la faute aux jeux vidéos.
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