J'ai vachement accroché au nouveau Martin Scorsese, tant mieux car ses dernières oeuvres ne m'avait pas tant emballé que ça.
Non pas qu'il avait perdu son cinéma, mais soit il sombrait dans des fresques un peu trop académiques à mon goût (Gangs of New York et Aviator), soit il c'était un peu trop caricaturé dans son remake d'Infernal Affairs.
Le cinéaste revient donc avec Leonardo DiCaprio, son acteur favori du moment, dans un film noir et glauque se passant essentiellement dans un hôpital psychiatrique où sont internés les criminels les plus dangereux du pays.
Grosso modo, on assiste à une enquête policière dans les méandres de la folie.
Alors effectivement on grille rapidement le retournement de situation finale, mais comme le scénario est suffisamment malin (en alignant les faux-semblants et les indices foireux), on se demande surtout comment ils en sont arrivés là et quelles explications ils vont pouvoir nous donner. Sur ce plan là, c'est clair, limpide, bien construit, bref j'ai marché à fond dans le délire !
J'ai même été assez touché par le personnage principal (avec un DiCaprio habité par son rôle), qui lutte constamment contre ses névroses.
En contrepartie, là où le cinéaste m'a déçu, c'est sur sa mise en scène. Ca reste du solide, dans les mouvements et la composition des plans, du très bon boulot en somme. Cependant, comment un réalisateur pareil, peut laisser passer autant de faux raccords... C'est un peu une constante chez lui, mais dans Shutter Island il y en a beaucoup plus qu'à l'accoutumée. Il est évident que quelques effets sont volontaires, mais ils sont trop peu nombreux. Sur ce point là, ça fait un peu bâclé.
Sinon la musique est géniale: le thème principal, qu'on entend dès l'apparition de l'île, est très menaçant, de suite ça annonce la couleur.
Malgré ses quelques défauts techniques (j'ai oublié de mentionner des CGI pas terribles), Shutter Island s'impose pour moi comme le meilleur long métrage de Scorsese depuis A tombeau ouvert !
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