On va faire vite, parce qu'un peu la flemme.
Les divers ouvrages de la collection Repères aux éditions de La Découverte sont, comme souvent, d'excellente facture, même si certains mériteraient d'être actualisés.
Depuis quelques années, de nouvelles enquêtes, soit de type ethnologique, soit du type grande enquête statistique ont été menées pour renouveler une sociologie de l'éducation qui malheureusement date un peu.
Je pense notamment à Muriel Darmon,
Classes préparatoires. La fabrique d'une jeunesse dominante à la Découverte, 2013, qui est sortie par le haut d'une simple actualisation des héritiers de Bourdieu (en se centrant notamment sur les classes scientifiques à l'inverse du précédent).
Pour la fac : Romual Bodin, Sophie Orange,
L'université n'est pas en crise, aux éditions du Croquant, 2013. Titre provocateur mais lourde enquête intéressante. Présentation sur
France Cul ici.
Un travail de compilation qui date un peu mais qui m'avait été utile à une époque :
ici. Un peu lourd, 70 pages, sur l'insertion professionnelle.
Et pour rassembler rapidement quelques éléments, ce que souligne toutes les études – ce qu'elles soulignaient depuis toujours, car en dépit du discours sur le déclin des filières (littéraires, universitaires, etc.), la situation est dans l'ensemble assez stable depuis le début des années 1960, soit avant la massification scolaire – c'est que les grands handicaps scolaires puis dans l'insertion professionnelle ne sont pas les filières elles-mêmes* mais les héritages familiaux et sociaux.
Et la variable extrêmement importante que met en lumière la filière L, c'est surtout la différence hommes/femmes, tant dans les stratégies d'étude, d'orientation de carrière ou d'entrée sur le monde du travail. Cette différence était gommée avant,
grosso modo, les années 1980, du fait que les Belles Lettres, comme on disait, représentaient encore la filière d'excellence et attiraient des contingents importants d'hommes qui se sont peu à peu reportés sur la filière B, devenue ES en 1995.
Pour répondre à la caricature d'Interfector, les filières littéraires et sciences humaines dans leur ensemble aujourd'hui fabriquent majoritairement des femmes qui travaillent dans le tertiaire.
Avec, qui plus est, des parcours prévus de longue date en raison de l'intimation très tôt intégrée, tant par les femmes que par les filières littéraires, à bien penser à son avenir du fait de filières "bouchées", "inutiles", etc. C'est contre-intuitif, mais ces filières se caractérisent par des projets bien plus définis et pensés par les acteurs que les BTS, qui spécialisent pourtant à l'extrême.
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* Le gros décrochage en termes de filières se trouvent entre bac général et bac techniques ou pro.